Colloque CRDA - après-midi

DEUXIEME TABLE-RONDE MULTICULTURALISME
(Après-midi, 1er cassette)

  • Introduction par le président.

    Donc vous-voyez, on a tellement chose à dire que je n'arrive pas faire les représentations. Gérald Papazian est acteur, je peux le dire ? Vous êtes l'époux de Nora… Gérald est lui aussi acteur et quel acteur ! Comme Nora… Mais c'est un couple explosif, il a joué au Théâtre du Soleil, enfin il a un répertoire fantastique ce couple illustre très bien notre thème inter-culturalité et mixité surtout à travers les arts, c'est qu'ils ont joué en anglais en français, en arménien. Je ne peux pas décrire le répertoire tellement qu'il est vaste …

    G.P.
    - Dans le cas de Nora en arabe aussi…

    J.C.K. - Tu (G.P.) a vécu en Egypte aussi, au Caire, tu as vécu longtemps aux Etats Unis en Californie, et tu as été en Arménie….

    G.P. - J'ai fais des études de théâtre en Arménie pendant cinq ans, j'ai vécu un peu en Chypre avant d'aller en Arménie, et puis c'est à peu près le même parcours qu'on a fait avec Nora depuis que nous sommes mariés Londres, l'Amérique, la France….

    J.C.K
    .- On ne pouvait pas faire la discussion de cette après-midi sans vous. Mais il y a d'autres cas de mixités…bonjours Hélène … Hélène est phsychanaliste-philosophe elle est arménienne de père et française de mère… normalement elle devait venir ce matin mais professionnellement elle ne pouvait pas le faire… et la preuve qu'il y a un rapport entre les deux sujets c'est que nous avons discuté tout à l'heure … Donc pour continuer excusez-moi de l'expression dans les grands mélanges nous avons Raffi, qui travaille au CRDA et qui est lui aussi le produit d'un mélange mais purement géographico-culturelle, puisque né à Istanbul il a travaillé cinq ans en Arménie et il vit maintenant depuis vingt ans en France. Donc lui aussi est un pont entre trois cultures, ce n'est pas facile, mais ce n'est facile pour personne. Nous sommes des ponts entre plusieurs cultures et nous le vivons plus ou moins bien ou mal. Parce que nous avons l'histoire violente, le destin de chacun des familles etc. des communautés, des nations des peuples dans cette grande déchirure du 20e siècle, tout cela nous conduit à vivre très souvent plusieurs cultures en conflit ou en harmonie, mais c'est plus souvent en conflit qu'en harmonie au sein nous-même. De toute façon d'une façon déjà primaire et primordiale biologiquement au fond de nous-même nous vivons mal ou bien, enfin nous essayons de vivre plusieurs cultures en confluant. Ce n'est pas un choix pour tout le monde, c'est un choix impossible c'est ce qu'on pourrait appeler on voulait d'ailleurs appeler ce colloque de cette après-midi nomadisme culture nomadiste mais le mot nomadiste n'aurait pas tellement plu …enfin on peut le défendre, c'est à dire que nous sommes nomades non pas par déplacement physique de nos corps, on peut vivre très longtemps ou être né dans un pays mais d'une manière non physique mais mentale être nomade par cette espèce de transmigration de cultures. On est réincarnés en quelques sortes en plusieurs cultures. Alors j'ouvre tout de suite le débat, c'est ça notre sujet de cet après-midi inter-culturalité et mixité.

    N.Armani
    - J'allais proposer que chacun dans un petit résumé dise ce qu'il a fait dans sa vie professionnelle en termes d'identité et expérience culturelle …

    H.Piralian
    ……J'ai été frappé, la première chose qui m'a frappé en prenant contact avec certains, qui se déplaçait dans le monde, pour moi ……ça à Paris par exemple Marc Nichanian et cette espèce de manière d'avoir le monde à leur disposition en particulier avec des gens partout comme un Français le fait encore en France, cette espèce de plein pied avec le monde' moi j'ai trouvé ça fantastique. Ça permet de penser aussi non seulement les origines qu'on a en soi, mais ça permet à partir de là de penser les autres origines. C'est à dire à partir du moment où on puise d'une origine on peut penser à partir de deux origines on peut penser.. Quelqu'un qui est né en France qui a été élevé dans ça ville de province par exemple et qui a toute sa famille a beaucoup de mal d'envisager une autre culture cela va de soi, ou alors il faut toute une démarche pour entrer dans les autres cultures pour s'y intéresser. Mais là c'est quand-même un privilège, exprimé d'une certaine manière, d'emblée dans un rapport de culturalité, interne. C'est à dire qu'en soi il y a des éléments ….par exemple je pense que je suis. il y a ma mère qui est française, il y a mon père qui était de Tbilissi, bon, moi quand j'étais en Géorgie c'est comme-ci j'allais chez moi je me sentais plus chez moi qu'à Paris, et puis l'Arménie avec laquelle d'une certaine manière je n'ai aucune attache directe ou j'ai fais mon pied-à-terre puisque tous ce que j'écris est traduit là bas que j'y vais souvent que là je pars après demain, que j'ai travaillé pour un dispensaire pour enfant, et que je me sens neutre là bas. Alors c'est ça qui est intéressant c'est que quand on a plusieurs origines à l'intérieur de soi si on choisit l'une on est obligé de se priver des autres. Alors que la difficulté c'est d'arriver à garder différents éléments de ceux qui vous constituent et ce qui vous viennent de vos différentes origines.

