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Edgar Chahine — Tigrane Polat — Abel Minassian |
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Edgar CHAHINE (1874-1945)
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Peintre, graveur et aquafortiste de grand talent, Chahine naquit en 1874. Elève de Pauletti à Venise, Chahine passe ensuite par l'Académie Julian, où il ne fait pas un séjour prolongé. En réalité, il s'est formé seul, doué d'un rare esprit d'observation. S'il s beaucoup voyagé et visité diverses villes d'art, il se plaît à reconnaitre qu'il ne peut produire qu'à Paris, la ville d'art par excellence.
Déjà, en 1905, Henri Beraldi écrivait (Revue de l'art ancien et moderne, numéro du 10 avril) : « Un jeune, et un jeune arrivé. Et arrivé déjà depuis des années, arrivé d'emblée ; entré dans le succès à la quatrième vitesse... Son maître, Paoletti, lui fait, entre autres exercises, copier en dessin, trait pour trait, des eaux-fortes de Tiepolo, en le contraignant même à les réduire, afin qu'il ne puisse pas calquer ; et ainsi le maitre aiguille le jeune étève sur une voie spéciale ; il appose sur lui comme un cachet, qui semble définitif et sera la raison d'être de son futur succès : le serré et la finesse... » - wikipedia - FR - Livres - Gallica
Et si, à cette date de 1905, le travail de Chahine se chiffrait déjà par plus de deux cents pièces, le nombre s'en est, depuis lors, considérablement accru, et le talent perfectionné. Il est, depuis dix ans, sociétaire de la Nationale.
L'art d'Edgar Chahine est puissant, sobre, émouvant, coloré. Le métier de graveur à l'eau-forte a été, pour lui, maintenu et augmenté, Il figure parmi ceux dont les noirs sont les plus profonds, les blancs les plus variés, les plus gradués, les plus chauds. Il est un des plus puissants évocateurs qui soient, de la couleur, par la force du dessin, par les simples jeux du blanc et du noir ; il a perfectionné l'art de la pointe-sèche. Il lui a donné des ombres obtenues par le trait lui-même et comme des reliefs puissants. Mais dans ses eaux-fortes et ses pointes-sèches, quelle que soit la valeur d'un métier aussi libre et varié qu'il s'en puisse trouver, c'est surtout par la qualité d'art, par son dessin qu'il s'impose et contraint l'adhésion...
« Il est inutile de chercher à situer Edgar Chahine parmi les autres graveurs. Est-il près ou loin d'un Lepère ou d'un Louis Legrand ? peu importe Il a sa grande originalité propre, qui se manifeste plus encore dans son style, dans ce mélange de vigueur et de félinité, cet accord de robustesse et de langueur, cette compréhension du décor universel et cette habileté à noter les particularités rares, par ces aspects mixtes d'indolence curieuse et de force rapide qui donnent à ses planches cette saveur si personneile, et le classent parmi les artistes créateurs, maîtres absolus de leur métier et supérieurs à la supériorité de leur technique, la laissant oublier pour provoquer chez ceux qui iegardent leurs oeuvres, à travers l'émotion plastique, l'émotion idéologique (Gustave Kahn, dans L'Art et les artistes, janvier 1913). - wikipedia - FR - Livres - Gallica |
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Tigrane POLAT (1874-1954)
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Tigrane Polat est né à Alexandrie (Egypte) en 1874. Il avait, dès son enfance, un goût très prononcé pour le dessin. Mais sa famille en avait décidé autrement, et il dut faire ses études de droit, qu'il poussa jusqu'au doctorat, sauf la soutenance de la thèse.
Une fois à Paris, l'ancien étudiant en droit peut suivre sa vraie vocation. Il se met à l'école de Benjamin Constant et de Jean-Paul Laurens. Puis il se rend en Italie pour se perfectionner et il en revient, professant un culte égal pour la tradition et pour la vie.
A part les premières années de son enfance, et quelques voyages, Tigrane Polat a passé presque toute son existence à Paris, et il se plait à reconnaître qu'il doit sa formation à la France, qu'il admire et qu'il aime par-dessus tout. |
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Ohannès ALHAZIAN (1880-19xx)
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Artiste peintre, né à Van, en 1880, où il vécut jusqu'à l'âge de seize ans. Il commence ses études artistiques à Tiflis. Attiré par la réputation d'art de la France, il vint à Paris, et se fit l'élève assidu de Cormon à l'École Nationale des Beaux-Arts.
