- "Vahan était l'orateur ardent de notre
renaissance nationale, de nos arts et de nos temps nouveaux, un
coeur pur, un esprit ailé". C'est
ainsi que caractérisait Totoventz notre éminent artiste Vahan
Papazian.
Totoventz est né le premier septembre 1889, au village de Mézré
de la province de Kharberd. Après des études primaires à l'Ecole
nationale du lieu, il part pour les USA où, au prix de grands
sacrifices et de privations, il parvient à poursuivre ses études
à la faculté d'histoire et des lettres de l'Université de Wisconsin.
Dans les années 1917-1918, Totoventz fait partie de l'entourage
du général Andranik, assumant les obligations de secrétaire et
d'interprète. Avec un petit groupe d'intellectuels arméniens occidentaux,
constituant l'entourage du général Andranik, il contribua beaucoup
à alléger les préoccupations et les peines des exilés et orphelins
arméniens occidentaux réfugiés au Caucase. Le quotidien "Hayastan"
qu'il publiait à cette époque a joué un rôle tout particulier.
Il paraissait grâce aux dons populaires, et était connu dans le
peuple comme l'organe officiel du général Andranik.
Vers la fin de 1919 , Totoventz se marie et va retrouver ses proches
aux USA. En 1922, il revient en Arménie avec la ferme décision
de s'y installer et de lui consacrer ses activités.
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- Totoventz était revenu avec la sincère volonté
d'être utile à l'oeuvre de relèvement de sa patrie, mais hélas, on ne
le lui permit pas... Le fil de sa vie fut impitoyable coupé dans les
années de la tyrannie stalinienne... Il accueillit la mort avec son
courage et sa dignité d'ancien haydouk, sans jamais se départir de son
optimisme, sans perdre sa foi pour l'avenir de son peuple, son amour
pour l'humanité.
Le livre Le Général Andranik et ses batailles a été publié en
1920, a Constantinople, par Totovenz, en collaboration avec son ami
Lévon Tutundjian, sous le pseudonyme d'Arsène Marmarian. Le livre comprend
deux parties: la première, embrassant la vie d'Andranik dep uis sa naissance
jusqu'aux événements historiques de 1917, est due à Tutundjian, un des
collaborateurs connus d'Andranik: la deuxième a été écrite par Vahan
Totoventz. L'oeuvre de ce dernier est particulièrement précieuse du
fait qu'elle porte le cachet d'un témoin oculaire, d'un participant
immédiat aux événements décrits (ce qui est vrai aussi pour Tutundjian).
Autant L. Tutundjian décrit les événements avec le sérieux et la retenue
d'un historien, autant le style de Totoventz est lyrique et imagé, même
lorsqu'il parle des faits les plus prosaïques.
On sait l'intérêt respectueux que portait W. Saroyan au général Andranik.
En 1935, lors de sa première visite en Arménie, il se lie d'amitié avec
Totoventz et apprend que ce dernier avait écrit un livre sur le général.
En 1978, quand Saroyan était de nouveau en Arménie, il s'enquit de ce
li vre et manifesta le désir d'en acquérir un exemplaire. Quand il apprit
qu'il n'avait pas encore été publié chez nous, il rassura ses interlocuteurs
avec optimisme, en leur disant que le temps viendrait où ce livre verrait
le jour.
Et ce jour est venu en effet..
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