- D'après l'internaute "Drochak"
du Forum
de NAM 12/04/2004 12:21:00 - sources historiographiques et références
bibliographiques en attente
- La FRA a coopéré avec les Jeunes Turcs en exil dès 1900. Elle a
tenu un premier congrès en 1902 à Paris dont le volet stratégique
avait poussé Christapor Mikaelian, fondateur de la FRA, a rejetté
tout accord avec les Jeunes-Turcs (lire Drochak, "L'union avec les
Turcs", 1900). Christapor était contre tout accord car les Jeunes-Turcs
étaient contre toute stratégie révolutionnaire et en raison également
du nationalisme chauvin turc. Rappelons qu'à cette époque, les Jeunes-Turcs
sont composés de 2 branches majeures, les nationalistes de Ahmed Riza
et les fédéralistes de prince Sahabbebin. La FRA a choisi les nationalistes
d'Ahmed Riza, partisans pourtant d'un turquisme les plus intransigeants.
Christapor était plutôt favorable à la suppression d'Abdul Hamid alors
que les Jeunes-Turcs et les Français, notamment Jaurès, voulaient
le déposer.
- En 1905, Christapor meurt. La version officielle veut qu'il soit
mort en manipulant une bombe destinée à liquider le chef de l'Etat.
Sa mort arrange donc les partisans du changement soft...
- S'agissant de l'accord de 1907, la FRA et Varandian, Zavarian et
Agnouni en tête, soit trois Arméniens de Russie, ignorant de la compléxité
du système ottoman, ont favorisé l'accord avec les Jeunes-Turcs, notamment
Ahmed Riza, convaincu du changement radical à la tête de l'Empire
ottoman. Or, les Jeunes-Turcs exilés n'ont rien à voir avec ceux de
Salonique, plutôt issus des rangs militaires et décidés à en finir
avec la Sublime porte mais à prendre le pouvoir. Les militaires préférant
le laisser aux libéraux turcs.
- Bref, la FRA a pris cette décision car la répression anti-révolutionnaire
est forte en Russie. Ces réseaux sont démantelés dans le Caucase et
la politique anti-arménienne de St Petersbourg oblige la FRA à renverser
ces alliances. Ajoutons à cela, le fait que la révolution arménienne
dans l'Empire ottoman stagne, la puissance militaire ottomane empêche
toute perspective, la FRA joue pourtant la carte de la solidarité
des peuples ottomans (publication de journaux en kurdes, coopération
avec des paysans turcs et kurdes, alliance stratégique avec les Macédoniens),
mais cela ne donne rien...
- Dans le processus d'accord avec les Jeunes-Turcs, la FRA obtient
le soutien des socialistes français, dont Jaurès, qui applaudit le
virage stratégique de la FRA. Peut-être y-a-t-il dans ce rapprochement
plus étroit avec la SFIO le début de l'adhésion de la FRA à la IIe
Internationale, au congrès de Stuttgart. A cette explication, une
autre fait état d'une rivalité entre les SD et les SR russes à propos
de soutiens au sein de la IIe Internationale, les SD s'appuyant sur
les Hentchaks alors que les SR se fondaient sur la FRA. D'ailleurs,
la candidature dachnak à la IIe Internationale a été publiée d'abord
dans le journal des SR russes édité à Paris. Avec les Jeunes-Turcs,
la FRA coopère avant, pendant et après les massacres d'Adana. Avant,
c'est l'accord de décembre 1907. Pourtant, Antranik, Roupen, Nigol
Douman sont contre cette alliance. Ils prônent plutôt une accélération
révolutionnaire dès la chute du Sultan. En 1908, c'est l'ivresse des
Agnouni (la constitution et le parlement sont rétablis) contre la
méfiance des Roupen (le Sultan n'est pas déposé). En 1909, les contre-révolutionnaires
s'en prennent aux Jeunes-Turcs, certains d'entre eux seront mêmes
recueillis chez des dachnaks. Djemal Pacha se cache chez Hratch (dont
il n'empêche pas la mort en 1915 d'ailleurs sous ses yeux). Abdul
Hamid se trouve chez Agnouni, si mes souvenirs sont bons...
- En 1909, après le rétablissement de la constitution et la déposition
certaine cette fois-ci de Abdul Hamid II remplacé par Mehmed V, la
FRA et tous les courants politiques arméniens crient victoire "vive
la constitution", "vive Mehmed V" entend-on au sein de la Chambre
arménienne de Constantinople. En 1909, la FRA signe un nouvel accord
avec les Jeunes-turcs, un mois avant le Ve congrès qui a lieu à Varna,
en Bulgarie. Le groupe parlementaire dachnak (4 députés, tous élus
sur des listes "jeunes turcs en octobre 1908) est l'instigateur de
cet accord contre les militaires comme Roupen. Varandian, éditorialiste
à Drochak, dénonce même les "nationalistes arméniens qui brandissent
à Adana les portraits des rois arméniens", tout ceci pour ne pas voir
la réalité, que les jeunes-turcs sont une nébuleuse plus qu'autre
chose. Il sera vivement critiqué par les dachnaks du Yerguir, mais
sans relais médiatiques, à quoi bon.
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- D'après l'arménaute "Drochak"
- Vramian et ses lettres adressées à Drochak juste après la mort de
Christapor
- Roubina Ohandjanian commentant la mort de Christapor : elle se méfiait
de quelque chose à propos de la sécurité de Christapor lequel a répondu
"ne t'en fait pas, je suis prudent".
- les procès-verbaux du IVe congrès de la FRA, à Vienne en 1907 où Yeghiché
Topdjian, ami et membre du Tsoutsagan Marmine, chargé de liquider Abdul
Hamid, parle "d'assassinat" à propos de la mort de Christapor
- Comment expliquer que la FRA signe l'accord avec les Jeunes-Turcs
en 1907, soit deux ans après la mort de Christapor, hostile à tout accord
avec les Jeunes-Turcs et favorable à l'assassinat du sultan
- alors que les Européens (France, Angleterre) étaient pour une révolution
de velours à Constantinople (celle qui aura d'ailleurs lieu).
- les historiens communistes et dachnaks disent, il y a un peu de vrai
chez eux, mais la vérité est occultée car elle minimise l'action communiste
ou l'action dachnak.
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