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Symposium islamo-chrétien - Le Caire du 21 au 22 mars 2006 |
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[Pages 29-50] du Courrier Oecuménique du Moyen-Orient 53 (2006) |
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Éloge à Allah, Seigneur de l'univers… Que la prière et le salut soient accordés au ressuscité en miséricorde à l'univers, à notre Maître et Guide, à l'exemple que l'on doit suivre, à notre cher Prophète élu *******, fils d'Abdallah… à sa famille, à tous ses compagnons… Prière et salut à tous les prophètes et messagers… Je crois qu'il est utile d'élucider le sens des termes dont se compose le titre de cette recherche (le DROIT, le DEVOIR, le CITOYEN) pour clarifier les significations linguistiques, terminologiques et légales de ces expressions, ce qui nous aide à comprendre le sens, le but et la vision qui seront cités dans ce sujet :
Premièrement - Le DROIT
Le terme " droit " sur le plan linguistique : Ce mot revêt divers sens dont la certitude, la preuve et le devoir. Le droit dans le sens de la vérité est l'un des noms et adjectifs attribués à Allah (Dieu). Il s'agit de la Vérité Absolue, la vérité étant l'opposé de la falsification. Parmi les autres sens de ce terme figurent de même la sphère d'autorité, le monopole ou le pouvoir exclusif, la protection, la raison, la justice, la probité, etc.
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PUBLIC : Il comprend tout capital ou intérêt appartenant à une personne conformément à la loi, et dans ce cas-là, il désigne toute sorte de propriété.
PRIVÉ : Il comprend les intérêts fictifs et aléatoires dans la Charia, tels que le droit de la préemption, le droit du talion, etc.
Dans la Charia (Loi islamique), le droit est aussi un don conféré par le Créateur aux individus suivant ce qu'oblige l'intérêt de la collectivité. D'ailleurs c'est un droit qui est lié, d'après la Charia islamique, au respect de l'intérêt de l'autre et la non-atteinte à la collectivité. Ainsi, l'individu n'a pas la liberté absolue dans son recours au droit, de manière à ne pas être restreint par l'emprise de quoi que ce soit. Bien au contraire, l'individu est limité à l'intérêt collectif, à ne pas porter atteinte à autrui et à ses droits. Dans ce sens, le droit nécessite deux obligations :
1. L'obligation des individus à respecter le droit de la personne et à ne pas l'empêcher de jouir de ce droit.
2. L'obligation de la personne qui détient ce droit à s'en servir de manière à ne pas porter atteinte à autrui dans tous leurs droits, privés ou publics.
Deuxièmement - L'OBLIGATION
Troisièmement - LA SOURCE DES DROITS ET DES OBLIGATIONS
La source des droits et des obligations et leur preuve à ceux qui les détiennent est Allah, qu'Il soit loué. La Charia islamique considère le droit et l'obligation comme étant les piliers de la dignité humaine qui est un don offert par Allah. Elle considère de même que la dignité humaine est le critère pour déterminer le bien fondé de l'accomplissement des droits et des obligations d'après la volonté d'Allah.
Dans la Charia islamique, le droit et l'obligation sont restreints à la réalisation de la volonté et la satisfaction de Dieu, comme ils dépendent de l'intérêt collectif et de la non-atteinte à autrui. En conséquence, il revient aux individus de se connaître et de s'entendre sur les droits et les obligations suivant la modernisation de leur vie, de manière à ne contredire ni la volonté d'Allah ni sa Loi, tout en garantissant la dignité et les intérêts de l'homme et à établir la justice parmi les individus. Quatrièmement - Le CITOYEN
Le terme " citoyen " (mouwaten) sur le plan linguistique : Il désigne celui qui se conforme, alors que le verbe qui en dérive en arabe (watana) veut dire être d'accord avec quelqu'un sur quelque chose quand il est employé seul. Suivi du mot "peuple", ce verbe désigne le fait de cohabiter avec le peuple dans une même patrie. D'ailleurs, le mot " patrie " (watan) dérivé de ce même verbe désigne le lieu de résidence d'un individu auquel il appartient.
D'autres dérivés du verbe recouvrent le sens de s'arrêter à une décision ou [32] de s'initier à quelque chose et même de s'établir dans une patrie (tawattana). De là, il devient évident que sur le plan linguistique le citoyen désigne toute personne qui appartient à un pays qu'il considère son lieu de résidence, sa patrie et qui s'engage à y passer sa vie.
De plus, celui qui manque à ses obligations et qui enfreint ces règles non seulement rompt le pacte et l'engagement à la citoyenneté, mais fait preuve de manque de loyauté envers la sauvegarde de la souveraineté et des intérêts de sa patrie, ainsi que de ceux qui vont se succéder sur cette terre.
Donc d'après l'Islam, d'après ses valeurs et ses principes, le CITOYEN, le DROIT et l'OBLIGATION constituent un système de vie légal, complet et inhérent, ainsi qu'une nécessité légitime et impérative pour la garantie de la dignité de l'homme et pour le caractère sacré de ses intérêts, de sa sécurité et de sa stabilité. Ils constituent de même une nécessité légitime pour promouvoir la justice entre les individus, les collectivités et tous les hommes selon la volonté d'Allah, le tout Puissant. Ce sont la dignité de l'homme selon la volonté de Dieu et les normes de sa Législation éternelle qui administrent et maîtrisent les normes et les règles de l'exercice des droits, des obligations et de la citoyenneté. Ainsi, tout droit, toute obligation ou pratique de citoyenneté qui réfutent ou [33] contrarient la dignité humaine, sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté selon la volonté de Dieu sont dépourvues de toute considération et sont nulles et non avenues d'après la Loi islamique et ses valeurs.