    R.H.A. - Si vous me permettez, il faut que je vous dise que non seulement j'approuve mais je comprends profondément Hélène Piralian parce que grâce à ma chère président et mon ami Jean-Claude Kebabdjian on est en train de faire une analyse permanente automatique peut-être pas 24 heures sur 24 heureusement. Un jour en regardant le filme " Mayrik " H. Verneuil que vous connaissez bien qui était l'un de mes maîtres m'avait dit: Mon fils il faut que tu comprennes bien les Français.Un autre jour il a dit : Je raconte mon histoire, si mon histoire n'intéresse personnes ça n'a aucun valeur, alors il faut que mon histoire devienne un témoignage. C'est vrai, alors si vous me permettez parce que le thème est mixité et inter- culturalité je suis assez dedans. Mais attention, je suis heureux, mais je ne puis pas dire qu'il y a des côtés malheureux et heureux, non, il y a des côtés heureux et il y a des côtés explosifs. Je suis né à Istanbul et …aujourd'hui je vous dis ouvertement je rends hommage à une femme turque qui s'appelle Halissé, madame Halissé qui était notre voisine. Etant donné que quand j'ai ouvert mes yeux j'avais cinq ans, j'étais à l'école maternelle, ma mère était étudiante à l'Université pour des langues pour apprendre le français, mon père était étudient pour sa spécialité de cardiologie, alors tour les trois nous étions étudiants. Il fallait quelqu'un pour s'occuper de moi. A l'époque les conditions économiques ne nous permettaient pas d'avoir quelqu'un, alors il y avait notre voisine madame Halissé. Madame Halissé était compère Mon père partait pour ses études, ma mère partait pour ses études, moi je partais pour mes études entre gui mets et quand je retournais je restais avec madame Halissé, elle faisait le namaze. Quand j'ai eu cinq-six ans je la voyais faire sa prière mais qui ne ressemblait pas à la prière que faisait ma grand-mère à l'église tous les dimanches… Je regarde je me dis mais pourquoi elle fait tous ça pendent deux heures et demi, c'était fatiguant pour un enfant. Au fur et à mesure… mais personne, personne m'a dit attention, elle est musulmane, toi tu es chrétien ils n'ont pas dit parce que je ne pouvais pas comprendre, mais peut-être ils ont bien fait, ça j'ai compris spontanément et étant donné que ma mère était artiste-amateur de théâtre et mon père artiste-amateur de théâtre j'étais de toute façon un enfant gâté qui faisait des imitations toute la journée… et j'ai commencé à faire des imitations de madame Halissé. Alors je faisais rire sans savoir qu'est que ça voulait dire namaze. C'est très intéressant parce que je savais qu'il ne fallait pas rigoler et il fallait être respectueux, et madame Halissé que j'adorais et malheureusement elle est morte maintenant, elle me disait : " Voilà maintenant on va parler avec le bon dieu " et en plus au fur et à mesure j'ai commencé à apprendre namaze et je connaissais le namaze mieux que des musulmans à l'age de onze ans. Mais attention, chaque dimanche j'allais aussi à l'église' je faisais la prière avant les repas (en arménien ). Mais pourquoi je vous raconte tous ça ? J'étais l'un des fondateurs de groupes de théâtre turcs professionnelle mais si je vous dis groupe professionnel il faut que je vous dise que j'étais vraiment un enfant gâté dans le mouvement de gauche turc.. il n'y avait aucun, je vous dis aucun problème… Pour les Arméniens de France du Liban de la Syrie ce n'est pas très compréhensible. Ça je puis comprendre parce que j'ai eu le temps de comprendre cela fait 20ans que je suis en France. Comprendre qu'est ce que c'est un Arménien de diaspora, parce que un Arménien de Turquie ne se considère pas comme un Arménien de diaspora. C'est autre chose, en tout cas je ne me considérais pas comme un membre de la diaspora. Alors j'étais fondateur d'un groupe de théâtre, j'étais acteur-pantomime, assistant de metteur en scène et l'attaché de presse. Etant donné que notre groupe n'avait pas beaucoup d'argent on a loué un autobus qui coûtait moins chère. On a fait une tournée au bord de la Mer Noir. Parmi les sept personnes du groupe il y avait deux Arméniens. Tous les autres étaient des Turcs, il y avait aussi un Azéri.

    J.C. Kebabdjian
    - Je passe maintenant la parole à Nora, je suis sûr qu'elle va dire la même chose…

    N.Armani - Comment tu sais…(rires…). D'abord je vais dire que j'ai fais mes études en Angleterre dans " Relations ethnique et raciale " en sociologie, et j'ai fait un BEA, maintenant je fais un doctorat mais n'attendez pas parce que ça va prendre du temps. Un jour je me rappelle très bien j'étais dans le cours avec mon professeur de Relation ethnique et raciale, et on parlait de l'Afrique, de résurgence africaine, Nelson Mandela etc. et des choses très engagés, et avec beaucoup d'envie j'ai dis - à j'aimerais bien visiter l'Afrique un jour. Du coup tout le monde s'est tournés vers moi et ils ont dit, mais ce n'est pas de là que tu viens ? C'était vrai mais en même temps ce n'était pas vrai. Parce que l'Egypte n'était pas l'Afrique. L'Egypte c'était l'Europe surtout pour les Arméniens qui habitaient en Egypte. On était la communauté arménienne, mes parents étaient d'Istanbul, et du coup c'est là que j'ai compris qu'est-ce qui se passe. En Egypte j'ai fait mes études primaires dans une école arménienne ou tout était arménien, on fréquentait le club arménien on avait rien à faire avec les Arabes, les Egyptiens locaux, sauf quand on allait au marché quand on parlait avec les domestiques etc. et ça été pas bien du tout bien sûre. Après j'ai fait mes études dans une école anglaise l'Université américaine et il y avait toujours cette supériorité de culture mais qui est d'ailleurs toujours mixtes avec une infériorité de culture, parce que quand on ne sait pas vraiment son appartenance ça veut dire qu'on n'a pas vraiment une idée juste sur la situation. Et puis l'Arménie, et l'arménité, comment ça se faisait que je me sentais arméniennes dans tout cela sans jamais avoir mis les pieds en Arménie sans être née là bas… Déjà il faut préciser que d'une famille qui venait d'Istanbul, donc c'était pour nous l'Arménie occidentale et bien sûr pas l'Arménie orientale. Et quand en 1990 j'ai eu l'occasion d'aller en Arménie pour la première fois avec l'école, les pionniers etc., pour moi c'était la grande découverte. La grande découverte pour moi c'était le faite que tout était en technicolor tandis que j'attendais quelque chose en noir et blanc. Parce qu'à l'époque tous ceux que je savais sur l'Arménie c'était les grands livres de photos soviétiques avec une certaine odeur de soviétisme ou il y avait des photos que noir et blanc. Quand je suis arrivée en Arménie et j'ai vu que le gazon était vert, le ciel était bleu, les fleurs étaient rouges, je me suis dis, tient c'est coloré, ce n'est pas noir et blanc! Mais j'avais douze ans, il faut aussi préciser ça. Et puis après à cette époque c'était formidable, c'était l'Arménie, les chansons, les camarades, le djambar, les montagnes, du coup je me retrouvais, c'est l'arménienne qui vient d'Egypte, donc c'est vrai que l'Egypte ce n'était pas moi, et il y avait déjà cette dualité de cultures. Et puis je suis retournée en Egypte et pendent des mois et des mois j'étais toujours dans les nuages j'étais mentalement en Arménie… Mais j'ai continué mon éducation à l'université américaine au Caire et je suis partie en Angleterre pour continuer justement mes études sociologiques de relation ethnique et raciale. Et l'Angleterre a eu un effet très fort sur moi, parce que déjà toute mon éducation jusqu'à ce temps là était une éducation britannique en Egypte. Donc, université anglaise du coup c'était l'anglais, L'Angleterre et l'appartenance à la culture britannique qui s'est accentué. Donc on commence par l'Egypte, l'Arménie, biologique un peu l'anglais qui est ma langue maternelle quasiment, et après avoir fini mes études en Angleterre on a émigré aux Etats-Unis. Là c'était complètement une autre histoire, il fallait laisser tous ses bagages toutes ses valises et la nourriture à l'entré du pays (à cause de la karantine) et on est rentré avec des valises vides qu'il fallais remplir avec quelque chose d'autre bien entendu parce qu'il fallait vivre. On a cherché de quoi remplir… bon, la culture américaine, la culture américaine, ou est-ce que se trouve cette culture américaine ? on est entré dans les Macdonald on n'a pas trouvé et après quelque temps Gérald a eu l'idée brillante de revenir en France. Dèja il y avait l'Egypte, l'arménité, revenir.parce que bien que nous n'ayons jamais mis les pieds en France, l'Egypte de notre enfance était pour nous un peu la France. Donc c'était ce retour là qu'il cherchait et moi je l'ai suivi comme une bonne épouse arménienne, même si je n'avais rien à faire en France parce que ni de l'éducation ni de l'expérience je n'appartenais pas à la France et je n'appartiens pas encore, je cherche. Voilà, donc dans tout cela c'est important de trouver le pont pour moi, personnellement. Déjà tout à l'heure quelqu'un a parlé de faire les ponts entre les cultures mais j'essais de faire les ponts à l'intérieur de moi-même après on verra bien si je peu allonger un pont pour faire quelque chose d'autre. Et cette incessante recherche d'identité d'appartenance ce n'est pas important, ce n'est plus important, parce qu'à force de se casser la tête pendant des années à se dire je suis plutôt Egyptienne ou plutôt Arménienne … je suis tout ça, je suis moi. Et je ne serais pas moi sans tous ces ingrédients. Dernièrement j'ai eu une expérience, parce qu'après dix ans d'absence j'ai étais invité en Egypte au Caire pour participer à un festival de cinéma et la première chose qu'on me dise en arrivant là bas -" tu as une conférence de presse. Du coup j'étais choqué je me suis dis mais comment je vais faire, en quelle langue je vais parler - en anglais, en français ? Bien sur pas en arménien, ça ne va pas être bien reçu parce qu'ils savent que je suis égyptienne que je suis née là bas, si je le fais dans une autre langue cela ne va pas être bien reçu. Et je me suis dis, je vais le faire en arabe. J'avais un traducteur à côté de moi et ça faisait dix ans à force de vivre à Hollywood pour des raisons très évidentes on n'avait pas utilisé un mot d'arabe, mais du coup ça m'est tout revenu parce que la conférence de presse était quelques jours plus tard, j'ai même une vidéo qu'après j'ai pu regarder et j'étais étonnée de la façon dont je pouvais utiliser cette langue que je n'avais pas utilisé depuis dix ans. L'année dernière j'étais invitée encore au Caire et j'ai joué dans un spectacle c'était " Le Roi et Moi " la comédie musicale en arabe classique. Je raconte ça pour vous dire que les gens qui disent - je ne parle pas l'arménien - ça veut dire que il y a un problème. Cela n'a rien avoir, c'est un désir, c'est une volonté. Si on veut si on aime cette langue on la parle, si on l'aime pas c'est autre chose. Voilà c'est tout ce que je voulais dire, et je suis toujours à la recherche non pas pour savoir laquelle de ces cultures est la plus forte non, mais parce que c'est bien de se poser des questions et c'est bien d'être à la recherche de soi-même tout le temps.

