Adieu (Hrajecht)
Toi tu pars je ne sais où,
Silencieuse et triste,
Comme un astre doux et pâle
Moi je pars seul, mélancolique
Intempestif
Comme un pétale tombé d'une fleur
Toi, tu pars je ne sais où
Le cœur brisé
Cachant tes pleurs à mon regard.
Moi je pars en silence, sans un murmure
Mais dans mon coeur
Pénètre sans fin la douleur de la mort. |
Le Vagabond (1907-1908)
Je quitte de nouveau la ville bruyante
Et me mets en route éternellement seul.
Le soir sombre s’éteint sans un mot,
Je me couche dans un champ sous un arbre vert.
J’oublie le terrible vacarme du lointain,
Je sens le baiser des jours anciens.
La nuit magnifique des rêves lumineux
Apporte à mon cœur un plaisir inconnu…
Je sens les douleurs des hommes éloignés,
J’entends les pleurs de l’eau qui murmure,
J’enlace la terre, je sanglote fiévreux,
Avec les astres luisants je rêve doucement.
Aux passants sans logis je demande du pain,
Je bois l’eau de la claire fontaine,
Serein et sincère sous le vaste ciel,
Avec les tendres fleurs je m’endors en paix. |
Vahan TÉRYAN, né au Djavakhk (1885 - 1920)
Église d'Akhatsekha
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