- A la fin du mois d'avril, la XVe rencontre consultative
des représentants des organisations espérantistes des pays socialistes
- de Bulgarie, de Hongrie, du Viêt-nam, de R. D. A., de Tchécoslovaquie
et d'Union Soviétique - a eu lieu en Arménie. Cette rencontre avait
été organisée par les membres de la Filiale arménienne de l'Association
des espérantistes soviétiques près la Société arménienne d'amitié. Ils
se sont efforcés de faire tout leur possible pour que le séjour des
hôtes en Arménie fut intéressant et riche en impressions. Les invités
ont pris connaissance de la vie actuelle de la république, ils ont visité
des monuments et des musées. Leur rencontre avec leurs collègues arméniens
a été particulièrement cordiale.
A première vue les non-initiés auraient pu s'étonner de l'extraordinaire
ambiance de compréhension mutuelle qui régnait, et en premier lieu sur
le plan linguistique, parmi ces représentants de divers pays. Pour les
participants eux-mêmes elle était un phénomène naturel et habituel.
Seuls les rares personnes parmi les assistants qui ne parlaient pas
l'espéranto (dont l'auteur de ces lignes) se trouvaient dans une situation
difficile. Au début, je me sentais particulièrement seul et abandonné
quand mes propres compatriotes s'adressaient à moi dans une langue inconnue.
Cependant la soirée avançait, les discours, les toasts, les chants et
les danses se suivaient (les organisateurs avaient préparé pour les
invités un programme spécial). Très vite, je me sentis à mon aise dans
la société fort gaie des espérantistes et j'osai crier à mon tour: ,,Je
via sano!" - ,,A votre santé!"
Je fis part de mes impressions de l'ambiance de la soirée au professeur
Yaromir Yermach, président de l'Association des espérantistes de
Tchécoslovaquie.
- O, l'espéranto, c'est l'optimisme! s exclama-t-il. Notons que le mot
lui-même signifie, celui qui espère" et c'est précisément cette idée
qui se trouve à la base des symboles de l'espéranto, notamment du drapeau
vert (couleur de l'espérance) orné d'une étoile à cinq bras (symbole
de l'union de tous les hommes des cinq continents de la terre).
- Dites-moi, s'il vous plaît, demandai-je à Betlef Blanquet,
secrétaire de l'Association des espérantistes du Kulturbund de la
R.D.A., votre séjour en Arménie a-t-il enrichi votre vocabulaire
espéranto?
- Je pense que oui, pour ne citer que le mot Khatchkar*, témoignage
de la culture originale du peuple arménien.
Quand je lui dis que récemment, sur la proposition du IIIe Symposium
international d'art arménien à Milan, le mot khatchkar a été introduit
dans la liste des termes internationaux pouvant être utilisés sans traduction,
Betlef Blanquet remarqua avec satisfaction:
- Cela ne fait que confirmer mes paroles.
- L'espéranto, continua-t-il, vit d'une vie active, il se manifeste
dans toutes les situations, c'est la langue de diverses manifestations
culturelles, de conférences scientifiques et de rencontres internationales.
Il est en état de rendre les particularités des cultures nationales,
les nuances de l'humour, la beauté des chansons et tout le sérieux des
conversations. Je l'affirme en prenant à témoin mes propres contacts
avec les représentants du mouvement espérantiste de 55 pays. Le fait
de la vitalité de l'espéranto a été souligné plus d'une fois par feu
l'académicien Gourguen Sévak, éminent représentant du mouvement
des espérantistes.
Dang Dine Dam, membre de l'Association des espérantistes du Viètnam
parle des activités de leur organisation:
- L'année passée nous avons célébré le 25e anniversaire de notre mouvement,
dont l'évolution compte plusieurs étapes. Les années de guerre avec
les agresseurs américains ont été une période importante pour nous:
pendant dix ans les espérantistes ont véridiquement informé le monde
entier sur la juste lutte du peuple vietnamien. A présent, les deux
mille espérantistes du Viêt-nam propagent la culture de notre peuple,
traduisent les oeuvres littéraires, décrivent les réalisations de notre
pays...