D'un côté, ceci découle du fait que la dignité humaine, la terre et sa sécurité sont des dons de Dieu et que les droits et les obligations sont des valeurs inhérentes et accomplies pour les sauvegarder selon la Loi et la volonté de Dieu. De l'autre, en Islam, le droit et l'obligation s'opposent et se complètent, car tout droit régi par l'Islam confère une obligation et il revient à tous de respecter ces droits et ces obligations et de ne pas les transgresser, car ils sont un don de Dieu.
Ci-dessous sont présentés des types de droits, d'obligations et de valeurs de citoyenneté régis par l'Islam au sein d'une même patrie et dans le cadre des rapports entre les sociétés internationales :
1. Le droit à la vie :
La vie de l'homme, ainsi que sa préservation font partie des bases et des fondements de la Charia (Loi islamique). L'Islam déclare que l'atteinte à la vie d'un seul individu est considérée comme étant une atteinte à l'humanité toute entière ("Quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes"1). De même, l'Islam interdit aux hommes de se tuer et dénigre un tel crime ("Ne vous tuez pas vous-mêmes. Dieu, en vérité, est Miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au Feu, voilà qui est facile pour Dieu."2).
Le Prophète (sur lui la prière et la paix) dit : "Celui qui se donne la mort à l'aide d'un fer, son fer le frappe dans son ventre et l'envoie en Enfer pour y demeurer éternellement ; et celui qui se jette dans l'abîme du haut d'une montagne et se donne la mort se jette dans le feu de l'enfer pour y demeurer éternellement."3. C'est ainsi que l'Islam insiste sur le châtiment ici-bas de l'assassin en lui infligeant la mort pour empêcher les autres de commettre le même crime et pour purifier l'assassin de l'énormité de son crime, afin qu'il puisse échapper à la torture du Feu dans l'au-delà et y s'immortaliser : "C'est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ô vous doués d'intelligence, ainsi atteindrez-vous la piété."4. En conséquence, une vie est réservée aux hommes sur la terre en déracinant le crime et une vie est réservée à l'assassin dans l'au-delà après lui avoir [ 34] infligé son châtiment sur la terre.
En revanche, l'Islam accorde une importance majeure à la préservation de la vie humaine et à la protection de l'âme humaine pour affirmer le caractère saint de la vie de l'homme. De là, l'Islam affirme que quiconque offre la vie (en pardonnant à quelqu'un ou en l'empêchant de commettre un crime ou en le sauvant de la perdition), c'est comme s'il avait offert la vie à tous les hommes, d'après les paroles de Dieu : "Quiconque lui fait don de la vie - c'est-à-dire à l'âme humaine-, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes."5. Cela étant, tous les hommes deviennent égaux d'après le Messager de Dieu (sur lui la prière et la paix) qui dit :"Quiconque nuit aux dhimmis* m'aura nuit"6.
Et quand quelqu'un a demandé au Prophète s'il est permis à quelqu'un de tuer un dhimmi, il a dit: "Je suis le plus méritant parmi ceux qui ont assumé leurs obligations" 7. Et aux théologiens musulmans d'ajouter : "Tuer un musulman pour avoir tué un dhimmi a un effet beaucoup plus important dans la réalisation des paroles d'Allah, qu'Il soit exalté : Par la loi de l'équité, une vie vous est réservée"8. Ceci est dû au fait que si l'hostilité religieuse peut inciter au meurtre, cependant le besoin d'une interdiction la dépasse en force. C'est ainsi que l'Islam confirme le respect de la vie de l'homme, citoyen ou pas, indépendamment de son sexe, de sa race ou de sa religion. 2. Le droit à la dignité :
Comme il accorde à l'homme le droit à la vie, l'Islam lui offre le droit à la dignité. En Islam, l'homme s'honore indépendamment de son appartenance nationale, son sexe, sa couleur ou sa religion: "Certes, Nous avons honoré les fils d'Adam."9. Un jour, alors que le Prophète (sur lui la prière et la paix) était assis avec quelques-uns de ses compagnons, ils ont vu passer un cortège funèbre; et quand Il exprima son exaltation et son estime, on lui dit qu'il s'agissait des funérailles d'un juif. À ce moment-là Il dit: "N'est-elle pas une âme?"10.
_____________ * Le terme "dhimmi" (protégé désigne un sujet non-musulman dans un Etat régi par la Charia (la Loi islamique). Il s'applique essentiellement aux gens du Livre ( chrétiens et juifs en pays d'Islam). [35] 3. Le droit à la justice :
En Islam, la justice est le sujet primordial. Elle constitue l'une des bases de ses intentions d'assurer la dignité humaine et les intérêts des hommes ("Certes, Allah commande l'équité, la bienfaisance et l'assistance aux proches."11). L'instauration de la justice entre les hommes est le moyen pour abolir l'injustice et éliminer l'oppression de la terre, car la justice représente la volonté de Dieu dans la protection de l'égalité parmi les fidèles. L'engagement à la justice et l'attachement à ses critères divins est la norme véridique qui est à la base de la croyance à l'unicité de Dieu et la résignation à Sa volonté (le Majestueux), car l'association représente une grave injustice ("L'association à Allah est vraiment une injustice énorme."12).
Par conséquent, il n'est nul doute que la justice soit l'expression véridique et la preuve incontestable du plus haut degré de croyance à l'unicité de Dieu, du respect et de l'obéissance à ses ordres. Pour cette raison, l'Islam insiste sur l'instauration de la justice malgré l'existence de l'inimitié et des hostilités ("Que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste.
