L'Association "ARTISANS DE PAIX" vous invite en 2009 à une mise en acte de

LA PRIERE DES ARTISANS DE PAIX

 

Depuis le 24 janvier 1997, existent des conférences Artisans de Paix qui élaborent, année après année, une pensée Artisans de Paix aux frontières. Interdisciplinaire, interreligieuse et internationale, notre pensée se ressource dans les enracinements respectifs des uns et des autres, pourvu que chacun demeure dans l’ouverture à l’autre. Au carrefour des sciences, des religions et des nations, cette pensée suppose une épistémologie qui soit aussi une spiritualité, pour la porter.

Notre épistémologie est génétique , de telle sorte que la genèse faite d’événements toujours imprévus, porteurs de vie ou de mort, est l’épreuve de réalité du « relativisme » qui est le nôtre et qu’il faut qualifier de « génétique » pour autant qu’il demeure dans la vie; ce qui est sa manière d’échapper au relativisme pur et simple que critique à juste titre, le pape Benoît XVI. Cela donne unepensée en spirale que manifeste la forme des conférences Artisans de Paix où toujours se montrent la distinction de trois champs et le dynamisme de leur interdépendance, double principe de conservation et d’ouverture, expérience simple d’une vie donnée qui se ressource dans le principe même du don : Ruah, Pneuma, Prana, Esprit selon les terminologies.

Ce principe du don, nous le trouvons dans l’événement sinaïtique se manifestant par trois fois dans nos textes fondateurs : lors de la révélation du Buisson ardent et du nom imprononçable de Dieu faite à Moïse sur le Mont Sinaï ; lors de la révélation de la présence de Dieu dans la voix du silence fin faite à Elie sur le Mont Horeb qui est une autre appellation du Sinaï ; lors de la révélation de la transfiguration où Jésus s’entretient avec Moïse et Elie sur le Mont Horeb, devant trois de ses apôtres . Comme Moïse, Jésus et Elie s’entretiennent au sens fort où ils se tiennent ensemble, juifs, chrétiens et musulmans sont invités à s’entretenir ; ceci devrait transfigurer la matière du monde. Tel est le signe de reconnaissance des Artisans de Paix. Des bouddhistes ont rallié nos entretiens. Ils se reconnaissent non pas en un visage mais dans l’événement même de transformation de la matière en lumière qui au cœur de leur recherche. Afin de nous ressourcer ensemble dans ce signe de reconnaissance, nous pratiquons un travail interscripturaire depuis le 30 janvier 2007.

Nous entrons dans la treizième année des conférences Artisans de Paix et le troisième an de notre travail interscripturaire. Une année de Grâce s’offre à notre bon vouloir, pour qu’émerge dans nos vies une authentique communauté priante interreligieuse : les Fraternités Artisans de Paix. Les conférences, si elles étaient seules, pourraient n’être que réflexion simple au carrefour des disciplines. Les travaux interscripturaires, s’ils étaient seuls, pourraient n’être que ressourcement au carrefour des religions. Une communauté priante interreligieuse, si elle était seule, pourrait être délire ou hérésie. C’est l’alliance entre les conférences, les travaux interscripturaires et la prière des artisans de paix, qui promet une innovation de l’ordre de l’expérience spirituelle pour chacun, ainsi que pour les théologies, les pensées sécularisées et les mouvements de société qui sont les nôtres. Agir chacun selon son nom propre en occupant la place unique qui est la sienne, nous rend efficace et nous ouvre sur une authentique fraternité, avons-nous dit en 2007 en proposant le cycle sur « La prière des artisans de paix » et en inaugurant notre travail interscripturaire. La perspective se déploie cette année par la proposition de mettre en acte « la prière des artisans de paix » visant l’émergence d’un peuple en marche transcendant ses frontières sans les abolir: un peuple de peuples (vocation hébraïque), corps du Christ en train de venir au monde (vocation eucharistique), s'en remettant à Dieu dans la paix (vocation islamique).

Quelque temps après chaque rencontre interscripturaire, nous vous proposerons de nous rencontrer dans un lieu de prière musulman, chrétien ou juif. Nous commencerons par écouter des paroles que nous aurons travaillées à la rencontre interscripturaire précédente et que nous laisserons alors résonner en nous. Puis nous ferons appel à des témoins de l’expérience spirituelle dont il s’agit, dans nos grandes traditions (des poèmes ou récits de saints). Enfin, nous laisserons monter des paroles du fond de notre cœur, qui seront des paroles adressées à Dieu et qui resteront sans réponse humaine immédiate. La 1 ère rencontre sera donc sur le thème de la Fraternité. A bientôt pour des indications plus précises sur les lieux et temps. Bien à vous.

Paris le 7 février 2009, Paula KASPARIAN