    R.H.A.
    - Je veux rajouter quelque chose parce que c'est très intéressant ce que tu as dit -s'il y a volonté on peut apprendre - oui, tu as raison à condition que dans la subconsciente la langue arménienne ne signifie pas un souvenir malheureux. En générale les familles qui sont venues ici de l'Anatolie elles n'avaient pas beaucoup d'expérience, elles ne pouvaient pas parler le français, alors les Arméniens de deux générations ont été complexés, parler la langue arménienne signifie pour eux d'être complexés.

    Nora Armani - C'est pour ça que je suis d'accord avec toi que pour avoir le désir de parler l'arménien ici en France il faut se débarrasser de ses complexes. Je crois que c'est important de dire le trajet de chacun parce que ça explique pour quoi on est là ….

    J.C.K. - Je ne sais pas si je vous l'ai présenté, mais… cinéaste, journaliste, turc, d'origine albanaise …

    Mesut Tufan - L'inter culturalité existe au niveau familial déjà, la Turquie qui relie géographiquement plusieurs espaces qui ont toujours été liées comme l'ensemble des Balkans en passant l'Anatolie et le Caucase avec autour de la Mer Noir et la Méditerranée orientale. Du côté de mon père mon grand-père est macédonien, …. il était réfugié politique et une grande partie de la famille a été massacré et puis lui était réfugié politique à Vienne, et D'Autriche il est passé en Roumanie et puis rejoint Istanbul pendant l'occupation. Il a pu voir son seul frère survivant 34ans après à la fin de la deuxième guerre mondiale. Du côté de ma mère, ma mère elle est née à Trébizonde mon grand-père maternel est de Géorgie, de Batoum géorgien musulman mais qui ne parlait pas le turc, ils sont arrivés à Trébizonde il était commerçant son commerce était à Batoum et à Trébizonde il avait une succursale, donc il a rejoint Trébizonde et Batoum est devenu pendent ce temps la bolchevik, et tout ce qui restait là-bas, le commerce, l'argent ne servait plus à rien. Du côté de ma mère, ma grand-mère est née alors à Trébizonde, elle est indigène elle a grandit dans le quartier grec de Trébizonde, et j'ai appris par la suite que son arrière grand-père venait d' Of ( Mer Noir), un peu plus à l'est c'est la dernière localité de…Conte ? qui est convertie à l'islam à la fin du 17e à peu près, ………c'est lui qui a monté la première usine de pâtes alimentaires est qui était considérait comme un fou parce que il n'y avait pas dans cette localité de culture de blé . Tout le blé devait venir à l'époque de l'intérieur d'Anatolie le plus proche de Tokate etc. Ma grand-mère parlait en grec je me souvient elle était croyante musulmane et je me souviens que de temps en temps je la voyais en larmes et je lui disais qu'est-ce qu'il se passe, à quoi tu pense, et elle me répondait - qu'est -ce qu'elles sont devenues mes copines d'enfance, elle faisait des prières pour ces amis elle parlait grec. A Trébizonde ils ont passé des heures pas trop dramatiquement je crois avec l'échange des populations etc. il y a eu l'occupation russe et ils étaient émigrés à l'intérieur du …. jusqu'à Erzeroum et ils en sont revenus, mais enfin il n'y a pas eu de drame touchant la famille et à ce que je comprend même leurs amis grecs à l'échanges des populations étaient partis. Concernant l'Arménie, d'abord je suis né en plein Arménie, je suis né au pied du mont Ararat pendant le service militaire de mon père qui était officier de télécommunication, il faisait les centrales électriques téléphoniques etc. , moi et mon frère ont est nés au pied du mont Ararat , mon nom de famille ce n'était pas Toufan , Toufan c'était par rapport à l'image du mont Ararat. Mon nom de famille du côté albanais il y avait ………….. J'ai fais mes études à Istanbul à Tarcine l'un des quartier le plus mixtes et touts mes souvenir d'enfance….. mon papetier était grec, mon marchand de légumes était arménien, notre voisin de palier était arménien aussi… Quand j'ai commencé à faire mes études en français la seule pratique que je faisais en français c'était avec mes voisins de pallier avec madame Mery qu'on appelait madame Tezet ? à l'époque. (rire) Son mari était géorgien musulman qui était venu en Turquie pour faire du commerce et qui était resté bloqué parce que il n'a jamais pu rentrer. La mixité était familiale et aussi c'était partagé jusqu'à voisinage. … Je me souviens de mes parents mettre à la fois des bougies dans l'église et de notre voisine arménienne quand elle était malade des fois ou désespérée etc. de demander à ma grand-mère de lui faire de lecture de coran aussi. On échangeait aussi des plats et ils nous emmenaient … ? pour Noël, et toutes les fêtes on avaient l'habitude déjà rien qu'à l'étage de partager et dans l'immeubles en bas il y avaient des gens de Salonique c'étaient des juifs convertis … enfin c'était ça Istanbul, Tarcine, de l'époque … j'allais à l'école primaire et chaque jour je faisais un détour pour passer par le jardin de l'église …. ? … qui était sur la place, donc cet Istanbul est finalement fini. C'est une ville d'un million et demi d'habitants il y avait cent cinquante mille grecs soixante mille arméniens et finalement maintenant c'est un mégapole de neuf à dix million avec les banlieues. Les gens y compris les Turcs d'Istanbul depuis trois quatre cinq générations parfois dans cette culture urbaine ils sont bien au-dessous de cinq à dix pour cent. A l'époque les écoles grecques étaient pleines, il y avait.. Je me souviens par exemple de le Pèra dans les écoles il y avait du monde. Mais là d'une part disons la question politique, mais il ne faut pas oublier à partir du 81 avec l'entrée de la Grèce en Union Européen il y a eu un changement radicale de Papandhréou à l'époque qui a pour la première fois acceptées de donner des passeports aux Grecs de Turquie, et c'est ça qui a accentué aussi le départ des Grecs d'Istanbul en masse à la demande des familles qui étaient déjâ en Grèce. C'était après le coup d'Etats, c'est ambigu quand-même … Parce que depuis même les années cinquante les Grecs d'Istanbul qui étaient installés en Grèce avaient une carte de séjour et restaient avec un passeport turc. Au niveau de la mémoire aussi bien à l'école primaire que aussi au lycée de Galatassarrai j'ai eu beaucoup d'amis arméniens très, très proches. Je savais qu'il y avait une malaise chez les Arméniens mais je ne savais pas exactement ce qui c'était passé. On sait qu'il y a eu pas mal d'événement etc. mais de part et d'autre personne n'essayait vraiment …on n'en parlait pas ça faisait part des tabous, mais amis arméniens non plus n'en parlaient pas (R.H.A.- parce qu'ils ne savaient pas non plus très bien ce qui c'était passé) j'ai découvert l'histoire aussi à Paris. De cette mosaïque, tout à l'heure j'ai parlé j'ai évoqué un peu la composition pour voir un peu ce qu'est la Turquie au niveau ethnique aussi … l'ouverture disons des frontières la chute du mur de Berlin a fait un traîné de poudre et les frontières de Caucase de la Turquie depuis soixante dix ans avaient été complètement gelé. Historiquement ces frontières n'ont jamais été aussi isolées. C'est positive, tout le monde se découvre tout le monde se cherche, et finalement tout se qui s'est passé au Kosovo récemment qu'on a vu, trente pour cent de la population de Turquie qui sont originaire des Balkans ils on tous vécu ça depuis plus d'un siècle. Touts les récits qu'on a vu à la télé en France tous le monde a vécu ça' disons tous les gens qui sont d'origines balkaniques et tous les gens originaires de Caucase ils ont vécu exactement ce qui est en train de se passer en Tchétchènie c'est exactement la même chose.