Pratiquez l'équité : cela est plus proche de la piété."13). 4. Le droit à la liberté :
En Islam, l'homme ne peut qu'être l'esclave d'Allah Seul et il faut par conséquent s'abstenir de vénérer toute autre chose ou tout autre être, établissant ainsi le degré supérieur de la liberté humaine et confirmant son extrême rejet des hommes qui ont des maîtres autres qu'Allah, d'où sa désapprobation et son exécration que l'homme soit assujetti, asservi ou qu'il s'humilie. Par conséquent, l'Islam encourage l'opposition à l'esclavage et à l'asservissement qui étaient assez répandus chez les peuples qui ont précédé l'Islam et considère la libération de l'homme ce qu'il y a de plus proche à Dieu.
Donc Dieu (le Majestueux) a révélé des textes coraniques qui ordonnent et encouragent la libération de l'homme de la servitude et de l'asservissement ("Or, il ne s'engage pas dans la voie difficile ! Et qui te dira ce qu'est la voie difficile ? C'est délier un joug [affranchir un esclave]."14). et Il a destiné une part de la Zakat (aumône légale) à la libération de l'homme de l'asservissement, sachant que l'aumône est une [36] obligation pour libérer l'homme de l'injustice et des charges de la vie ("Les Sadaqats (aumônes légales) ne sont destinées qu'aux pauvres, aux indigents, à ceux qui y travaillent, à ceux dont les coeurs sont à gagner (à l'Islam), l'affranchissement des jougs, à ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d'Allah, et au voyageur (en détresse). C'est un décret d'Allah! Et Allah est Omniscient et Sage."15).
En effet, l'Islam considère la libération d'un être humain de l'esclavage et de l'asservissement comme étant une expiation des péchés et des crimes, comme l'expiation de l'homicide (Allah dit : "Quiconque tue par erreur un croyant, qu'il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang, à moins que celle-ci n'y renonce par charité."16). Le Messager de Dieu (sur lui la prière et la paix) dit : "Quiconque affranchit un esclave, Allah lui libère chaque membre de son corps du feu de l'Enfer."17). Et il dit de même (que les prières de Dieu lui soient accordées): "Quiconque gifle son esclave ou le bat, l'expiation en sera de le libérer."18. Et c'est ce que le second Calife de l'Islam, le commandant des croyants Omar bin Al-Khattâb (que Dieu soit satisfait de lui) fit, il y a plus de quatorze siècles, avant la déclaration universelle des droits de l'homme en se demandant : "Comment est-il possible d'asservir les gens alors qu'ils sont nés libres des ventres de leurs mères ?"19.
Il est d'ailleurs connu que cette déclaration du calife a été faite à l'occasion de la victoire d'Omar bin Al-Khattâb quand il ne se contenta pas de traiter justement la cause d'un jeune copte agressé par un jeune musulman (le fils du gouverneur d'Égypte à l'époque), mais il ordonna au jeune copte de placer le fouet utilisé pour le battre sur la tête du gouverneur d'Égypte en ajoutant : "Son fils ne t'aurait pas battu sans le consentement de son père". Ensuite il adressa sa parole à Amr Ibn El-Ass et fit sa déclaration retentissante : "Comment est-il possible d'asservir les gens alors qu'ils sont nés libres du ventre de leurs mères ?". Dans ce contexte, il faut mentionner les paroles du Marquis de la Fayette, l'orateur de la Révolution française, quand il lut le premier article de la déclaration : "Les hommes - (et non pas les femmes) - naissent libres et il ne peuvent pas être asservis". Et après une courte pause, il adressa la parole à Omar bin Al-Khattâb et dit : "Ô roi Arabe ! C'est vous qui avez réalisé la justice telle qu'elle est."20. [37]
5. Le droit à l'égalité : L'Islam stipule que tous les hommes sont égaux devant la Charia ("Il n'est permis de préférer ni un Arabe à un non-Arabe, ni un non-Arabe à un Arabe, ni un blanc à un noir, ni un noir à un blanc sauf par piété."21). Il n'y a aucune disparité entre eux dans l'application de la loi ("Si Fatma, la fille de Mohammed, aurait volé, Mohammed lui aurait coupé la main."22). Personne ne doit être protégé pour une raison ou une autre ("Je me promets que le plus faible d'entre vous est fort à mes yeux jusqu'à ce que je lui assure son juste droit ; et le plus fort d'entre vous est faible jusqu'à ce que je lui relève son juste droit"23).
En ce qui concerne la valeur humaine, tous les hommes sont égaux d'après les critères de la Charia ("Vous appartenez tous à Adam et Adam est formé de poussière")24. Il n'y a de disparité que d'après les actions ("Et il y a des rangs [de mérite] pour chacun, selon ce qu'ils ont fait.")25. Dans la société musulmane, tous sont égaux dans l'usufruit dans le cadre du respect du droit de propriété et des règles de l'usufruit ("C'est Lui qui vous a soumis la terre : parcourez donc ses grandes étendues. Mangez de ce qu'Il vous fournit. Vers Lui est la Résurrection.")26. D'ailleurs, l'Islam met l'accent sur les salaires égaux pour les efforts qui s'égalisent et pour les compétences et les talents similaires ("Quiconque fait un bien fût-ce du poids d'un atome, le verra.")27.
6. Le droit à la liberté de conscience :
L'Islam a établi un principe général concernant la liberté de conscience et de pensée ("À vous votre religion, et à moi la mienne" 28). Il a également instauré une règle probante concernant la contrainte dans la liberté de conscience ou de pensée (" Qu'il n'y ait aucune contrainte en religion !"29) (" Si ton Seigneur l'avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? " 30). L'Islam a de même établi le principe du respect des sentiments d'autrui et de s'abstenir de les blesser ou de nuire à leur foi ("N'injuriez pas ceux qu'ils invoquent, en dehors d'Allah, car par agressivité, ils injurieraient Allah, dans leur ignorance. De même, Nous avons enjolivé (aux yeux) de chaque communauté sa propre action. Ensuite, c'est vers leur Seigneur que sera leur retour; et Il les informera de ce qu'ils oeuvraient."31).
