Les frères Tarloyan
stylistes de haute-couture


Le CRDA a pu apporter aux
stylistes Vartan & Guévork
une infrastructure logistique
et de documentation
qui ont contribué à la réalisation
de leur succès que l'on sait.


C'était il y a un an, les frères Tarloyan étaient venus nous voir dans les locaux du CRDA, au 9 rue Cadet, à Paris. Assis dans la grande salle qui nous sert de lieux de réunions et de conférences, ils demandaient notre soutien pour trouver un local, indispensable pour préparer leur première collection. Il était clair que celui du CRDA allait leur convenir. Grand et clair, dans le centre de Paris, que demander de plus ? Décidés à "conquérir Paris", ces talentueux frères Guevork et Vartan inspirent d'emblée confiance. Est-ce le fait d'être des jumeaux ? Est-ce leur look très parisien ? Est-ce leur capacité de convaincre, ou la confiance qu'ils ont en eux-même ? Ou peut-être tout cela à là fois. En tout cas, nous avons décidé de les aider. Et d'ailleurs, le Centre de recherche sur la Diaspora Arménienne n'avait il pas aussi la vocation d'accueillir tous ceux qui, par leur travail, contribuent à l'épanouissement du savoir faire et de l'art arménien ?

Vartan et Guevork comme, ils le disent eux-mêmes, "viennent de l'art à la couture, qui, à son tour, est un art à part entière". Des artistes-peintres qui ont fait leurs études dans les écoles d'art plastique en Arménie, mais qui considèrent, d'autre part, leur entrée à l'école du stylisme parisien Esmode comme le jour le plus heureux de leur vie.

Il suffit de regarder leurs deux collections pour voir que la source de leurs inspirations se trouve parmi les plus grands artistes européens et arméniens : Goya et Bosch, peintre hollandais du XVIe siècle, mais aussi Hakop Hovnatanian et Sarkis Paradjanian. "Inquisition" et "Évasion" voila les deux titres qu'ils avaient choisis pour leurs collections. Et si la première de ces deux collection était "une sorte d'hommage à la reine inquisitrice Élisabeth et à son époque, page sombre de l'histoire médiévale, pour laquelle nous avons une fascination, la deuxième est "une sorte de synthèse d'orient et d'occident comme l'est l'Arménie elle-même. Une évasion du quotidien pour se ressourcer, à la recherche de nouvelles idées".

On peut dire que des idées nouvelles ils en ont eu Guevork et Vartan. Sinon, comment expliquer le drapeau rouge soviétique présent dans leur dernière collection au fond d'un "tchador" blanc. Nostalgie pour une époque révolue ? Non, ce serait plutôt une démarche critique envers un régime qui a essayé d'envahir l'Afghanistan à là fin des années soixante-dix. L'utilisation du drapeau soviétique rappelle leur adolescence. Les événements terroristes du 11 septembre 2001 et à la guerre d'Afghanistan les ont également influencés, "Les silhouettes des femmes afghanes avec des visages fermés qu'on voit à là T.V. ces dernières mois, nous intéressent et nous émeuvent avant tout esthétiquement. Il y a la une sorte de beauté cachée, et difficile à expliquer et je crois que nous allons continuer à exprimer ce thème dans nos prochaines collections", explique Vartan.

Aller avec son temps, étudier l'évolution de la société et créer des modèles de haute couture pour des femmes qui travaillent, qui agissent, voilà l'objectif très ambitieux des jumeaux. Et on ne peut que de penser au slogan répété ces jours-ci dans les médias à propos de deux grands couturiers parisiens à la suite des adieux de Yves Saint Laurent au monde de la couture : "si Chanel à libéré le corps de la femme, Saint Laurent lui a donné le pouvoir". Contrairement à ce qui a été dit pour la même occasion sur la fin de la haute couture après la retraite d'Yves Saint Laurent, Vartan et Guevork pensent qu'elle a encore de belles années devant, notamment grâce à cette nouvelle pléiade de créateurs dont les noms sont Christian Lacroix, Laguerfeld, ou leur créateur préféré, Galyano, dont ils "apprécient spécialement la création mais aussi le goût du spectaculaire et le sens de la mise en scène".

Comme l'explique Vartan : "l'idée de la haute couture n'est pas forcément de créer des robes longues, mais aussi de petites mini-jupes très originales, ou des robes près du corps. L'important est qu'elles soient pratiques et facile à porter". Pensent-ils un jour pouvoir révolutionner la mode parisienne ? L'idée les fait sourire, mais "il est certain que nous avons quelque chose à dire. Nous voulons, à travers la mode, exprimer nos sentiments et nous pensons que la France est le seul pays où nous pouvons le faire", expliquent-ils.

Mais ce n'est pas aussi simple que cela, car pour s'exprimer dans ce domaine, l'un des plus cruels et les plus fermés, les moyens financiers sont indispensables, "c'est ce qui est le plus dure à trouver", disent les jumeaux. "Mais cela ne nous fait pas peur ", nous assurent-ils. "Nous sommes deux, avec deux têtes au lieu d'une. Nous avons quatre jambes et quatre mains et nous sommes convaincus qu'avec beaucoup de travail nous arriverons à notre but."

L'équipe du CRDA, qu'ils remercient pour l'hospitalité, a été le témoin privilégié du travail acharné des frères Tarloyan, qui, avec leur première collection, avait déjà étonné le monde de la couture parisienne. Partageant les mêmes goûts dans la création ainsi que dans la vie quotidienne, cuisine chinoise et café arménien, toujours ensemble, ils sont souriant calmes et sereins. Ils ne trahissent jamais leurs inquiétudes, même au moment le plus crucial de la préparation de leur collection. C'est avec une gentillesse extrême qu'ils nous ont laissé découvrir leurs ravissantes créations avant même de les présenter au Grand Hôtel. Dans les couloirs du CRDA, nous avons donc vu un défilé des dizaines de mannequins, de journalistes et de photographes, venus interroger et photographier les jeunes talents venus d'Arménie.

"Le fait d'être arménien nous a facilité la tâche. Il y a nombre d'Arméniens qui nous ont aidé dans la communauté " disent Guevork et Vartan, en citant en premier lieu le nom du président du CRDA, Jean Claude Kebabdjian. Cependant, il n'y a pas de tradition de mode en Arménie. Nous avons envie de travailler avec l'Arménie et de créer quelque chose là-bas. Pour le moment, nous n'avons pas eu de réaction. L' été dernier, quand nous sommes retournés en Arménie, nous avons été interviewé à la télévision arménienne et des hommes d'affaire nous ont contacté. Mais il n'y a eu aucune suite sérieuse."


 

Défilé Automne Hiver 2001/2002

Lundi 9 Juillet2001

GRAND HOTEL
2, rue Scribe
75009 Paris

 


Défilé
Printemps Eté 2002

Samedi 19 Janvier 2002

ESPACE DES
BLANCS.MANTEAUX
75004 Paris

PARIS PREMIERE

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Rousane Guréghian




Vartan & Guevork

 

  • Les Tarloyan pensent à la création de leur société, ils nous quittent en libérant la grande salle du CRDA. Avant de trouver des investisseurs et des commerciaux, ils cherchent un local pour pouvoir s'installer d'une façon stable et permanente.

  • Il ne nous reste plus qu'à leur dire : Bonne route Messieurs ! Tout le plaisir était pour nous !