    J.C.K. - Et toi Gerald ?

    Gerald Papasian - Moi je partage à peu près le même parcours que Nora, je suis né en Egypte au Caire, avec une différence, j'appartiens avec quelques années de différences à une autre génération déjà historiquement parce que c'était le moment de la révolution d'Abdel Nasser et ça a fait une énorme différence je suis entre les deux générations, la génération de mes parents qui ont connu une Egypte qui n'existe plus cet Egypte qui vivait d'un côté d'un rythme presque français depuis je dirais de Canal de Suez … mais en même temps anglais aussi parce que ça appartenait en quelque sorte à l'Angleterre et puis il y avait depuis Cléopâtre ou bien avant des Grecs qui étaient toujours là bas en Alexandrie, mes parents qui parlaient couramment le grec, personne au fond ne parlait couramment l'arabe et moi-même je n'ai pas eu la même expérience que Nora qui est vraiment elle la génération d'Abdel Nasser avec qui l'Egypte est vraiment devenu une nation arabe avec des écoles et un enseignement de langues histoire etc. arabe à l'époque et Nora a pu profité de ça et de faite qu'elle est allée à l'école anglaise ou elle a eu des copins qui venaient des familles musulmans ou chrétiens et arabes, et donc la langues entre eaux n'était pas l'arméniennes, un peu l'anglais mais aussi - l'arabe pendant les récréation donc elle a beaucoup profité de cela. Tandis que moi j'ai vécu que les écoles arméniennes toute ma vie, c'est assez rare je crois, parce que l'école arméniens d'Egypte, et puis on m'a envoyé à Chypre dans un pensionnat Mélkonian qui était à cent pour cent arménien avec une éducation anglaise à côté mais vraiment très arménien, et puis après j'ai décidé de faire mes études de théâtre en Arménie, donc j'ai continué à faire des études supérieures en arménien, quoi que l'arménien oriental et finalement c'est tout. Après je me suis lancé dans la vie professionnelle et malgré cela je crois que le faite que l'Egypte avait cet (fin de la cassette - après-midi I, face B.)