S'il réussit très bien le portrait, Aihazian s'est spécialisé dans le paysage. Il a beaucoup travaillé en Finlande, pays qui l'attire tout particulièrement. Il en rapportait Les lacs de Finlande (Salon 1912), L'hiver en Finlande (1914). Il visitait également la Hollande et en rapportait : Les barques des pêcheurs en Hollande (Salon 1913). Il ne négligeait pas de parcourir la France et donnait successivement L'Eglise de Saint-Père ( 89450 Yonne), et Détails, de la même église.
Extraits de la presse.
— « Alhazian nous livre un Paysage de Finlande, vivante image de cette contrée, au dire de qui l'a visitée » (Express de Lyon, 23 avril 1912). - wikipedia - FR - Livres - Gallica
— Dans la même salle, on remarquera les paysages nourris et colorés de Alhazian » (Paris-Journal, 20 avril 1911). - wikipedia - FR - Livres - Gallica
— « Les paysages de Le Liepvre... Alhazian (pourtour), font passer par des sensations les plus variées : note brillante, note simple et dépouillée, finesse, charme rêveur » Paris-Sport, 30 septembre 1911). - wikipedia - FR - Livres - Gallica
— « M. Alhazian connaîtra un succès mérité avec sa Nuit blanche en Finlande, d'un sentiment si profond et d'un ton si juste » (Le Petit Parisien, 23 avril 1911). - wikipedia - FR - Livres - Gallica
— « Ohennès Alhazian, chantre des terribles et splendides neiges de Finlande » (Nu au Salon), 1911. - wikipedia - FR - Livres - Gallica
— « Du côté paysage, il nous faut citer Soleit d'hiver, toile ornée d'un curieux éclairage par M. Alhazian Ohannès » (Journal des Arts, 12 juin 1911). - wikipedia - FR - Livres - Gallica
— « Il y a ici des peintres finlandais et un peintre arménien de la Finlande. M. Alhazian, dont les toiles sont de nature à provoquer de fructueuses réflexions techniques » (Gazette des Beaux Arts. mai 1912). - wikipedia - FR - Livres - Gallica
— « ... devant l'Hiver en Finlande et la Dernière neige sous bois, oeuvres consciencieuses. étudiées et moelleuses d'Alhazian » (Le Temps. 23 mars 1912). - wikipedia - FR - Livres - Gallica
— « M. Ohannès Alhazian a tenté la description d'un Paysage de Finlande ; l'effort est honorable » (Argus-Salons, 1914). - wikipedia - FR - Livres - Gallica
— « Mais un coin de pays enveloppé d'un merveilleux soleil et tout plein d'air passant, nous ramène vers les notes du dehors avec cette joie que l'on éprouve à prendre contact avec le grand air. Cette impression, nous la devons au peintre Alhazian qui, avec une grande sobriété de procédé trouve pourtant le moyen d'émouvoir, et qui le prouve avec cette étude Soleil du soir en Finlande » (Le Populaire, 2 mars 1914) - wikipedia - FR - Livres - Gallica |
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Abel MINASSIAN (1880-19xx)
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Artiste dessinateur, né à Constantinople en 1880, Abel Minassian appartient à une famille d'artistes. Son grand-père était un architecte-dessinateur célèbre dans la capitale de l'empire ottoman. Ce sont ses encouragements et ceux de sa mère, qui formèrent l'âme artistique de Minassian.
Il fit ses études à l'école Berbérian de Scutari. Lecteur assidu de nos revues illustrées et de nos publications d'art, le jeune Minassian se forma pour ainsi dire seul. En 1894, à l'âge de treize ans, l'apprenti artiste faisait un portrait à l'huile d'un « suisse d'église », dont il avait vu le dessin dans l'Illustration.
Par suite de revers de fortune, sa mère vend tous ses bijoux pour permettre à son fils de venir achever ses études en Europe. Il arrive à Paris en 1900. et se met courageusement à l'oeuvre. Il a très peu exposé, fuyant la réclame, et se consacrant presque exclusivement au dessin. Il suffit de jeter les regards sur un fragmant intitulé : Femme aux panthères, pour juger de la finesse de son crayon.