[38] L'Islam est même allé au-delà de la liberté de conscience en proclamant la liberté de pratiquer ce droit et de se référer à la Charia en ce qui se rapporte au statut personnel relatif à la foi dans le contexte de la souveraineté générale de l'État musulman (" Mais comment te demanderaient-ils d'être leur juge quand ils ont avec eux la Thora dans laquelle se trouve le jugement d'Allah ? Et puis, après cela, ils rejettent ton jugement. Ces gens-là ne sont nullement les croyants. " 32) (" Que les gens de l'Evangile jugent d'après ce qu'Allah y a fait descendre. " 33) (" Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Thora et à l'Evangile " 34), sauf s'ils choisissent de suivre la Charia, cela leur sera permis avec la justice et l'équité (" S'ils viennent à toi, sois juge entre eux ou détourne toi d'eux. Et si tu te détournes d'eux, jamais ils ne pourront te faire aucun mal. Et si tu juges, alors juge entre eux en équité. " 35).
7. Le droit à l'éducation :
L'Islam a proclamé le droit à l'éducation pour tous. Le premier verset du Coran révélé au Prophète (sur lui la prière et la paix) dit : " Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé " 36. L'Islam demande la recherche scientifique et l'exploration des contenus dissimulés du Paradis et de la terre afin de les investir pour le bien commun et la dignité humaine (" Dis: "Regardez ce qui est dans les cieux et sur la terre". 37) (" Et Il vous a assujetti tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, le tout venant de Lui. " 38) (" Allah, c'est Lui qui vous a assujetti la mer, afin que les vaisseaux y voguent, par Son ordre " 39) (" Et c'est Lui qui a assujetti la mer afin que vous en mangiez une chair fraîche " 40) (" Et Il a soumis à votre service les rivières. " 41). De plus, le Prophète (sur lui la prière et la paix) dit : " La demande de l'éducation est obligatoire pour tout Musulman, qu'il soit homme ou femme." 42).
8. Le droit à l'intimité personnelle :
L'Islam interdit d'espionner l'intimité (" Et n'espionnez pas " 43). De plus, le Prophète (sur lui la prière et la paix) a banni la recherche de défauts ou de vices (" Ne blessez pas les musulmans, ne leur ternissez pas l'image et ne recherchez pas leurs défauts, car quiconque recherchera le défaut de son frère musulman, Allah recherchera ses propres défauts. Et quand Allah recherche les défauts de qui que ce soit, Il le dévoilera même dans le creux de son refuge " 44). [39]
9. Le droit à la prise en charge :
En Islam, le souverain doit prendre soin des intérêts des gens et de leur fournir les nécessités de leur vie et dignité (" Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants droit " 45). Et le Prophète (sur lui la prière et la paix) dit : " Vous êtes tous des maîtres et chacun de vous est responsable de ses sujets 46). Le Calife Omar bin Al-Khattab (que Dieu soit satisfait de lui) dit : " Allah nous a rendu ses successeurs parmi eux - le peuple - afin de combler leur faim, dissimuler leurs imperfections et leur fournir une profession " 47.
Les points cités ci-dessus sont de brèves extraits des droits du citoyen en Islam. Quant aux obligations, les points cités ci-dessous en donneront un bref aperçu :
1. L'obligation de l'homme envers son Dieu et Créateur :
Tous les droits mentionnés ci-dessus sont des dons de Dieu à Ses fidèles, ce qui nécessite de Lui accorder l'admiration et les remerciements (gloire à Lui). L'obligation fondamentale de la reconnaissance est le dévouement à la servitude à Dieu et le renoncement à l'association de quoi que ce soit à Sa divinité, avec Ses noms bénis, Ses qualités encensés et Sa volonté Unique (qu'Il soit exalté) (" Dis : "En vérité, ma Prière, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l'Univers. À Lui nul associé ! Et voilà ce qu'il m'a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre. " 48).
Le dévouement à la servitude de Dieu et le renoncement à l'association de quoi que ce soit à Lui inspirent à l'âme humaine le plus haut degré de liberté et d'équité et accordent à l'être humain deux droits fondamentaux, à savoir :
- Le droit d'émancipation de la servitude et de l'humilité sauf à Dieu - Le droit à l'équité avec tous les hommes 2. L'obligation de l'homme envers ses parents :
L'Islam accorde une importance majeure à l'obéissance aux parents et l'a lié à l'obéissance à Dieu (" Et ton Seigneur a décrété : "N'adorez que Lui et (marquez) de la bonté envers les père et mère " 49). Même quand les parents d'un fidèle le forcent à associer quelque chose à Dieu, il doit faire [40] preuve de bonté envers eux (" Et Nous avons enjoint à l'homme de bien traiter son père et sa mère, et si ceux-ci te forcent à M'associer, ce dont tu n'as aucun savoir, alors ne leur obéis pas, mais fait preuve de bonté envers eux. " 50).
3. L'obligation de l'homme envers sa famille :
En Islam, la famille est l'une des institutions les plus importantes de la société civile. En effet, elle constitue la base solide et la source d'où émanent la sécurité et la stabilité de la société civile. Avant toute autre institution, elle est chargée d'enraciner les bases de générations responsables, capables d'assurer la sécurité de la société, de réaliser ses aspirations à la justice, la sûreté, la croissance et le progrès. Par conséquence, l'Islam accorde une attention spéciale et distincte à la famille en tant que base et fondement de sa noble mission dans la vie.
