|
|
|
- André Breton (1896-1956) : wikipedia.org - Google.FR - né à 61800 Tinchebray (Orne) - à Paris et Saint-Cirq - en juin 1950 qu’il participe à Cahors à l’inauguration de la "route sans frontière n°1" qui, jusqu’à Saint-Cirq-Lapopie - Grand Hôtel du Château à Thorenc - l’hôtel du Levant à Castellane. -
l’hôtel des Grands hommes (17 place du Panthéon, 75005 Paris
|
- André Breton et Arshile Gorky
- Arshile Gorky, the Man, the Time, the Idea by Harold Rosenberg, Horizon Press Inc. New York, 1962, LoC N#62-11237 : photo p.105 : Gorky with Marc Gorky and André Breton 1946
- Google.com - Google.FR -
|
André Breton
l'adieu à Arshile Gorky |
______________________________ Que tu étais grand tes bras ouvert
Ta voix était un nid d'aigle
Quand tu chantais sans cape
les vieilles chansons russes
Tu avais reçu en partage la ligne pure
A ne savoir qu'en faire
Et le lourd filet que tu ramenais seul
Du fond des temps
A longues brassées mêlait les charmes
de la saison et les souvenirs
Il fallait te voir sur le motif
Toi et le splendide aveugle
qui te doublait
Le figuratif et le non-figuratif
C'est toi qui faisais craquer ce pain sec
Je te revois avec ton bâton de la fable
Parmi les étoiles et les arbres fleuris
Je me déchire de ta destinée
Comme ils se sont acharnés
mon vieil Arshile
Ah il aime le feu
où est sa maison
qu'on brûle
Elle et ce qu'il y garde le témoignage
de vingt ans d'efforts désintéressés
|
|
______________________________
en rupture avec tout
ce qui se voit aujourd'hui
tu m'allèches maudissons-le
disait la cendre à la braise
Et comme ce n'était pas assez
Ils ont tenu à te mettre
de ton propre rouge à l'endroit du soleil
de ta personne
Puis comme tu revenais
Ils t'ont guetté pour te rompre le cou
En ce point le plus tendre que tu aimais
faire rayonner ta fille-fée
Pour voir à vous deux plus loin
Qui sait s'ils n'avaient pas
d'autre tour dans leur sac
Il ne t'est plus resté
Qu'à te donner la mort tragique
de Gérard de Nerval
Que tu es haut
Dans l'air
Moins que dans ce tu nous laisses
Moins que ton nom
Pointé sur les grandes tempêtes
de mon coeur.
ANI, N#5, 1988
|