Bien que le programme du concert organisé par les espérantistes arméniens
fut riche et varié, le plus grand succès fut remporté par le plus jeune
chanteur et espérantiste, le petit Tigrane, âgé de quatre ans. Accompagné
par sa maman, il exécuta plusieurs chansons.
Sous les applaudissements de l'assistance Dmitri Papazov, secrétaire
de l'Association des espérantistes bulgares, déclara qu'en tant que
membre du comité d'organisation il enverrait au petit chanteur une invitation
officielle à participer à l'Assemblée juvénile internationale ,,Enfance,
joie, création" qui se tiendra cette année en Bulgarie.
La soirée touchait à sa fin et j'adressai ma dernière question au professeur
Mahomet Issaev de Moscou, président de l'Association des espérantistes
soviétiques:
- Quels sont les buts de cette rencontre des espérantistes à Erévan?
- Chaque année les espérantistes des pays socialistes se rassemblent
dans un pays. Nous nous faisons part de notre expérience de travail,
nous nous mettons d'accord sur notre point de vue et notre position
à la veille du Congrès international de l'Association mondiale d'espéranto.
A Erévan, nous avons parlé des activités de nos associations nationales
dans la lutte pour la paix et des manifestations prochaines. L'année
l982 est celle du soixantenaire de la formation de l'Union Soviétique,
c'est pourquoi il a été décidé d'organiser cette rencontre dans l'une
des républiques soviétiques. Le choix est tombé sur l'Arménie, car les
traditions espérantistes de votre république sont bien connues. Je viens
en Arménie pour la seconde fois et j'ai été de nouveau frappé et ému
par l'amour que manifeste le peuple arménien pour sa culture, par sa
cordialité et son hospitalité. Comment se sentent nos amis ici? Je pense
qu on le comprend sans paroles...
Youri Hacopian
- Cet article était à peine achevé lorsque nous
reçumes la lettre d'un des participants de la rencontre d'Erévan. Il
nous sembla bon de terminer le reportage par un passage de cette lettre.
Le voici:
Chère Présidente du présidium de la Société arménienne d'amitié,
De retour dans mon pays, je veux vous remercier encore une fois pour
l'excellente organisation de la rencontre des représentants des organisations
espérantistes des pays socialistes. Nous avons bénéficié des meilleures
conditions autant pour le travail de notre conférence que pour la connaissance
de votre république, si intéressante et si agréable, et nos rencontres
avec vos sympathiques et laborieux compatriotes qui savent honorer la
mémoire de leurs héros nationaux et apportent leur contribution à la
cause de l'amitié entre les peuples et de la lutte pour la paix.
Je vous suis reconnaissant pour la soirée d'amitié que les espérantistes
arméniens ont su rendre réellement internationale, l'ayant consacrée
à la paix et a l'amitié. Cela confirme une fois de plus que la connaissance
de la langue internationale permet aux espérantistes de joindre leurs
efforts à la consolidation de l'amitié entre les peuples.
Les nombreuses surprises agréables et impressions inoubliables qui nous
attendaient dans votre république m'ont donné de nouvelles forces pour
lutter pour la paix et je pourrai maintenant informer de tout ce que
j'ai vu les nombreux espérantistes qui s'intéressent à votre merveilleuse
république, à votre grand pays, à tout le peuple héroïque de l'Union
Soviétique! Je vous souhaite, à vous et à tout le peuple arménien, beaucoup
de succès dans votre travail et votre lutte pour la paix!
Bien amicalement,
Docteur lmre PETES, membre du Conseil Mondial de la Paix,
Président du Mouvement mondial des espérantistes pour la paix
* Khatchkar - pierre-croix, stèle sculptée.
|