L'Islam a ainsi mis l'accent sur le caractère sacré non seulement des liens légaux entre l'homme et la femme dans un couple marié, mais aussi de
leurs responsabilités à élever des générations croyantes et responsables ("Vous êtes tous des maîtres et chacun de vous est responsable de ses sujets. L'Imam (chef spirituel) est un maître et il est tenu responsable de ses sujets ; l'homme est un maître au sein de sa famille et il est tenu responsable de ses sujets ; la femme joue le rôle du maître au sein de sa famille et elle est tenue responsable de ses sujets ; l'esclave est un maître et il est tenu responsable de ses actes. " 51). Ceci met clairement l'accent sur la complémentarité des responsabilités au sein de la société musulmane, surtout dans sa structure fondamentale qu'est la famille. D'ailleurs, c'est là que les responsabilités de l'homme et celles de la femme se complètent, d'après la volonté de Dieu, pour fonder la complémentarité de leurs responsabilités dans le reste des institutions sociales, chacun suivant sa spécialité, ses compétences et ses talents. Cependant, la femme a été dispensée et délivrée de certains fardeaux et de certaines responsabilités. Elle a de même obtenu certains privilèges, faisant ainsi l'objet de l'appréciation et du respect pour les nobles tâches que Dieu lui a attribuées et que les hommes sont incapables d'accomplir (par exemple, la grossesse et les charges qu'elle incombe ; l'accouchement et ses risques ; l'allaitement et ses gênes ; la maternité, ainsi que la prise [41] en charge et l'éducation des enfants, etc.). Les points ci-dessus représentent certains de ces privilèges :
- Elle a été dispensée des charges de la responsabilité d'assurer les dépenses de la famille et les hommes seuls en ont été tenus
responsables - Elle a été dispensée des charges de la dot de mariage et du reste des dépenses qui en découlent - Elle a été dispensée de certaines grandes responsabilités au sein de la société et les hommes seuls en ont été tenus responsables - Elle a été dispensée des charges du service militaire et des champs de bataille - Elle a été dispensée de la moitié des charges de la responsabilité de témoigner devant les juges dans les tribunaux - Elle - et non pas l'homme - a obtenu la responsabilité de déterminer l'attribution des enfants à leur père. D'après les critères islamiques, son témoignage se rapportant à ce sujet d'importance majeure est suffusant parce que cela relève de sa juridiction et parce qu'elle, et personne d'autre, représente la source de confiance à ce sujet - Elle a obtenu le droit de gérer ses propriétés personnelles et de les investir pour son propre intérêt En revanche, l'homme a obtenu quelques privilèges, comme une part plus importante que celle de la femme en cas d'héritage, en vue de l'aider à
porter les charges que son Seigneur (le Majestueux) lui a accordées (et dont il a privé les femmes). 4. L'obligation de l'homme envers ses souverains :
L'Islam incombe au citoyen d'écouter le souverain et de lui obéir sans pour autant désobéir à Dieu. L'Islam oblige le citoyen à conseiller le souverain et à l'aider à tenir ses responsabilités à assurer le bien commun. D'ailleurs, l'Islam déconseille la rébellion contre l'autorité du souverain, sauf dans le cas où celui-ci rompt son contrat avec Dieu d'après les stipulations du contrat d'autorité.
Cependant, dans le cas de rébellion contre le souverain, les sujets ont l'obligation de prendre l'intérêt de la Nation en considération, car cet
intérêt a un poids prépondérant dans la prise d'une telle décision [42] dangereuse. De plus, les obligations des sujets envers leur souverain créent certains droits en faveur des sujets, dont : - La préservation de la foi de la Nation, l'application de ses lois et la protection de son identité culturelle, de ses coutumes et traditions, ainsi que l'engagement à promouvoir l'évolution pour atteindre son niveau culturel
- L'instauration de la justice entre les hommes - La promotion de l'équité parmi les citoyens - Fournir les moyens à tous pour leur garantir une vie bienséante - Veiller à la protection de la vie des citoyens et des autres - La protection des intérêts matériels et moraux des sujets - La garantie de la sûreté générale de la société - Oeuvrer à assurer la souveraineté générale de la Nation 5. L'obligation de l'homme envers de la société :
L'Islam impose au citoyen plusieurs obligations envers sa société.
