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  • Les études orientales qui se sont formées et se sont développées dans les relations les plus étroites avec l'arménologie, sont une des orientations scientifiques les plus anciennes de l'Arménie. Parallèlement à la constitution des communautés arméniennes dans divers pays du monde, les connaissances géographiques des Arméniens sur les peuples orientaux s'approfondissent. Le riche matériel qui s'accumule peu à peu, trouve sa manifestation dans les ouvrages des chroniqueurs, géographes, philosophes et philologues arméniens du Moyen Age.

  • L'évolution normale de la science en Arménie s'interrompt à la suite des nombreuses incursions et ravages étrangers et, tout particulièrement à la suite de l'établissement du joug ottoman. De nombreux Arméniens s'expatrient et fondent des communautés arméniennes dans différents pays. Dans les divers foyers pédagogiques et scientifiques qui sont organisés en Autriche, en 1talie, en France, en Islande et ailleurs, les études orientales sont menées parallèlement aux études arméniennes.

  • Mais les conditions les plus favorables pour le développement des études orientales arméniennes furent créées à Moscou et a Saint-Pétersbourg, puis, après le rattachement de l'Arménie orientale à la Russie, en Arménie. L'Ecole Lazarian fondée a Moscou en 1815 a joué un rôle exceptionnel aussi bien dans le développement de l'orientalisme arménien que russe.

  • En Arménie soviétique, les premiers pas de l'orientalisme furent faits à l'Université nationale d'Erévan à l'initiative de l'illustre Hratchia Adjarian, membre titulaire de l'Académie des sciences de la RSS d'Arménie. Grâce à ses efforts, l'enseignement des langues orientales y fut introduit dès 1923.

  • La chaire des langues et des lettres orientales, dirigée par Hratchia Adjarian, est créée en 1940, à la faculté de philologie de l'Université d'Erévan. En 1954, par décision du présidium de l'Académie des Sciences de l'Arménie, un groupe pour l'étude de l'histoire et de l'économie du Proche-Orient est organisé au sein de I'Institut d'histoire. Fn 1958, ce groupe est réorganisé en section des études orientales, sous la direction de l'académicien Mekertitch Nersissian, spécialiste de l'histoire et de la politique de l'Empire ottoman.

  • En 1971, la section est élevée au rang d'Institut des Etudes orientales près l'Académie des Sciences de la RSS d'Arménie. La création de cet institut marqua la nouvelle ère de développement de l'orientalisme arménien. L'Institut des études orientales d'Arménie concentre son attention sur les questions d'histoire, d'économie, de politique, des langues et des lettres des pays du Proche-Orient et du Moyen-Orient, depuis les temps anciens jusqu'à nos jours. L' Institut comprend les sections de turcologie, de kurdologie, d'étude des sources, des études caucasiennes, byzantines et de l'Orient antique.

  • Dans les travaux de recherches de l'Institut une place importante est consacrée aux études turques qui sont souvent intimement liées à l'histoire du secteur occidental du peuple arménien. La politique expansionniste de l'Empire ottoman en Transcaucasie, les relations franco-turques et germano-turques se trouvent au centre de l'attention des turcologues arméniens.

    L'étude des problèmes rattachés à la Question arménienne et au génocide de ce peuple occupe une place toute particulière. Les travaux des turcologues arméniens mettent en valeur les motifs de la politique du génocide, établissent l'identité de ses organisateurs et de ses responsables, montrent les lourdes conséquences de cette tragédie.

  • D'intéressants travaux sont entrepris à l'Institut dans le domaine des études arabes. Les arabistes arméniens étudient les mouvements de libération nationale, ouvriers et démocrates déployés dans les pays arabes, ainsi que l'histoire de la nouvelle époque arabe, l'évolution sociale et économique et diverses autres questions.

    La contribution des arabistes arméniens à l'étude des relations internationales dans l'Orient arabe, ainsi qu'à celle des relations interarabes est significative. Les arabistes arméniens H. Sargsian et A. Tchoulguian ont préparé un dictionnaire arabe-arménien de 20 000 mots environ qui a vu le jour à Beyrouth, en 1974.

  • Les collaborateurs de notre institut ont entrepris un travail considérable dans le domaine des études iraniennes. Ces travaux concernent, tout particulièrement l'étude de divers aspects de l'histoire moderne et contemporaine de l'Iran, les rapports agraires, la situation dans l'agriculture, le rôle de la bourgeoisie nationale et du clergé.

    Les iranistes arménien ont réalisé un travail considérable dans l'étude de diverses questions de philologie, de littérature et de langue iraniennes. Les études kurdes furent entreprises peu après la création du centre des études orientales arméniennes. De vastes travaux sont consacrés à l'étude du folklore, de l'ethnographie, des lettres et de la langue kurdes.

  • Les études caucasiennes et byzantines sont des branches relativement jeunes de l'orientalisme de l'Arménie soviétique. Les étude géorgiennes qui occupent une place à part au sein des études caucasiennes concernent l'histoire la composition ethnique, la culture, les source et l'épigraphie, de la Géorgie médiévale, ainsi que l'étude de diverses questions de l'histoire de plusieurs groupes ethniques du Caucase, des Aghvans et des Circasso - Arméniens.

  • Les byzantistes de l'Institut ont étudié et publié les oeuvres de maints auteurs grecs, ont éclairci certains aspects des relations arméno-byzantines. L'étude des sources orientales est une branche relativement jeune. Il est prévu de publier les sources arméniennes sur les peuples voisins, ainsi que les sources de ceux-ci sur l'Arménie et les Arméniens. Actuellement c'est la seconde partie de ces travaux qui prédomine. Des recueils de sources turques et arabes sur les Arméniens ont d'ores et déjà été publiés.

  • Nous avons, enfin, les études de l'Orient antique. Là, les travaux de recherches essentiels sont concentrés autour des questions ourartéennes, hittites, assyriennes et sémitiques.

  • Une place particulière est réservée a l'étude des relations historiques et culturelles des peuples voisins avec les Arméniens et à l'histoire de la communauté arménienne (V. Bayboutian H. Movsissian, H. Martirosian E. Nadjarian).

    Les collaborateurs de l'Institut ont publié à ce jour, plus de cent monographies. Le nombre des contributions scientifiques atteint plusieurs centaines. Un certain nombre de ces travaux ont été traduits en russe et ont paru à Moscou; d'autres, traduits en iranien, en arabe, en anglais, en allemand et en d'autres langues, ont paru au Liban, en Syrie, en Iran, aux USA, en RDA, en RFA...

    L'Institut publie trois collections: "Pays et peuples du Levant", "Le Caucase et Byzance" et "L'Orient antique". Forts des recherches déjà effectuées, les orientalistes arméniens ont entrepris, actuellement, des travaux de généralisation.
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  • Publications de l'Institut (en recherche) :
    - Les Kurdes dans les sources arabes, Erévan 1987, publié en russe par l'Institut des Etudesn orientales, Académie des Sciences de l'Arménie soviétique; traduite en arabe par le Dr. Khatchadour Kasbarian et Abdul Karim Aba Zid
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à compléter
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  • II - Arménologie > Etudes orientales dans le monde arménien > L'Institut des Etudes Orientales d'Erévan - Արևելագիտության ինստիտուտ
  • Nikolay Hovhannisyan, The Arab Researches in the Institute of Oriental Studies of Armenia (in Arabic) , Anba Musku, Moscow, 23.XI.1974
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