    (Après-midi II, face A)….Et puis bien sûr les américains étaient présents tous le temps, tous ça a crée en moi une certaine sensation de manque d'appartenance que je n'ai pas encore comme d'autres l'ont dit par exemple, j'ai entendu des choses plus tôt positives sur ce thème, je ne crois pas que je vis bien cette mixité, j'ai des regrets. Je regrette quelque chose de très profond en moi de ne pas appartenir quelque part, mais j'ai compris ou j'appartenais le jour ou je suis allé à Istanbul puisque je suis un homme de théâtre donc dans le domaine de la culture sans avoir la grosse tête je vais utiliser le mot intellectuelle, notre patrimoine, notre héritage culturelle intellectuelle a été conçu à Istanbul dans le 19e siècle sans compter le faite que mes grand parents sont venus à bas, lorsque j'ai mis les pieds à Istanbul malgré le faite que ce n'est plus l'Istanbul de votre jeunesse que vous décriviez j'ai eu le même sentiment presque mais alors intellectuel et culturel que lorsque un arménien de la diaspora met les pieds pour la première fois en Arménie même à l'époque soviétique. C'est une sensation très forte d'appartenance culturel et surtout de théâtre. Il faut savoir que le théâtre arménien a été crée à Istanbul (théâtre arménien occidental - précise quelqu'un du publique) oui, bien sûr parce que à Tbilissi aussi le théâtre arménien oriental à la même époque était en train de se crée, tout ça me touchait profondément. Je suis allé voir les cimetières des comédiens arméniens les noms qui m'avaient fait rêver, j'avais lu la littérature arménienne etc. et je me suis rendu compte que finalement j'appartiens à la communauté arménienne du Caire du côté parti liberal-démocrate ramguavar du Club Gegarvestasirats - Club artistique arménien, qui était au cœur en plein centre de Caire même pas à sa filiale ou branche qui était dans un banlieue de …C'est à dire que j'appartiens a quelques centaines de personnes … et c'est tout. Mon univers a été crée là bas, cet univers-là n'existe presque plus et je suis à la recherche d'une appartenance et cela me manque profondément. En tant que homme de théâtre, en tant qu'artiste j'ai besoin du soutien d'un groupe ou d'une population d'une patrimoine qui en moi voit le reflet de sa communauté ou pays, je ne sens pas que j'ai un pays ,je suis très touché par tout ce qui se passe en Arménie' j'ai vécu cinq ans là bas j'ai des amis surtout à l'époque qu'on est étudient se sont les années qu'on n'oublie jamais mais des amis, des êtres humains je suis persuadé que j'aurais eu les mêmes sensations si j'avais fais mes études au Japon et aujourd'hui si je pensais à des amis que j'avais connu au Japon j'aurais eu les même sensation. Je ne crois pas que ça m'a donné une sensation d'appartenance nessessèrement. J'ai aimé beaucoup l'Arménie j'aime encore j'aime bien y aller j'adore aussi la musique et la littérature et le théâtre arménien orientale je récite moi-même des poésies arméniennes orientaux comme Tcharents ou Toumanian, j'ai monté moi-même l'opéra Anouche en Amérique qui appartient à l'héritage arménien oriental et j'adore, mais j'aime aussi Mozart et Bach et Shakespeare et autre chose …je n'ai pas la sensation que parce que c'est arménien que j'aime, nessessèrement. C'est parce que j'ai connu, on me l'a apprit à l'école, j'ai connu j'ai aimé et c'est tout. Ce qui est le plus profond en moi, c'est là ou je suis né , là ou j'ai grandi, et ce n'est même pas l'Egypte, c'est ce que j'essaie de dire. Ce n'est même pas l'Egypte parce que je ne connais pas les Arabes, je parle très mal l'Arabe je me débrouille quand je vais là bas mais je parle comme un étranger ce n'est pas le cas de Nora, donc je ne peux même pas dire que je suis égyptien et c'est à cause de ça que j'ai décidé pour la première foi de ma vie j'ai pris une décision qu'était la mienne, parce que l'Egypte ce n'est pas moi qui suis choisi de naître là bas le Chypre au pensionnat c'étaient mes parents qui ont décidé ça. Etudier en Arménie, il y avait d'autres raisons et l'une des raisons était économique aussi, parce que au début je me disais bon, je vais faire du théâtre je veux aller à Londres, et mon père m'a dit tu sais combien ça coûte ? Le livres égyptien à l'époque ne valait rien, c'était impossible d'envoyer quelqu'un à Londres pour cinq ans, trois ans ou ailleurs, l'Arménie soviétique nous accueillait, on nous payait de l'argent de poche pour étudier là bas donc c'était formidable, et puis j'avais envie quand même de connaître ce pays bien sûr. Mais ce n'était pas vraiment un chois, et puis je me suis trouvé en Angleterre par hasard, mes parents c'étaient installés en Amérique donc je suis allé là bas sans vraiment vouloir m'y installer, et finalement je suis retourné en Egypte à la recherche de mon enfance de mes sources. Bien sûr l'Egypte comme Istanbul n'est plus du tout le même et puisque je ne partage pas très bien cette culture arabe-musulmans je ne me suis pas senti chez moi et je suis venu un jour en France et je suis allé dans des magasins et même dans des librairies ou je suis tombé sur des bandes dessinées que j'avais lu quand j'étais petit et je me suis rendu compte que c'est finalement la seule solution. Ca veut dire que il y a un côté un peu français en moi, ce n'est pas vrais tout à fais mais quelque chose culturellement qui me rappelle la mode de vie que nous avions en Egypte et en France ça continu à exister. Je retrouve mes Tintins préférés ici et je retrouve des émissions à la télévision des choses que j'entendais à la radio quand j'étais en Egypte et puis je découvre des visages. J'avais rêvé des Frères Jack, par exemple, comme je n'avais jamais eu leur photos, et maintenant ils passent les anciens images à la télévision et je suis très content. Donc voilà il y a un regret en moi, il y a quelque chose… je sais bien que je n'appartiens pas à la culture française dans ce sens-là. Ma langue professionnelle au théâtre est devenu l'anglais à une époque maintenant je dois essayer d'employer le français et souvent sur scène je joue en français ou quand je joue même en anglais je m'arrête et je me demande mais qu'est ce que je fais pourquoi j'utilise cette langue, pourquoi je ne parle pas l'arménien, et l'arménien occidental ? J'ai eu l'occasion de jouer dans les trois langues la même chose plusieurs fois dans ma vie et je sais qu'en arménien je voles, je voltiges, en anglais je suis pas mal en français je fais des efforts pour ne pas faire de fautes si j'ai un trou de mémoire c'est terrible parce que j'ai peur de faire une faute de féminin ou masculin si j'essaye d'improviser ou de faute de syntaxe et ça va être ridicule si je suis en train de jouer du Shakespeare. Donc tout ça m'inquiète beaucoup et je suis triste de ne pas pouvoir faire mon métier dans la langue arménienne occidental ou n'existe pas comme dans d'autres pays comme à Kurdistan par exemple un théâtre national arménien, occidental ou je peux exercer mon métier. Parce que pour ceux qui ne savent pas en arménien oriental nous avons toujours un petit accent étranger en Arménie. Voilà ça c'est mon parcours. (applaudissements du public)