Les points cités ci-dessous les résument:
- Les conseils qui guident la Nation et l'aident à tenir à sa promesse envers Dieu, envers son souverain. Ils aident de même les sujets à tenir leur promesse de joindre leurs efforts pour établir une société qui leur offre la justice, la sécurité, la stabilité, la suffisance et la souveraineté. - La préservation de la foi de la Nation et l'engagement à sa législation, le respect de son identité culturelle et l'engagement à faire évoluer son statut culturel. - Veiller à préserver la sûreté générale. En effet, chaque citoyen assume directement la responsabilité de protéger la sûreté nationale d'après ses compétences et ses intérêts (" Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S'ils la rapportaient au Prophète et aux souverains parmi eux, ceux d'entre eux qui cherchent à être éclairés auraient appris (la vérité) " 52). Et le Prophète (sur lui la prière et le salut) dit : " Chacun d'entre vous se trouve sur l'un des points de garde de l'Islam et, au nom d'Allah, gare à vous si une atteinte est portée à l'Islam à partir de ce point-là. " 53 - Maintenir l'unité nationale, l'intégrité des terres de la patrie, ainsi que sa souveraineté ; s'abstenir d'inciter aux émeutes et à la cohue, de comploter avec autrui contre la souveraineté de la patrie, son unité [43] sociale et l'intégrité de ses terres. - S'efforcer à renforcer le développement agricole et sa croissance ; s'abstenir à porter atteinte à ses récoltes tout en s'efforçant à enrichir la
diversité agricole pouvant assurer une récolte suffisante pour la Nation et consolider les sources de ses revenus économiques. D'ailleurs le Prophète (sur lui la paix et la prière) dit : " Si l'heure arrive et que l'un de vous a dans la main une bouture (jeune pousse), s'il peut la planter avant que l'heure ne survienne alors qu'il le fasse. " 54. - Essayer d'enrichir le développement industriel et de l'améliorer, en appliquant ainsi l'ordre du Messager de Dieu (que la paix et la prière de Dieu lui soient accordées) qui déclare : " Allah aime que le travailleur accomplisse sa tâche avec perfection. " 55. Il dit de même : " Allah aime les fidèles (croyants) professionnels. " 56. - Avoir l'obligation d'inciter au développement commercial, comme le dit d'ailleurs le Prophète (sur lui la paix et la prière) : " Que les neufdixième des gains soient réservés au commerce ". 57). - Travailler au profit du développement de la recherche scientifique et l'élargissement des champs d'investissement des richesses et des fouilles (" Dis : "Regardez ce qui est dans les cieux et sur la terre". 58) (" Parcourez donc ses grandes étendues. Mangez de ce qu'Il vous fournit. Vers Lui est la Résurrection. " 59). - N'épargner aucun effort pour l'acquisition d'une éducation, l'augmentation du savoir et le développement culturel (" La demande de l'éducation est obligatoire pour tout Musulman, qu'il soit homme ou femme." 60). L'Islam a réservé aux fidèles éduqués des positions plus
haut placées que celles des illettrés (" Allah élèvera en degrés ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. " 61). - Protéger l'environnement et ne pas l'altérer, car il est l'habitat de tous les hommes et le refuge qui leur procure une sécurité commune à tous (" Et ne semez pas la corruption sur la terre après qu'elle ait été réformée. ")62 . Le Prophète (sur lui la paix et la prière) dit : " La foi compte soixante-dix et quelques branches. La meilleure branche est la parole "lâ ilâha illâ Allâh" (il n'a de Dieu qu'Allah). La moins élevée c'est le fait d'écarter la nuisance qui se trouve sur le chemin. " 63. - Protéger les biens d'autrui et ne pas y porter atteinte (" Et ne dévorez pas mutuellement et illicitement vos biens. " 64). Le Prophète (sur lui la paix) dit : " Votre sang, votre argent, et vos biens vous sont interdits entre vous. " 65. - Essayer de réaliser la solidarité et la coopération sociales, car le [44] Messager de Dieu (les prières de Dieu lui soient accordées) dit : " N'est pas un vrai croyant celui qui mange à satiété alors que son voisin, à ses côtés, a faim." 66. - Veiller à combattre la corruption, les drogues et les substances enivrantes (" Ô les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu'une abomination, oeuvre
du Diable. Écartez-vous en, afin que vous réussissiez. " 67). Le Prophète (sur lui la paix) dit : " Toute boisson enivrante est illicite. " 68.
- S'efforcer à trouver l'esprit de compassion parmi les gens et vouloir leur faire preuve de bienfaisance. Le Prophète (sur lui la prière et la paix) déclare: " Aucun d'entre vous ne peut se prétendre croyant jusqu'à ce qu'il aime pour son frère ce qu'il aime pour lui-même. " 69. - L'Islam oblige le citoyen surtout à respecter les citoyens nonmusulmans au sein de la société musulmane où l'Islam leur procure: 1. Le droit à la citoyenneté complète
2. La liberté de croyance et de culte 3. La liberté de se référer à leurs propres lois en ce qui concerne leur statut personnel s'ils le souhaitent Cinquièmement : Le contrat social en Islam :
Ce sujet est digne d'être mentionné : il est important de souligner sa véracité et son contenu pour en dévoiler le rapport étroit avec le sujet traité
par cette recherche. D'ailleurs, il représente le cadre essentiel qui gouverne les relations et les responsabilités des citoyens, qu'ils soient des souverains ou des sujets, un cadre suivant lequel se régularisent les mécanismes et les règles qui régissent la pratique des droits, ainsi que l'application des obligations entre les citoyens et leurs souverains, de façon à réaliser leurs intérêts communs et à établir la justice et la sécurité dans l'environnement dans lequel ils vivent. Le contrat d'obéissance (ou le contrat social) en Islam est basé sur: I. L'Islam est la religion de l'État au sein de la société musulmane. Le Coran et la tradition pure du Prophète sont les principales et uniques
sources des principes de la Charia (Loi islamique) et l'Islam constitue la base de l'identité culturelle de la société et de sa civilisation. II. Le contrat de la croyance est le contrat divin entre Dieu et les citoyens [45] (souverains et sujets) qui régit l'engagement et l'application de Sa Loi afin d'accomplir les intérêts des citoyens, d'instaurer la justice parmi eux et de garantir leur sécurité, leur stabilité et leur dignité.
III. Le contrat de performance est le contrat entre le souverain et les sujets qui régit l'engagement et l'application de ce que la Nation a
établi comme valeurs, règles, coutumes et traditions (telle que la Constitution) dans le cadre des principes du " contrat de croyance " et d'après la volonté de Dieu, ainsi que la coopération de tous pour accomplir les intérêts des gens et la sauvegarde du Pays, de sa sécurité, de sa stabilité et de sa souveraineté. Ceci implique très clairement que: 1. Dieu, d'après le " contrat de croyance " constitue l'unique source des principes de la législation.
