Richelieu et Colbert au
sujet du commerce avec les Arméniens
- Décret de Louis XIII envoyé
au cardinal de Richelieu au sujet des marchands perses et arméniens
- Archives départementales du Bouches
du Rhône, B.100.
- Document cité dans :
Marseille, La Provence et les Arméniens, Ch. D. Tékéian,
Marseille 1929, pp 25-26
- "Sur la prière qui nous a été faite
de la part de notre très cher et bon ami le Roy de Perse de favoriser
ses sujets tant de la Perse que de l'Arménie qui voudront apporter ou
envoyer en notre Royaume des marchandises de leur pays ou y porter celles
de France et sur l'instance que les marchands persiens et arméniens
nous auraient faites de permettre que Louis Fréjus, marchand et habitant
de la ville de Marseille, fut par nous établi leur agent facteur ou
entremetteur pour la sûreté et la facilité de leur commerce afin de
recevoir des marchandises qu'ils apporteront ou enverront et les adresses
à des personnes loyales pour en faire la vente et le débit; à ces causes
désirant à l'instance du dit roi de Perse que tous ses sujets reçoivent
de Nous toute sorte d'assistance et de protection afin que les nôtres
la reçoivent semblable en terre de son obéissance, Nous avons par ses
présents pris et mis, prenons et mettons en notre protection et sauvegarde
spéciale les marchands et fermiers persiens et arméniens avoués du dit
roi de Perse, ensemble leurs agents et facteurs avec les marchandises
qui viendront et aborderont en notre ville de Marseille et autres ports
de Notre pays de Provence et du Royaume, et vous mandons et ordonnons
que vous ayiez à les laisser librement et paisiblement trafiquer et
négocier avec tout confort aide et assistance, quoi faisant nous avons
permis et permettons au dit Louis Fréjus d'être leur agent facteur et
entremetteur et en cette condition d'avoir plusieurs commis de magasin
pour recevoir et enfermer les marchandises que les dits fermiers Persiens
et Arméniens apporteront à Marseille, pour sous leurs noms décharger
et vendre débiter, négocier et trafiquer et d'autant que les dits Persiens
et Arméniens nous ont requis que Antoine Larméni Arménien habitant de
notre ville leur fut donné pour truchement. Nous inclinant à leur juste
demande, sur les témoignages qui nous ont été donnés de la fidélité,
probité, bonnes moeurs et religion catholique apostolique et romaine
dit Armeni, Nous avons agréé et agréons qu'il soit leur truchement et
leur rendre en leur négoce toute l'assistance dont il sera par eux requis,
car tel est Notre plaisir."
- Ordonnance du Cardinal de Richelieu datée
du 24 Juin 1635 et permettant aux Arméniens de France de commercer
- Archives du Ministère de la Marine,
Reg. I des Insin. Amirauté, 25 Janvier 1650, fol 803
- Document cité dans Ch. D. Tékéian,
p 16-17
"Les marchands arméniens choffelins et persiens, nous ayant fait
représenter qu'ils avaient la volonté de continuer le commerce des soies
et austres marchandises qu'ils font venir de leur pays, pourvu que la
liberté, franchise et protection leur soient accordés comme aux autres
marchands étrangers qui trafiquent en ce royaume, pour ces causes et
suivant le pouvoir qu'il nous a plu à S. M. nous donner, avons donné
et octroyé, donnons et octroyons congé pouvoir et permission à tous
marchands arméniens, choffelins et persiens, de faire venir et apporter
en toute liberté, et sûreté de leurs dicts pays en ports et havres de
Provence et autres de ce royaume telle quantité de soyes et austres
marchandises que bon leur semblera pour les y vendre et débiter en payant
les droits pour ce dû à S. M., permettant à ces fins a tous capitaines,
maîtres et patrons de vaisseaux polacres et barques qui voyagent ès-mers
du Levant d'amener les dits marchands en France avec soyes et les marchandises
de leur pays. Et pour donner plus de facilités aux dits marchands de
pouvoir faire leur commerce avec toute liberté et sûreté nous les avons
pris et mis en la protection et sauvegarde du Roi et de la nôtre et
faisons très expresse inhibition et défense à toute personne de troubler
ni inquiéter sur mer ni à leur entrée et sortie de France, sous peine
de répondre de leurs propres et privés de tous leurs dépens dommages
et intérêts, à la charge néanmoins pour les Arméniens qu'à l'arrivée
de leurs soyes et marchandises en dicts ports de Provence ils feront
rapport au juge de l'Amirauté des marchandises qu'ils auront importées
en la présence du Receveur général de nos droits."
- Lettre de Colbert du 16 Octobre 1671, adressée
au Président du Parlement de Provence sur la nécessité
de donner protection aux marchands arméniens
- Archives Depping, Corresp. Adm. p 470
- document cité dans Ch. D. Tékéian,
p 23
"C'est un grand avantage que vous trouviez que les Arméniens abandonnent
Livourne et apportent leurs soyes à Marseille. Je vous prie de leur
donner toute la protection que l'autorité de votre charge vous permettra
et de les garantir contre les chicanes des habitants de la dite ville
qui ne connaissent pas en quoi consistait leurs avantages".
|