Au delà de ces considérations politico-sémantiques, il y a cependant un vide juridique laxiste qui subsiste encore pour ceux qui s'expriment toujours à l'encontre
- des descendants de victimes de la Traite négrière et de l'esclavage en niant ces crimes comme n'étant pas des crimes contre l'Humanité,
et/ou
- des descendants de rescapés de génocides en niant les réalités des génocides qui ont été reconnus par la France.
Ces dénis se voulant "historiques" ...cherchant à escamoter le crime passé, reviennent à dénier à ces descendants de ce qu'ils sont, c'est-à-dire des descendants de survivants de tels crimes. Ces assertions peuvent être de différentes motivations dites ou non dites :
- par idéologie eurocentriste qui veut se présenter comme le centre du monde et son modèle sans tache -très "clean"- aussi bien dans le présent qu'au passé
(*)
- pour des raisons économico-politiques de rejet en Realpolitik (parfois sur un ton administratif, minimisateur, alambiqué, docte ou désinvolte) pour ne pas s'y impliquer ou s'en encombrer
- ou enfin pour aliéner ces descendants et essayer d'escamoter leur existence humaine en tant que femmes et hommes libres :
.
en proférant des propos inacceptables relevant d'un racisme banalisé ou violent,
.
ou par négationnisme ou xénophobie rampants et pervers.
A travers ce vide juridique, les processus ravageurs des crimes passés peuvent continuer en toute impunité dans l'espace symbolique des personnes en question.
Ces personnes qui sont des citoyens français en très grande majorité, viennent d'être en plus victimes d'une discrimination par un Conseil constitutionnel leur déniant un droit à une protection légitime de leur dignité humaine :
un véritable déni politique du Droit Européen. Nil Agopoff.
(*) - C'est ainsi que le représentant britannique à la
Conférence mondiale contre le racisme et la discrimination raciale à Durban en septembre 2001 a déclaré que la Traite négrière était "un négoce".