2. Le souverain, d'après le " contrat de croyance " et le " contrat de performance " est tenu responsable devant Dieu et devant le peuple
de s'engager à appliquer la Charia (Loi islamique) et à appliquer ce que la Nation a établi comme pactes et systèmes réglementaires (la Constitution à titre d'exemple), et enfin, d'essayer, en toute loyauté et fidélité, d'instaurer la justice entre tous les hommes. 3. Le peuple, d'après le " contrat de croyance " et conformément au "contrat de performance" est prié de porter ouïe et obéir au souverain, sans que cela mène à la désobéissance à Dieu et sans contredire les pactes de croyance et de performance. Le peuple doit de même assumer la responsabilité d'offrir son assistance au souverain, de le conseiller pour l'aider à jouer son rôle, assumer ses missions, ses responsabilités et tenir ses obligations conformément au " contrat de croyance " et au " contrat de performance ", de façon à accomplir les intérêts des citoyens, ainsi que la sécurité, la souveraineté et l'évolution du pays.
4. Quant au souverain, il a la responsabilité de consulter les citoyens, de leur faire part de la prise de décisions cruciales relatives à leurs
intérêts, à la sécurité et à la souveraineté de leur pays, ainsi que d'appliquer ce qui est prévu par le " contrat de croyance " et le "contrat de performance". [46] La problématique qui s'impose à ce niveau-là est la suivante : quelle est la position du citoyen non-musulman et quel rôle joue-t-il en tant que citoyen dans le cadre de ce contrat ? Quelle est sa part des droits et des obligations qui ont été étudiés dans la présente recherche en général ? La réponse est la suivante : D'après les clarifications et les précisions terminologiques susmentionnées concernant les termes CITOYEN, DROITS et OBLIGATIONS, d'après ce qui a été cité comme preuve des relations complémentaires, objectives et pratiques entre les sens de ces trois termes en Islam, d'après la certitude que Dieu est Celui qui a offert à l'homme l'honneur de se succéder sur terre, ainsi que le droit à la dignité, à l'acquisition, à l'usufruit, à la justice, à la liberté, etc., d'après la concordance des obligations avec les droits pour la réalisation de la volonté de Dieu sur la terre, et comme il est supposé que les croyants en Dieu (quelle que soit la nature de leur conviction) veillent à réaliser Sa volonté et à accéder à Son consentement, d'après tout ce qui a été cité cidessus je crois que le cadre du contrat social en Islam englobe, en toute objectivité, les citoyens non-musulmans à la lumière de la clarification suivante :
1. Je considère que le " contrat de croyance " s'applique aux citoyens nonmusulmans car les principes des lois divines provenant des prophètes et
des messagers (sur eux la prière et la paix) se complètent, étant donné qu'à l'origine, il n'y a ni de contradiction, ni d'opposition entre elles et toutes ces lois insistent sur : l'instauration de la justice, sur la dignité humaine, sur l'amour et le pardon pour plaire à Dieu, sur la vie en commun et en sécurité, sur le bon état de l'environnement et sa préservation, sur l'incitation à investir ce que détiennent les cieux et la terre pour le Bien de la dignité humaine, et enfin sur la vie conformément à la volonté de Dieu. La Charia (Loi islamique) confirme tout cela et le " contrat de croyance " constitue le garant de l'accomplissement des valeurs divines, et autres, pour de la dignité humaine. 2. Le " contrat de performance " s'applique aux citoyens non-musulmans car il s'agit d'un contrat de citoyenneté pour accéder aux intérêts communs de tous les citoyens, sans discrimination, et ce d'après les pactes et les réglementations que le peuple a acceptés pour concrétiser [47] ses aspirations et ses ambitions, pour sauvegarder l'unité nationale et préserver leur pays, ainsi que l'intégrité de ses terres, sa souveraineté et sa stabilité.
3. Enfin, le contrat social s'applique aux activités des citoyens nonmusulmans et à l'application de leurs droits et obligations étant donné qu'à l'origine et en principe tout citoyen veille à :
a. La liberté de croyance et de culte
b. Au respect de la vie privée et de se référer aux valeurs religieuses propres en ce qui concerne le statut personnel c. La protection de ses intérêts ici-bas à l'instar des autres, sans discrimination, ou diminution d. L'accomplissement de ses ambitions, de ses aspirations personnelles et nationales e. Mener une vie en suffisance, sécurité et stabilité f. La participation au service de son pays, ainsi qu'à sa défense, sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté Ma conviction est que le contrat social de l'Islam assure tout ce qui a été mentionné ci-dessus à tous les citoyens sur un même pied d'égalité, sans
discrimination, ni diminution, tel qu'il a été clairement précisé dans cette étude. Je voudrai juste ajouter un dernier mot, à titre de clarification et d'insistance, concernant les citoyens non-musulmans vivant au sein de la société musulmane : l'Islam, tel qu'il est connu, est dogme et Charia (loi islamique).
Le dogme
définit la spécifité religieuse du musulman par rapport aux autres. En effet, l'Islam a lui-même défini le statut des autres religions à travers les paroles de Dieu: " À vous votre religion, et à moi la mienne".70 ; " Qu'il n'y ait aucune contrainte en religion ! " 71, ce qui implique que le citoyen non-musulman a, au sein de la société musulmane, la liberté de croyance et celle du culte. La Charia
(Loi islamique) est composée principalement de deux branches: 1. Les règles, les jugements et les principes liés au statut personnel [48]
2. Les règles, les principes, les systèmes et les normes attachés à la vie publique des individus En ce qui concerne le statut personnel, l'Islam accorde aux citoyens nonmusulmans le droit d'appliquer leurs propres lois, s'ils le souhaitent.
Tandis que dans le cadre de la deuxième branche de la Charia qui se rapporte à la vie publique, ainsi qu'aux règles et principes régissant les
intérêts de l'Islam, les citoyens non-musulmans y sont traités tout comme les musulmans, sur un même pied d'égalité, sans aucune discrimination.