    J.C.K. - Bravo...! Alors, maintenant à vous la salle, est-ce que le sujet est bien encadré ? Là vous avez vu toute la richesse humaine des parcours et des origines différentes, ce sont des gens qui vivent et exercent leur métier ou leur art en France apparemment pour longtemps et d'une façon non définitive mais permanente. Ils sont entré de par leur histoire familiale et communautaire dans une origine d'importation, et aujourd'hui nous sommes confronté au problème suivant, il y a en France non plus un public mais des publics, il n'y a plus une communauté nationale mais des communautés, je dirais nationale. Là on se heurte à un très gros problème, c'est que nous sommes de par notre éducation habitué au concept de l'état nation, disons de l'état républicain, de l'état Français. Lorsqu'il y a des importations massives, par le fait de l'immigration artistique ou économique, du fait de ce nomadisme déjà européen, et voir trans-européen, de population de plus en plus importantes, qui viennent avec un passé, un vécu, une histoire, une mémoire, plus ou moins disons dramatique, dans un pays comme la France et qu'ils s'y établissent définitivement semble t'il ou l'Europe, on peut étendre la problématique à toute l'Europe, que faisons nous à ce moment là, du rapprochement de ces communautés avec le concept d'un état un peu abstrait, alors j'appelle un état abstrait, un état qui repose sur des valeurs dites républicaines ou laïques, point à la ligne ! Qu'est ce qu'il y a comme contenu dedans, est-ce qu'on sort le répertoire du siècle des lumières, et on reste là ! Qu'est-ce qu'on fait de ces populations culturelles, un moment donné du fait de la première, la deuxième, ou la troisième génération, ces communautés d'origine étrangère finissent par produire ou essayer de reproduire une identité ou une culture, plus ou moins bien. Ces gens sont en même temps aussi intégré à une société disons, où c'est le métier, la performance professionnelle qui l'emporte, le tout pris dans un cadre qui veut que l'état soit un état généraliste qui ne se préoccupe pas des différenciations ethniques ou culturelles ou linguistique qui compose pourtant la société civile. L'état est un cas de sécurité générale pour tout le monde, très bien, mais quand on ne relève pas de ce patrimoine archyclassic par exemple qui revient du fond des âges et qu'on veut exprimer par son art ou son métier ou le cinéma, le théâtre, la peinture ou la littérature etc. ou la psychanalyse parce que la psychanalyse peut être aussi ethnique, ethno-psychiatrie ce n'est pas fais pour les chiens à mon avis. Il y a la grande psychanalyse mais aussi des phènomens pathologiques qui sont liées à l'ethnie. Alors, qu'est ce qu'on fait de toutes ces activité, de toutes ces poussés qui devient importantes dans une société, dans les société européenne du faite je le répète encore des migrations, qu'est-ce que on fait de toute cette demande de toutes ces aspirations, de toute cette poussée vers l'expression ou la résolution de ces problèmes ou ne se reste que vers la communication avec le reste de la société. On peut avoir des parcours très différents très riches, avant c'était enfoui dans la biographie personnelle des artistes, Picasso, Kandinsky, ils étaient tous, ou presque, étranger, ça n'avait aucune importance, ils étaient sacralisés ou consacrés à Paris ou en France, parce que Paris était la capitale des arts, aujourd'hui c'est New-York, ça peut-être Londres, mais on n'est plus en face de ce type de phénomène, en face du fait que ici en France existe des communautés entières qui se chiffres par millions qui ont en leur sein un public et à la fois des producteurs de ces publics. On le voit par exemple dans la chanson raï dans toute la musique beurre on voit le fonctionnement économique de ces circuits ou la demande et la réponse existe. Mais il y a tas de communautés qui, elles reste au contraire orpheline. Elles n'ont ni public ou presque pas, ni producteur. Et c'est un peu le cas, par exemple, je veux parler d'un cas que je connais bien - les Arméniens. Vous avez Aznavour qui chante pour la terre entière et puis vous avez des Arméniens qui ne savent pas quoi faire de leur théâtre, qui n'ont ni traducteur, ni producteur, ni scène, ni public. Alors quelque part ils sont un peu orphelin, me direz vous d'une nostalgie et après qu'est-ce qu'on en a à fiche. On peut aussi concevoir le problème comme ça. Allons vers l'uni formalisation l'universialisation abstraite, mais en ce moment-là, ne nous plaignons pas qu'il y est la culture MacDonald. Alors il faut faire son chois savoir, je ne dis pas que ce chois doit être tranché opposé d'une manière que ce soit le tout ou rien. Il y a le répertoire classique universel, ça personne ne le discute. On l'apprécie - on le joue, on le lie on s'en délecte tant mieux pour tout le monde. Il y a le répertoire américano-donald ça tout le monde le récuse mais tout le monde le prend à la figure, et puis il y a un autre répertoire qui peut être plus territoriale, provinciale, ethnique communautaire, qui est plein de vitalité, de richesse et de dynamisme potentiel, qui bouleverse toute l'échelle des valeurs la vision qu'on peut se faire des choses, la place qu'on attribut à chaque partie de la culture et ça nous emmène à ce que nous avions organisé il y a un an à la mairie du 9e, " Les ponts littéraires des Balkans au Caucase " ou on a vu venir une dizaine d'écrivains des pays Balkaniques - Albanie, Serbie, Monténégro, Roumanie, Bulgarie, Arménie, Turquie etc. et il y a actuellement à Paris un seul éditeur qui traduit et édite ces écrivains, qui sont extraordinaires, en dehors d'Ismail Kadaré qui était venu aussi à l'inauguration de notre colloque mais qui lui il est très, très lancé. Voilà, donc on est devant le problème suivant ; ou on prend (c'est ce que j'appellerais aussi la boite de Pandore) ou on maîtrise tout cela en disant quand on a nous des grands classiques des valeurs confirmés mondialement connu etc. laissons faire les grands médias, ou accepter finalement de se laisser faire ou est ce que …. Mais posons-nous la question de savoir quelle contenu on-donne aujourd'hui aux valeurs républicaines de la France, voilà, c'est un défie qu'on pose, quelle sont ses valeurs républicaines, est-ce que c'est d'accepter les composant culturelle différentes, linguistique différente ou est-ce que c'est récuser ces valeurs ces apports ces composantes au nom d'une langue prééminente et hégémonique. Qu'est - ce qu'on fait de la culture bretonne, qu'est - ce qu'on fait de la culture basque ? Alors la question est la suivante ; est-ce que c'est une menace ou pas pour la cohésion de l'état ou de la société dans laquelle nous vivons et à laquelle, tout le monde l'a dit, nous sommes attachés et fidèles. Il est évident qu'ici personne ne préconise une dislocation du lien social ou du lien collectif. Ca c'est évident, mais dans ce concept dans cette petite creuse dites des valeurs républicaines que mettent - on de concret et de réel qui correspond aux aspirations d'aujourd'hui ? C'est un peu ça le problème qui est posé. Alors, je lance le débat.

    (Quelqu'un parmi les participants intervient, mais ce n'est pas audible)

    J.C. Kebabdjian - Alors là il y a un problème, Anahid Donabedian qui était venu en juin dernier, elle nous a fait un exposé sur le rejet par la France de la charte européen des langues régionales et minoritaires. Alors c'est vrais que ce n'est pas à prendre au pied de la lettre et ça a besoin d'être adapté … elle a été très nuancée. Mais elle a dit une chose qui ai très, très important et fondamental c'est charte ou pas, quelque soit le cas juridique, il faut encourager les langues minoritaires régionales. C'est à dire à partir du moment ou on leurs met que des battons dans les roux aucune culture minoritaire mais représentée des fois majoritairement au point de vue démographique ça peut être par exemple je ne sais pas combien de million d'originaires maghrébins en France, ils resteront minoritaires parce que institutionnellement, budgetèrement ils sont minorés. Et après vous aller trouver peut être un ou deux traducteurs géniaux comme Pierre Ter-Sarkissian pour la littérature arménienne mais qui ne sont pas éternels et qui ne peuvent pas traduire un livre par semaine. Alors, voilà un problème, ça veut dire que on ne peut pas déconnecter le problème qu'on se posent dans la société avec celui de l'état. On a besoin de l'état, et nous-même ici, au Centre de recherche sur la diaspora arménienne nous sommes des partenaires de l'état. Sans l'état français nous n'existerions pas, donc c'est bien la preuve de la nécessité d'un partenariat.

    Nora Armani
    - Je veux faire une précision, votre analyse était très intéressante, parce que avant de se poser la question en tant qu'arménienne avec tous ces ponts qu'on est en train de rechercher etc. et ou on en est et au lieu de se voir seulement dans ce cadre isolé, il vaut mieux qu'on se voit dans une France, qui elle-même est à la recherche de son identité qui est dans une Europe qui est à la recherche de son identité vis à vis les Etats-Unis. Il faut encore agrandir et encore faire partie des grands peuples du reste du monde mais il faut faire une petite révision . Vous n'êtes pas au courent du travail que nous faisons avec Gerald pendant des années je dois faire une petite parenthèse ici, notre raison d'être en tant qu'artiste depuis le premier jour de notre vie professionnelle c'était de faire connaître la culture arménienne sur un plan international. Et on a réussi à faire sa avec " Le chant de l'Ararat " qui est une compilation de poésie arménienne qu'on a fait en anglais en français. On en a gagné des prix, on a joué à l'Opéra de Sydney et toute la gamme, en français, en anglais, etc…Et puis la traduction de l'Opéra Anouche en anglais parce que c'était une première au Etats-Unis, et c'était important de le faire en anglais pour justement faire passer l'arabe. Mais ce qu'il voulait dire tout à l'heure, ce n'est pas qu'il faut faire que le théâtre arménien, mais il fait une précision pour sa personne, dans le sens que, là où il se sent le mieux, c'est ça ! Mais il ne peut pas en tant qu'artiste, en tant qu'être humain, se contorsionner, c'est nécessaire de s'épanouir. Donc il y a une contradiction !

