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75015 Paris
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  • Malheureusement, une série d'événements allait porter préjudice au collège. La Révolution de i8/i8 le laissa subsister, mais un arrêté du i ï) juillet de cette année rapporta une partie des libertés dont l'avait doté Louis-Philippe. Cette restriction ne compromettait en rien l'existence de l'établissement; des incidents intérieurs plus graves survinrent quelque peu après. Le P.Théodore Sarkis, qui avait négocié avec les héritiers de Samuel Moorat et fondé les collèges de Padoue et de Paris, s'était arrogé des droits excessifs. Il maintenait, rue Monsieur, comme préfet des études, Gabriel Aivazovski dont les doctrines religieuses donnaient prise à la critique. La gestion financière de Sarkis n'était point exempte de tout reproche. En i85/i, on lui lit une admonestation, il n'en eut cure. Cette même année. Georges Hormuz, archevé(jiie de Synia, supérieur général des Mekbitaristes, vint visiter le collège et voulut chasser le préfet des études. Sarkis et ce dernier lièrent partie. Pour éviter tout scandale, Georges Hormuz rentra à Venise et de retour dans cette ville, envoya son Irère Edouard pour liquider une situation dillicile. Ni l'un ni l'autre des deux Mekbitaristes n'ayant réussi dans leur entreprise, ordre fui donné à Sarkis.au mois de juillet i856, d'abandonner le collège et l'ordre des Mekbitaristes. Malgré l'intervention de l'archevêque de Paris et du Ministre de l'instruction publique, Sarkis ne céda point. Une véritable émeute fut soulevée dans le collège par les tenants des deux parties; enfin l'affaire ayant été
    portée devant le Tribunal de la Seine, un référé du 98 avril i855. condamna Sarkis à abandonner la place. Grâce aux subsides que lui fournirent le Sirdar Isaïe Trankoul , Arménien de Jassv et Michel Mananian, bijoutier orfèvre établi à Paris depuis plusieurs années, Sarkis et le groupe dissident établirent à Grenelle, au numéro 60 de la rue Violet, un nouvel institut qui fut baptisé du nom de Collège National Arménien . En même temps qu'ils créaient au collège Samuel Moorat une concurrence, Sarkis, V. Theodorian, Gabriel Aïvazovski et Ambroise Calfa fondaient à Paris un journal franco -arménien, la Colombe du Massis. Cette revue était en partie destinée à combattre les Mekbitaristes et à exposer, à la manière de Sarkis, les motifs qui
    avaient amené son expulsion de leur ordre et du collège de la rue Monsieur. L'existence du collège ainsi c{ue celle du journal lurent éphémères. Après quatre anne'es, collège et revue étaient transportés à Théodosie, en Crimée. Durant ce laps de temps, le collège de Grenelle forma quelques Arme'niens; en i858, les meilleurs élèves de Tinstitution étaient ïhateos Beguian, Garaped Cliahbazian, Arisdagnes Kemkdadjian, Séropé Odabachian, Khatchik
    Damodian. Si Dulaurier étudia l'arménien au collège de la rue Monsieur, c'est à celui de Grenelle que s'instruisit un autre orientaliste notoire : Emile Reynaud. Comme à la fondation Samuel Moorat, les distributions de prix, au collège de la rue \iolet, affectaient une grande solennité. A celle du li août i858, assistait une grande partie de la colonie arménienne de Paris; élèves et parents entendirent une Marche arménienne, la Prière pour la patrie, composées par Corène Calfa et des chants arméniens interprétés par Rosa Annitza Calfa. Lorsque le collège national ferma ses portes, celui de la rue Monsieur subsista seul sous la direction du P. Alishan qui en était devenu supérieur. Il prospéra et aux cérémonies de fin d'année la colonie arménienne de Paris venait ouïr le discours d'usage que tantôt prononçait le P. Alishan ou une autre personnalité. De ces allocutions, certaines sont encore consultées par les historiens : en 1869, le P. Alishan étudia le fHaygbii; en 1860, il traça un tableau succinct de l'histoire et de la littérature de l'Arménie ; Reynaud , en 1862, présida la distribution des prix le 12 août et il rappela que. lors de l'Exposition de i855, l'Imprimerie de Saint-Lazare, dirigée par les Mekhitaristes, avait obtenu la grande médaille d'or. Les événements de 1870 amenèrent le départ du personnel enseignant du collège Samuel Moorat qui ferma ses portes et fut transféré en Italie. Durant les vingt-quatre années de son existence parisienne, cette institution avait groupé la majeure partie de la jeunesse studieuse arménienne qui. de Turquie, de Perse, d'Egypte, des Indes ou de Russie, venait s'instruire à Paris.

Recherches, mise en page et présentation : Nil V. Agopoff

à compléter