- 1/ Combien y a-t-il de chercheurs arabisants à l'Institut des Etudes orientales d'Erévan ? Deux noms : E. Danielian et A. Khatchatrian (il y a 15 ans, d'après K.B.)
- 2/ Y-a-t-il des cours d'arménien, de littérature arménienne ou d'études arménologiques dans les Universités arabes ? Comme par exemple, il y a dans les Universités iraniennes de Téhéran ou d'Isfahan des cours de littérature arménienne. Rien à notre connaissance. Peut-être à Alexandrie où il y a 15 ans, un professeur égyptien qui travaillait sur l'histoire d'Arménie. J'ignore cependant s'il donnait des cours en histoire arménienne. J'en doute. K.B.
- 3/ L'imprimerie arménienne au Monastère Sourp Hakop de Jérusalem a été une des premières imprimeries de la Ville Sainte. Est-ce que cette imprimerie a imprimé des livres en langue arabe ? D'autres imprimeries arméniennes ont-elles imprimé en arabe, comme par exemple celle de Madras ?
- 4/ Les anciens Arméniens d'Alep étaient arabophones. Est-ce qu'il y a eu des livres imprimés en arabe avec des caractères arméniens ? ... comme cela a été le cas de livres en turc qui avaient été imprimés avec des caractères arméniens par les pères mekhitaristes de Trieste ou de Vienne ?
- 5/ Quel est l'état des recherches effectuées sur les témoignages arabes concernant le Génocide arménien de 1915 ? Y a-t-il d'autres publications que celles connues de : - Nora Arissian (Damas) - Dr Kéchichian (Damas) - par la fondation Jébegian (Alep) - Pr Nikolay Hovhannissian (Erévan) ?
- 6/ Quelles sont les recherches sur les prises de position de dignitaires de l'islam arabe de l'époque concernant les déportions et les massacres de 1915 ? Y a-t-il eu des prises de position arabe en public ? officielles par écrit ? par firman ? en courrier privé ? pendant la guerre ? postérieures à la guerre ? par des dignitaires arabes de l'Empire ottoman ? ou en Egypte à l'époque ? ou dans les pays du Maghreb comme en Tunisie par un recteur de la Mosquée de Kairouan par exemple ? Ainsi, en 1909 lors des massacres de Cilicie, le recteur de la Mosquée d'al-Azhar avait émis un firman condamnant ces massacres comme contraires à l'islam. Ce firman avait été reproduit dans une revue arménienne d'Egypte.
- 7/ Le Chérif de La Mecque et Gardien des Lieux Saints, Al-Husayn Ibn'Ali (1854-1931) édicte un firman en 1917 demandant aux arabes musulmans de porter secours aux rescapés arméniens des massacres et des déportations. L'original de ce firman existe-t-il toujours ? Où se trouve-t-il ? Est-il en archive dans une mosquée ou dans celles de la famille royale hachémite ? Y a-t-il eu des copies manuscrites de ce firman à l'époque pour être envoyé dans différentes villes arabes de l'Empire ottoman? Il y a un exemplaire au Monastère arménien Sourb Hakop de Jérusalem. S.A.
- 8/ Après la suppression par le nouveau régime kémaliste du Califat en 1924, le Califat qui était détenu pendant quatre siècles par la dynastie ottomane, il s'est tenu en 1926 le Congrès musulman du Caire du 13 au 19 mai pour étudier cette nouvelle situation. Au cours de ce congrès, a-t-on parlé des massacres arméniens comme des actes criminels contraires à l'islam ? Y a-t-il eu des contacts de religieux arméniens du Caire avec des dignitaires égyptiens qui participaient à ce congrès ?
- 9/ Le fait que la Guerre Sainte a été déclarée en novembre 1914,
- qu'il y a eu instrumentalisation criminelle de ce jihad en 1915 jusqu'en 1918,
- que le Califat a été supprimé en 1924
- qu'il n'y a pas eu de nouveau Calife Commandeur des Croyants, pour dénoncer religieusement et réparer moralement les abus criminels de ce Jihad,
- n'y a-t-il pas une situation en porte-à-faux d'un Jihad non abrogé et toujours en vigueur ?
- N'y a-t-il pas là une situation en suspens et on voudrait savoir quels hauts-dignitaires de l'islam pourront clarifier une telle situation ambigüe ?
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- 10/ Le temps que prendra une telle déclaration de la part de hauts dignitaires de l'islam qui se réuniront certainement un jour successivement dans différents pays :
- sachant qu'une des stratégies prise l'Etat turc pour nier le génocide arménien de 1915 est de se donner une image d'un pays laïc, alors qu'il s'agit d'un pays laïciste ayant la main mise sur l'islam vidée de sa spiritualité religieuse ;
- sachant que la Turquie cherche à présenter sa population comme anthropologiquement européenne (résultat de trois siècles de broyage ethnique avec le devchirmé ottoman qui était un impôt sur le sang des populations autochtones chrétiennes qui devaient fournir un quota de garçons et de jeunes filles à être turquifiés) ;
- sachant la conjoncture internationale où il est une habitude politico-médiatique
. de confondre islam (familial) et islamisme (terroriste)
. et de dénigrer l'apport de la civilisation arabo-islamique à la culture européenne ;
- n'y a-t-il pas ici le risque que le génocide arménien soit instrumentalisé par les islamophobes pour chercher encore plus à diaboliser l'islam et de lui imputer le génocide de 1915 ?
Alors que nous savons avec le recul que le fanatisme religieux a été exploité pour avant tout un nettoyage ethnique comme première étape d'un vaste empire pantouranien -et qu'il y eut le concours des visées pangermanistes programmées de l'Empire allemand sur la Mésopotamie.
- 11/ Le 2 septembre 2006, le haut dignitaire de l'islam de Syrie, le Cheikh Ahmad Badr Ad-Din Hassoun, Grand Mufti d'Alep est allé rencontrer à Etchmiadzine Sa Sainteté Karékine II, Catholicos de tous les Arméniens. Cheikh Ad-Din Hassoun s'est recueilli au Mémorial de Dzidzernagapert. Pensez-vous que d'autres dignitaires de l'islam arabe suivront les pas du Cheikh ul islam de Syrie ? Par exemple le grand recteur de l'Université d'Al Azhar ou le directeur de l'International Islamic Forum for Dialogue en Arabie saoudite ? Ou que sais-je encore, pensez-vous que dans le cadre du dialogue islamo-chrétien en France, étant donnée l'importance de la communauté franco-maghrébine, des recteurs d'Universités ou grands dignitaires de l'islam de Rabat, d'Algérie ou de Kairouan pourraient aller un jour à Dzidzernagapert ?
- 12/ Le journal Arev qui a bien plus d'un siècle d'existence en Egypte, a une fois par mois un numéro en arabe. Des érudits et des notoriétés d'Egypte y publient des articles de haut niveau. L'éditeur en chef de ce mensuel en arabe est l'académicien égyptien, le Dr. Mohammad Rifaat Al Imam, qui a un doctorat en arménologie et qui a publié deux livres d'histoire en arabe sur l'histoire arménienne. Qu'en est-il de l'écho de ce mensuel en Egypte ou dans les pays arabes ?
- 13/ Envisage-t-on à l'IMA de développer dans la bibliothèque un rayonnage de livres en arabe, en anglais ou en français sur les relations historico-culturelles arméno-arabes ?
- 14/ Enfin pour terminer, quand pensez vous renouveler la très importante conférence de ce soir où on pourrait entrendre aussi des arménologues arabisants venant d'Arménie et du Moyen-Orient ?
- Nil Agopoff,
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