    Intervention du public…

    J.C.K. Le problème que veut soulever madame, c'est que l'on est en train de passer d'une laïcité à l'autre. La laïcité c'était de faire chaque communauté religieuse de gérer ses propres affaires. Aujourd'hui l'état doit prendre en charge, en quelque sorte, une autre phase qui est celle de maintenir les cultes en déclin. Il y a des cultes en déclin en France ! Il y a des cultes sous représentés, et il y a des cultes en déclin. Donc, on est dans une problématique nouvelle. Moi j'ai assisté à des colloques du front d'action social, où vraiment les gens, se posent le problème de l'interprétation de la laïcité aujourd'hui. Vous aviez, si vous voulez avant une laïcité qui consistait uniquement à dire, on protège les cultes à conditions qu'ils ne cherchent pas à gagner l'état. On les protège en ce sens qu'on ne peut pas les attaquer, et on les laissait se débrouiller peu tout seul. Mais aujourd'hui il y a des déséquilibres dans la représentation des communautés. Pour exemple, le Mekhitarian c'est le reflet d'un déclin. C'est pour ça que l'on parlait de la nécessité d'institutionnaliser, de bureaucratiser . On est aujourd'hui dans une situation très complexe, où effectivement, vous avez des artistes à très forte personnalité et richesses, vous avez des importations entières de communautés, et ça va continuer ! Demain on aura peut-être des albanais, que sais-je encore ? Des tchètchènes ! ( Fin de colloque A.M. II face A )

    Et par rapport à ces réalités, ces grands flux, effectivement, l'état traditionnel qui gérait une population contrôlée, et qui se contentait d'une doctrine laïque, somme toute bénéfique pour tout le monde, pour toutes les parties, aujourd'hui ne peuvent plus en rester là et doivent inventer des instrument nouveau d'intégration et d'harmonisation. Alors, ça implique de revoir un peu notre ? , c'est à dire un partenariat plus riche et plus souple entre l'état et la société civile, ce que l'état sait très bien faire d'ailleurs, il le fait avec les groupes industriels, il le fait avec des tas de catégories, il peut très bien le faire aussi avec les communautés. Mais là, il faut un peu dépassionner le débat et dire, nous n'avons rien à craindre des cultures étrangères, ou des cultures représentés en France, qui sont soit disant étrangères !

    Intervention du public…

    J.C.K. Le problème qui est posé depuis ce matin, c'est : La mémoire des citoyens soulage t-elle ou menace t-elle l'état ? parce que l'état se défend par l'amnésie ou l'occultation car elle craint que la vérité le déstabilise. Ca c'est la doctrine qui veut que l'état soit un dénominateur commun qui coupe tout ce qui dépasse, et on arrive à un consensus. Aujourd'hui on peut se poser le problème au contraire, c'est aujourd'hui un état peut se conforter , se consolider quand je dis l'état, j'entends la coalition sociale, la coalition d'un tout. Parce que, à moins d'être anarchiste, au sens étymologique du terme, c'est à dire de penser que chaque groupuscule ou chaque classe sociale doit s'auto-organiser et puis à ? non. Si on pense à une cohésion globale, il est évident que le problème qui est posé, c'est de savoir si cet état peut y faire face, moi je dis qu'à l'heure actuelle, j'inverse le problème, je dis, c'est pas aux communautés de culpabiliser et de se sentir infériorisé et impuissant, je dis c'est aujourd'hui l'état qui peut-être aujourd'hui débordé, l'état n'a pas la réponse ou n'a pas l'outillage suffisant pour répondre à l'ensemble des demandes de ses citoyens. Et ce matin, dans la citoyenneté, j'incluais ? ceux qui ne sont pas encore citoyen de ce pays, mais qui sont là depuis 10 ans, 20 ans etc… Qui sont physiquement là, ne serait-ce que par leur activité économique ou leur imposition. Donc, nous sommes en fait là, non pas pour dire, comment déstabiliser l'état, mais au contraire, comment le conforter, le consolider, le soulager. Nous ne sommes pas en train de vouloir détruire l'état, de participer en tant que société civile, comme partenaire, à une recherche, à une élaboration d'une politique de réadaptation des outils traditionnels.

    Raffi - Les cultures ethniques et minorités sont un danger ou sont un enrichissement pour la culture de l'état ?

    J.C.K. Il n'y a pas de danger en soi. Il y a des dangers, quand on ne sait pas y répondre ! Ce ne sont pas des dangers si nos outils sont adaptés. Par exemple, une pièce qui peut contenir que dix personnes, c'est un danger si elle doit en contenir cinquante. Donc, c'est notre outillage conceptuel et institutionnel qui n'est pas adapté à une réalité qui de toute façon ne s'impose à nous. Parce que un des problèmes qui a été exposé ce matin, était le suivant, c'était qu'a partir du moment ou on discrimine, on rejète, c'est l'antichambre de la disparition physique. C'est à dire qu'a partir du moment où l'on considère que des gens ne font pas partit d'une population ou d'une société ou d'une définition hégémonique, ils doivent de toute manière disparaître parce que on ne peut plus les comptabiliser, parce que dans la société moderne, ce qu 'on ne peu plus comptabiliser, n'existe pas, un non être, et à un moment donné on doit les éliminer. Alors aujourd'hui, si les institutions républicaines ne sont pas capables d'accepter ces cultures, prenons par exemple la citadelle de l'éducation nationale, sachez quand même que les arméniens sont en France depuis 1920, c'est seulement 80 ans plus tard qu'on a mentionner leur existence dans les livres d'histoire en France. Et c'est pas encore tout à fait accompli, car la spécialiste qui avait parlé au colloque de la Sorbonne, Hélène Trapéllias, a fait l'inventaire de ce que disent les livres d'histoire aujourd'hui, il y a très, très peu de choses sur les arméniens 80 ans après. Donc il y a eu un non dit, il y a eu une occultation. C'est quand même, les professeurs d'histoire qui sont le plus consultés par l'éducation nationale qui est dirigée par des hauts fonctionnaires, qui sortent directement de l'appareil central d'état. Ce n'est pas innocent. Intervention… Pour que toute les communautés culturelles et ethniques existantes ne se reconnaissent pas dans l'état, ceci augmente le danger de séparatisme.

