Extraits sur Pierre Loti

Recherches sur la toile Haytoug Chamlian (Montréal)

Chapitre XVIII extrait du livre TURCS ET TURQUIE, Payot 1920
du Capitaine H. SEIGNOBOSC, Ancien officier à la mission d’Orient

  • Turcs et Arméniens.

    Dans un livre intitulé : Massacres d'Arménie, Pierre Loti a plaidé la cause de la Turquie. Il conteste la férocité des Turcs, rappelle leur humanité pour nos blessés et nos prisonniers, lors de l'expédition des Dardanelles, et trouve des excuses pour diminuer les responsabilités d'un peuple qu'il aime.

    Déjà, dans un article : « Les Turcs, » paru le 1er novembre 1918 dans l'Echo de Paris, le grand écrivain soutenait la même thèse.

    Le 5 novembre 1918, dans l'Écho de Paris également, M. Boghos Nubar, président de la délégation nationale arménienne en Europe, répondait à Pierre Loti, en donnant force preuves de la barbarie ottomane et en réfutant certaines accusations portées contre les Arméniens.

    Pierre Loti est un des rares défenseurs des Turcs! Je crois qu'il les voit trop au point de vue purement artistique, et il oublie trop aussi qu'il existe une notable différence entre ceux qui vivent dans les grands centres : Constantinople, Beyrouth, Smyrne, etc., et ceux qui viennent de commettre en Arménie d'épouvantables massacres.

    Les premiers ont peu à peu transformé leur mentalité au contact des étrangers. Les seconds vivent encore à l'état rudimentaire, loin de tout contact avec les Européens.

    Il faut aller en Asie Mineure, à Kastamouni, à Sivas, à Angora, à Van, pour se faire une idée à peu près exacte de la Turquie et comprendre l'antagonisme de populations vivant côte à côte dans les mêmes villages, mais séparées depuis des siècles par des questions de religion et de race.

    En particulier les Turcs et les Arméniens ont toujours vécu en fort mauvaise intelligence. Les premiers se considèrent comme les seuls maîtres du pays. Les seconds, entreprenants et actifs, s'occupent presque exclusivement de commerce et d'industrie. Ils ont empêché, ainsi que les Grecs, la Turquie de mourir d'anémie. Les Turcs sont restés des barbares; les Arméniens sont des civilisés, et les populations musulmanes ne leur ont jamais pardonné leur richesse, leur prospérité et surtout leur amour des réformes.

    (...)

    Il n'est pas un Français un peu instruit qui ne soit au courant des exécutions en masse d'Arméniens. Et cependant il existe, dans notre pays, comme un mouvement de commisération qui revient peu à peu pour les Turcs. Pourquoi ? Est-ce la conséquence de ces traditions d'amitié quatre fois séculaires qui rattachent la France à l'empire ottoman ? Cette raison n'est pas suffisante ! Je crois que notre indulgence vis-à-vis des Turcs provient tout simplement de notre goût prononcé pour l'exotisme. Et, quand ce dernier est présenté par des écrivains d'un aussi grand talent que Théophile Gautier, Claude Farrère ou Pierre Loti, on y revient malgré soi!... Combien de personnes oublient aujourd'hui que plus d'un million d'Arméniens ont été massacrés, et qui relisent avec une admiration toujours nouvelle Aziyadé et les Désenchantées ! On oublie trop les tueries et les égorgements, les enfants noyés, les hommes suppliciés, les femmes emmenées dans les harems, pour ne se souvenir que des héroïnes baptisées par Loti : Nedjibé, Djénane, Mélek et Zeyneb! ............................ "

  • Bibliographie sur la toile : http://www.imprescriptible.fr/documents/seignobosc.htm


Un article parut dans "L'Alemdar", journal turc de Constantinople, sous le titre : « Le droit de vivre ».
La traduction date de 1919 et fut publiée dans la brochure Pierre Loti, ami des massacreurs,
introduite par le titre : « Les Turcs jugés par eux-mêmes »

Lettre ouverte à «un berceau et un creuset» par Henri Verneuil (Libération 26.10.1989)

  • "(...)
    Pour ces nuits des Mille et Une Nuits en compagnie des petits garçons d'Istanbul, Pierre Loti fit semblant d'ignorer que, derrière le calme trompeur des minarets qui invitaient à la prière, on massacrait de milliers d'hommes, de femmes (en forçant les plus belles à entrer au harem) et d'enfants dont les plus robustes étaient expédiés deux par deux, chez les familles turques que en faisaient la demande."

Deux ans de guerre à Constantinople, Études de Morale et Politique Allemandes et Jeunes-Turques
Harry Stuermer, Paris, Payot, 1917.

  • "Et moi aussi j'avais lu Pierre Loti, et de tout mon cœur je m'efforçais d'étendre les fortes sympathies que j'éprouvais pour ce peuple turc, à ses dirigeants aussi. (Je m'empresse de dire ici, que je continue à éprouver ces sympathies). Pour me faire perdre ces sympathies et ma confiance, il a fallu les pires choses imaginables. Mais, malheureusement, mon imagination a été de loin dépassée et j'ai dû voir des faits que je n'aurais jamais cru possibles !"

  • Bibliographie sur la toile : http://www.imprescriptible.fr/documents/stuermer/chII.htm

L’évacuation française de la Cilicie en 1921
vue par l’officier Vahan Portoukalian

  • "(...)La France avait reçu mandat d’assurer la sécurité des minorités, dans leurs biens et dans leurs personnes. Briand, le 11 juin dernier, affirmait à la face de l’Europe que c’était un engagement d’honneur, un engagement réel vis-à-vis de toutes les puissances alliées. Et la France s’en va, laissant les chrétiens de Marach, de Zeïtoun, d’Ourfa, de Hadjine, de tout le vilayet sud du Taurus, de tout l’Amanus, déracinés, errants sur tous les chemins de l’exil. Ces débris, car la masse est anéantie, impuissante à les défendre, impuissante à les reconduire dans leurs foyers détruits, à les remettre en possession de leurs biens volés, elle les abandonne, elle s’en va. Elle s’en va laissant des garanties illusoires aux chrétiens réfugiés dans les dernières garnisons qu’elle occupait sur la voie ferrée. Il est vrai que Franklin-Bouillon leur garantit tous les droits obtenus par les minorités en Pologne et dans les Balkans. Et pour appuyer ces garanties, il leur donne la parole des Turcs. Les gens qui ont signé cet accord sont des naïfs ou des criminels. La parole des Turcs ! ont-ils lu l’histoire, ces sinistres diplomates, ailleurs que dans Loti ? (...)"

  • Bibliographie sur la toile : http://www.imprescriptible.fr/rhac/tome3/p2b.htm

La vérité sur un drame historique, la catastrophe de Smyrne, Septembre 1922,
Extrait du 4ème chapitre du livre de E. Dourmoussis, Paris, Caffin, 1928

  • " Y a-t-il un autre peuple au monde aussi féroce, aussi sanguinaire pour englober dans le massacre général même les bons et innocents enfants de trois à sept ans?

    Je ne le pense pas!

    Pourtant, les amis de Pierre Loti, de Franklin-Bouillon, de Pittard, de Claude Farrère l'ont fait! Ces malheureux savants et hommes politiques ont été naturellement victimes de leur bonne foi ou d'une grave erreur qu'ils ont dû regretter amèrement depuis; je l'espère tout au moins pour l'honneur et la conscience de ceux d'entre eux qui vivent encore. Mais le mal est fait! "


    Bibliographie sur la toile : http://www.imprescriptible.fr/documents/smyrne1922.htm

A compléter