Ils sont tous gouvernés par les pactes de la Umma (Nation) et de sa Constitution. En se basant sur ce côté-là, je n'envisage pas qu'un citoyen non-musulman rencontre la moindre contrainte de la part de la Charia (Loi islamique).
44 Abou Da'oudBien au contraire, la Charia représente le Bien à tous les hommes, car c'est la Loi de Dieu, leur Seigneur et Créateur, et c'est la Loi qui accomplit et qui est accréditée par toutes les lois divines apportées par les prophètes et les messagers de Dieu (sur eux la prière et la paix). Que notre prière finale soit la louange d'Allah, Seigneur de l'Univers.
[49]
1 Sourate 5: Al-Mâ'idah (La Table Servie), verset 32 2 Sourate 4 : Al-Nisâ' (Les Femmes), verset 39-30
3 Al-Boukhâri, Mouslim et At-Tourmouzi 4 Sourate 2: Al-Baqarah (La Vache), verset 179 5 Sourate 5: Al-Mâ'idah (La Table Servie), verset 32 6 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessous) 7 Al-Midâni narré à Al-Qaddouri - 277 8 Badâ'i Al-Sanai' - 73 9 Sourate 17 : Al-Isrâ' (Le Voyage Nocturne), Verset 70 10 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessous) 11 Sourate 16 : An-Nahl (Les Abeilles), verset 90 12 Sourate 31 : Luqman (Luqman), Verset 13 13 Sourate 5: Al-Mâ'idah (La Table Servie), verset 8 14 Sourate 90 : Al-Balad (La Cité), verset 13 15 Sourate 9 : At-Tawbah (Le Désaveu ou le Repentir), verset 60 16 Sourate 4 : Al-Nisâ' (Les Femmes), verset 92 17 Narré par Mouslim (cf. citation numéro 46 ci-dessous) 18 Al-Boukhari, Mouslim et Al-Mabsouti Li El-Sarkhassi 19 Récits d'Omar 20 Déclaration de la Révolution française 21 Extrait du discours du Prophète 22 Al-Boukhari, Mouslim et Abou Da'oud 23 Extrait d'un discours d'Abou Bakr (que Dieu soit satisfait de lui) 24 Extrait du discours du Prophète lors du " Pèlerinage d'adieu " 25 Sourate 46 : Al-Ahqâf, verset 19 26 Sourate 67: Al-Moulk (La Royauté), verset 15 27 Sourate 99: Al-Zalzalah (La Secousse), verset 7 28 Sourate 109: Al-Kafiroune (Les Infidèles), verset 6 29 Sourate 2: Al-Baqarah (La Vache), verset 256 30 Sourate 10: Yunus (Jonas), verset 99 31 Sourate 6: Al-An'âm (Les Bestiaux), verset 108 32 Sourate 5: Al-Mâ'idah (La Table Servie), verset 43 33 Sourate 5: Al-Mâ'idah (La Table Servie), verset 47 34 Sourate 5: Al-Mâ'idah (La Table Servie), verset 68 35 Sourate 5: Al-Mâ'idah (La Table Servie), verset 43 36 Sourate 96 : Al-Alaq (L'Adhérence), verset 1 37 Sourate 10 : Yunus (Jonas), verset 101 38 Sourate 45 : Al-Jathya (L'agenouillée), verset 13 39 Sourate 45 : Al-Jathya (L'agenouillée), verset 12 40 Sourate 16 : An-Nahl (Les Abeilles), verset 14 [50] 41 Sourate 14 : Ibrahim (Abraham), verset 32
42 Narré par Mâjah (cf. citation numéro 46 ci-dessous)
43 Sourate 49: Al-Hujurât (Les Appartements), verset 12
45 Sourate 4: An-Nisâ' (Les Femmes), verset 58 46 Narré par Al-Khamsa, c'est-à-dire les cinq compilateurs du Hadith
(propos du Prophète) : Abou Da'oud, An-Nasâ'i, At-Thirmidhi, Ibn Mâjah et Ahmad 47 Récits d'Omar bin Al-Khattab (que Dieu soit satisfait de lui) 48 Sourate 6: Al-An'âm (Les Bestiaux), verset 162-163 49 Sourate 17 : Al-Isrâ' (Le Voyage Nocturne), verset 23 50 Sourate 29 : Al-Ankabout (L'araignée), verset 8 51 Narré par Al-Khamsa (cf. citation numéro 46 ci-dessus) 52 Sourate 4: An-Nisa' (Les Femmes), verset 83 53 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessus) 54 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessus) 55 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessus) 56 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessus) 57 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessus) 58 Sourate 10 : Yunus (Jonas), verset 101 59 Sourate 67: Al-Moulk (La Royauté), verset 15 60 Hadith, narré par Mâjah ((cf. citation numéro 46 ci-dessus) 61 Sourate 58 : Al-Moujâdalah (La Discussion), verset 11 62 Sourate 7 : Al-A'arâf, verset 56 63 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessus) 64 Sourate 2 : Al-Baqarah (La Vache), verset 188 65 Extrait du discours du Prophète lors du " Pèlerinage d'adieu " 66 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessus) 67 Sourate 5: Al-Mâ'idah (La Table Servie), verset 90 68 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessus) 69 Hadith (cf. citation numéro 46 ci-dessus) 70 Sourate 109: Al-Kafiroune (Les Infidèles), verset 6 71 Sourate 2: Al-Baqarah (La Vache), verset 256 À ces références s'ajoutent des dictionnaires arabes. (Cette étude a été traduite, de l'arabe, par Houry Tontian)
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