    Intervention d'une autre personne dans le public… ??? Brouhaha… Dans le public…

    J.C.K. Vous savez qu'il y a cette sale guerre contre la Kurdistan, enfin les Kurdes, et que les Kurdes étaient parti dans une lutte armée pour la partition, l'indépendance. Aujourd'hui, ils sont en train de revenir plutôt vers un réformisme social, plutôt que la partition territoriale. A l'heure actuelle il y a en Turquie, un courant, une mode, qui porte plutôt à la valorisation de toutes les minorités qui ont composées la mosaïque culturelle et ethnique qui a composé la Turquie depuis toujours. C'est une façon aussi de poser un peu aux Kurdes, le fait qu'ils n'ont pas le monopole de la différence ou de la revendication. C'est très intéressant, et j'ai trouvé dans un journal à Istanbul, Star, qui est un journal je crois populaire, une photo à propos du centième anniversaire de la mort de Kémal Attaturk, une photo où l'on voyait deux généraux se penchant sur une carte géographique, l'un disant à l'autre, un général turc s'adressant à un général kurde, mais ça c'est le territoire des arméniens, c'est à dire que si dans un pays, y compris le pays du Taboul, le pays ultra raciste et ultra centralisé qui est le pays Kémaliste, si on commence à dire, comme font nos amis éditeurs, à travers MareNostrum, notre mère commune qui a vu finalement ici cohabité, toutes sortes de cultures de peuples, il n'y a plus de place pour que un seul peuple puisse dire , je suis hégémonique et je veux ce bout de territoire, et je te prends la Bretagne et je te prends le Pays Basque, non ! parce que la France ou la Turquie ou l'Europe appartient à tous les peuples qui l'habite et le compose, dans la paix et l'harmonie.

    Intervention de Nora Armani En théorie, mais ça peut changé !

    J.C.K. Ca restera en théorie si justement, on ne sait pas donner chair et sang à cette réalité, et si l'on procède par tabous, interdits, non-dits, refoulements, etc…, on aura toujours une minorité plus forte que les autres pour dire, je fais entendre ma voix par les bombes et les attentats ! Si on veut quelque part, désamorcer la violence, on la désamorce pour tout le monde à la fois. C'est à dire qu'à partir du moment où l'on ne laisse plus d'espace pour la revendication clandestine, la revendication de l'humilié, la revendication du manipulé, et si on élargi l'air social, l'espace, le forum de la liberté à toutes les cultures, pour montrer qu'il n'y a pas des cultures minoritaires ou majoritaires, qu'il n'y a pas des bonnes ou mauvaises cultures, il n'y a pas de hiérarchie dans les cultures, il n'y a pas de hiérarchie dans les droits de l'homme, que un noir à autant de droits de l'homme qu 'un blanc, et qu'il n'est pas nécessaire de posséder six département de la France, pour faire plus entendre sa voix que si on en a qu' un seul, ou un morceau de département, et qu'on est dans une société civile et non plus dans une addition de territoire ethnique.

    Question dans le public

    J.C.K. A mon avis, pour revenir au sujet de l'interculturalité et de la mixité, nous n'allons pas parlé seulement des cultures ou de l'interculturalité, nous allons aussi parler de la mixité, c'est précisément cette cohésion et cette unité qui ne peut se faire, non pas par non dit mais au contraire en remplissant la coquille vide. A partir de ce moment là, on arrive effectivement à refonder la cohésion sociale, la cohésion nationale ou régionale ou européenne par le contenu de toutes ces richesses et non pas par l'oppression de l'une par rapport à l'autre. A partir du moment où il n'y a plus discrimination, il y a consolidation, c'est à mon avis la discrimination qui représente un danger pour la sécurité de l'état. Avant on disait, la discrimination c'est l'état, maintenant on pourrait dire, la " non-discrimination " c'est l'état. C'est ce problème qu'on peut poser à travers nos apports divers.

    Nora Armani - Avant d'entrer dans la polémique, qu'est-ce qu'elle veut la France ou qu'est-ce qu'elle ne veut pas, maintenant en l'occurrence on est en France, mais à cause de mes recherches et de mon étude, et puis mes expériences aussi, je connais les Etats-Unis, je connais la Grande-Bretagne, et à chaque instant, et l'Egypte bien sur !, dont j'ai donné l'exemple tout à l'heure, à chaque instant la position de la minorité X ou Y en question, change vis-à-vis de la politique que l'état mène envers toutes les minorités sur sa terre. Et avant de se lancer dans les débats, qu'est-ce que l'on fait, qu'est-ce que l'on fait pas, regardons qu'est-ce qu'elle créée la France, en générale, pas envers les arméniens seulement. C'est quoi la politique de la France envers ces minorités territoriales ou non territoriales, parce qu'il y en a deux ! Parce que si il donne carte blanche, allez faire votre minorité, votre culture, du coup comme monsieur à dit, L Bretagne, alors nous les Bretons ! Mais il n'y a pas de peur pour l'état, concernant les minorités qui immigrent dans un pays, parce qu'ils sont là de leurs propres volonté même s'ils gardent leurs propres nationalités, leurs propres cultures. C'est à leurs propres détriment. Ça veut dire que…

    Intervention dans le public

    Nora Armani. - Disons qu'ils sont là , mais si un arménien ou les minorités vis-à-vis de l'état, c'est à dire que l'état les voit de la façon suivante, si une minorité territoriale se veut imposer une identité, ça représente un danger, par contre, une minorité immigrée ne peut pas représenter tant de danger, que pour soi-même !

    J.C.K.
    Un exemple concret, vous savez que le ministère de la culture est composé de direction, la direction de la musique, la direction du théâtre , la direction de l'architecture, etc... Pourquoi il y aurait pas une direction du théâtre national et des théâtres minoritaires, pourquoi ces tabous, ce genre de notions de concept, voilà un exemple concret !

    J.C.K. donne la parole à Jacques Périgaud…


    J.C.K. donne la parole à Jacques Lesli Ananian…


    …et nous avons comme cela, une population importante, de plusieurs millions d'individus qui ne ce sont jamais inscrit quelque part c c'est à dire que lorsqu'il étaient en France, leur volonté était une volonté de retour, et il n'y avait pas d'élément d'encrage qui aurait pu leur permettre d'inscrire en destin où il ont été acteur et peut-être, tourner le dos à ce mythe du retour. Les effets du mythe du retour ont été catastrophique, parce que à partir du moment où on est quelque part, en disant, je ne resterai pas ici, je partirai, nous ne pouvons pas, y compris pour les générations qui viennent, et pour ses enfants, inscrire une démarche, qui soit une démarche de fixité avec tout ce que cela comporte, c'est-à-dire une position sociale bien évidemment, c'est-à-dire d'être rangé à long terme, c'est-à-dire une construction de vie, et cette non-construction de vie à cause de ce mythe de retour, provient je pense, en partit, de cette non-possibilité d'expression de citoyenneté . Lorsque nous nous retrouvons, pour ce qui concerne l'Algérie, l'Algérie pour les algériens, en tout cas cette vision de l'Algérie, le problème a été exactement de même nature, pendant les trente ans d'indépendance, ils ont eu à de rare exceptions les votes à 99% ???…un candidat unique et des votes démocratiquement ???…L'algérien savait qu'il n'avait que très peu de possibilités d'intervention sur le cour de l'histoire de son pays, puis encore moins sur la possibilité de bi souiller ce qui serait porteur de ce qui représenterait les intérêts de son pays. Donc

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