Minassian n'est l'élève de personne, il s'est formé seul et a un genre bien à lui. Il est doué d'un esnrit humoristique qu'il convient de relever. Il se souvient qu'un jour il lut une fable où les rats volaient les oeufs de la façon suivante : un rat se mettait sur le dos et tenait l'oeuf volé dans ses nattes, tandis que d'autres rats le tiraient par la queus et emmenaient de la sorte leur butin dans leur repère. On retrouvera l'inspiration de cet anologue dans une caricsture d'actualité. intitulée : Vertige. Tout commentaire serait superflu. |
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Hrand ALYANAK (1880-19xx)
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M. Hrand Alyanak naquit à Constantinople en 1880. 11 étudie la peinture, à l'Ecole impériale des Beaux-Arts de Constantinople, sous la direction de l'Italien Valeri, le peintre officiel du sultan.
Après l'affaire de la Banque ottomane et des massacres qui s'ensuivirent. Alyanak se réfugie à Varna, Bulgarie. Il y passe deux ans, s'occupant plus de politique que de peinture. Puis il se rend à Tiflis, pour y trouver la protection qui lui permettra de venir achever son instruction artistique à Paris. Déçu dans cet espoir, Alyanak passe cinq ans à Bakou et à Tiflis, gagnant son pain en faisant de la peinture décorative.
Enfin, le jeune artiste va réaliser son rêve ; il s'embarque à Batoum à destination de Marseille, et arrive à Paris, en 1905. Sans recourir à aucun maître, il travaille seul, exécutant des copies dans les musées du Louvre et du Luxembourg, et étudiant la nature en plein air, lorsque la saison est propice.
Alyanak expose aux Indépendants et consacre une partie de son activité à faire connaître l'art français dans les revues et les quotidiens arméniens: Azatamart, Haïrénik, Chanth, Sokhak, Nawasard, etc. Il a produit un certain nombre d'esquises, parmi lesquelles on citera : Le lait de la vengeance, La lettre du pays, L'Honneur du Foyer, L'Arménienne à la fontaine, peintures à l'huile ; Le Chêne séculaire inspiré par une nouvelle tragique d'Aharonian.
Alyanak a consacré, depuis douze ans, une grande partie de son activité artistique à faire connaître à son peuple l'art français et a lui inculquer des principes justes sur les beaux arts. C'est ainsi qu'il donnait dans le Mourtch, revue paraissant jadis à Tiflis, sous la direction d'Aharonian, une « Histoire des Beaux-Arts », restée inachevée. Dans les suppléments littéraires du quotidien Azatamart, de Constantinople, le jeune maître publiait une série d'articles sur l'oeuvre de Rodin. Celui-ci, malgré son ignorance de l'arménien, manifesta le désir de posséder les numéros du journal, qui lui étaient consacrés. Il fut très touché des sentiments que le peuple arménien lui témoigna. Enfin, Alyanak a fait connaître aux Arméniens les grands maîtres du VII° siècle, et la plupart des modernes.
Extraits de la presse.
— « ..., de M. Alyanak, un nocturne, d'un effet tout poétique : Le pont de Constantinople au clair de lune » (Revue des Beaux-Arts, 12 avril 1914). - wikipedia - FR - Livres - Gallica
— « M. Hrand Alyanak sait faire vivre, avec beaucoup de justesse et de vérité, l'âme qui anime les paysages traduit ; il sait en dégager le caractère, les traits dominants de leur particulière beauté. Il a de réelles qualités de coloriste ; il possède une palette riche et souple, chaude et sonore ; ses oeuvres, d'une notation preste et bien en valeur, dégagent un grand charme » (La Revue moderne des idées, des faits..., numéro du 10 juillet 1913, p. 14). - wikipedia - FR - Livres - Gallica
M. Hrand J. Alyanak était membre fondateur du « Nouveau Salon ». - wikipedia - FR - Livres - Gallica |
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— Edgar Chahine p.65 — Tigrane Polat p.65 — Ohannès Alhazian p.67 — Abel Minassian p.67 — Hrand Alyanak p.68 — |
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