L'Ensemble
de musique traditionnelle
arménienne de Paris


Djivani
direction :
Jean-Pierre Nergararian


Vidéo, extraits :
Sattelit Café . Octobre 2006
Bourges, concert du 6 juin 2009

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  • A la Cartoucherie le 23 février 2004 : le 23 février 2004, une résonance toute particulière s'est fait entendre sous les hautes et pittoresques toitures de la Cartoucherie, au théâtre de l'Epée de Bois. Site historique, creuset mythique du théâtre, les comédiens avaient laissé la scène à des musiciens arméniens, ceux de l'Ensemble de Musique Traditionnelle Arménienne, récemment baptisés DJIVANI, se produisant pour la première fois en ce lieu culte. Un public nombreux s'est pressé pour ce concert ; un auditoire recueilli, d'origines diverses a pu s'émouvoir et se réjouir à l'écoute d'un répertoire chatoyant, moiré d'intonations orientales, survolant le Caucase, l'Anatolie et l'occident. Le répertoire de l'ensemble s'irise effectivement des influences historiques et géographiques de son arménité. Chacun de ses musiciens, pétri des mélodies des anciens, a reçu une empreinte ethnique, et, nourri de ces stigmates, a développé un travail de recherches, de rencontres, d'écoutes et d'improvisation, afin d'élaborer une esthétique personnelle adaptée à chaque instrument.

    Ce sont donc six musiciens et une chanteuse qui forment cet ensemble depuis 1984 ; ils ont investi le bel espace sonore du Théâtre de l'Epée de Bois, devant un public attentif et heureux. Celui-ci a pu entendre et découvrir une diversité d'instruments traditionnels, tels que les Kamantcha, Peloul, Shêvi, Doudouk, Zourna, Kanone, Dehol, Def, Oud. Ces instruments ont ingénieusement entouré les interprétations de Siranouche Hourdan dont la voix chaleureuse et pathétique sert prodigieusement les chants des troubadours arméniens (du 18ème au 20ème siècle, Sayat Nova, Shéram, Avassi, Achot, et Djivani - nom emprunt éponyme de l'ensemble) airs populaires, soit festifs, sont aussi du répertoire, parfois contemporain, mais toujours conservateurs de la tradition arménienne. Les instruments, dignes d'une muséologie, sont parfaitement maîtrisés par chacun des interprètes dont on peut imaginer le labeur pour en exprimer subtilement les sonorités et les expressions recherchées. Jean Pierre Nergararian , digne " maître d'œuvre " de DJIVANI, sublime le kamantcha en grande noblesse le faisant vibrer en toute somptuosité - entouré des " seigneurs " et virtuoses du oud, Berdj Kouyoumdjian et Vartan Arslanyan -la brise des peloul, shêvi, doudouk et zourna, s'exhale brillamment du souffle limpide, éthéré et lénifiant de Philippe Chahbazian - Eric Kismichian est le cœur battant dont les pulsations émanent des dehol et def, Aïda Nergararian égrène les quelque quatre-vingts cordes cristallines du kanone avec une sensibilité d'un grand raffinement, Siranouche Hourdan, la voix de l'ensemble, interprète admirablement les chants des achoughs (troubadours) sacrant l'amour, la nostalgie, et la gaieté du peuple arménien.

    Ces interprètes allient tradition et modernité orientales avec un immense talent dont les publics s'émeuvent à chacun de leur concert, à Paris, en province ou à l'étranger. Ils se sont efforcés scrupuleusement de promouvoir un patrimoine en exaltant les sonorités et chants originels de leurs ancêtres et d'en faire jaillir une anthologie pour une pérennité des générations.

    Beaucoup d'émotion avec ces musiciens en ce haut lieu de la Cartoucherie. A l'initiative de ce concert, Patrick Papazian et l'équipe de l'association Japel est à remercier vivement pour cette louable initiative de faire entendre Djivani sur les célèbres tréteaux de la Cartoucherie, initiative grandement saluée par l'enthousiasme de la salle face à la distinction de ce concert.

  • Anne Yan
à suivre