Malgré les traités internationaux signés sur les droits de l’homme par la Géorgie, malgré les obligations de la Géorgie de protection des minorités nationales, malgré de nombreuses recommandations et appels d’Organisations Internationales (la dernière en date en novembre 2007 : les observations du Comité des Droits de l’Homme de L'ONU) les autorités géorgiennes continuent à ignorer les problèmes de la minorité arménienne. De plus, par un certain nombre d’actions, les autorités géorgiennes aggravent la situation et ses rapports avec la minorité arménienne déclenchant un sentiment de mécontentement et de frustration.
Dans ce contexte, les autorités géorgiennes ont délibérément ignoré les demandes répétées de l'Eglise Apostolique Arménienne de Géorgie, de restitution des églises arméniennes. En particulier, l'église de Norachen, qui a été nationalisée sous l’ère soviétique et dont le statut de propriété n’a pas été fixé depuis l’indépendance de la Géorgie en 1991. Les autorités géorgiennes ont aussi tacitement encouragé et parfois même activement soutenu des actions hostiles du clergé Orthodoxe Géorgien, qui s’est engagé depuis quelques années dans un processus d'auto-appropriation des églises des minorités religieuses. Dans le but d’encourager et d’accélérer ce mouvement, les autorités géorgiennes ont récemment fourni des permis de construire au clergé géorgien. Ces autorisations, leur permettent de bâtir un mur ceinturant l’église de Norachen, compliquant ainsi considérablement son accès. Dans le but de dénaturer l’identité arménienne de Norachen, l’ajout d’ornements religieux géorgien a été apposé autour de l’église. En mai 2008, la construction de ce mur a été temporairement interrompue suite aux interventions de l’archevêché arménien de Géorgie ainsi que des ONG arméniennes dont l’Union YERKIR. Les travaux viennent de reprendre à plus grande échelle (voir les photos ci-joint). En plus de cette politique agressive contre la minorité religieuse arménienne de Géorgie, les autorités géorgiennes continuent de violer les normes démocratiques et les droits de l’homme auxquelles pourtant elles se réfèrent constamment pour rappeler sa volonté d’intégrer l’Union Européenne et l’espace occidental. Ainsi depuis le mois de juillet 2008, une campagne de terreur et d’arrestation, est menée contre des militants des droits civiques et de leurs familles dans la région de Samtskhe-Djavakheti en Géorgie, peuplée majoritairement d’arméniens. Ainsi, Arthur Poghosyan, un militant du mouvement "Alliance Démocratique Djavakhk Uni ", a été récemment condamné à deux ans et demi de prison sur les bases de charges fabriquées. Les parents (le père et la tante) d’un autre militant, Gurgen Shirinyan, ont été incarcérés et sont en attente de leur procès alors qu’aucune charge ne les concerne dans cette affaire puisque seul un mandat de perquisition a été établit contre Gurguen Shiriniyan, introuvable à ce jour. Le leader du mouvement "Djavakhk Uni", Vahagn Chakhalyan, ainsi que son frère mineur, Armen, sont toujours en détention à Tbilissi tandis que leur père a été libéré sous caution. D’autres problèmes relatifs aux droits légaux des minorités n’ont toujours pas été résolus par l’état géorgien : · L'Église Apostolique arménienne, ainsi que les autres confessions religieuses de Géorgie, continuent d’être privées d'un statut juridique approprié. · Les arméniens de Géorgie, particulièrement ceux de la région du Djavakhk où ils sont majoritaires continuent à être sous-représentés dans toutes les sphères de la vie publique au niveau local, régional et national. · Alors que les arméniens de la région du Djavakhk ne parlent pas le géorgien, les autorités de Géorgie pratiquent une politique ségrégationniste d’exclusion en utilisant la langue géorgienne comme langue exclusive dans tous les champs et domaines d'activité publique et particulièrement dans les administrations et le système éducatif. · Les postes dans les administrations et collectivités locales et régionales sont soumis à la possession de diplômes géorgiens qui sont eux-mêmes délivrés par un cursus scolaire et universitaire en langue géorgienne. Tandis que la Géorgie se remet difficilement des conséquences du conflit armé avec la Russie et se présente comme un état de droit, démocratique et multiethnique, un tel traitement par les autorités géorgiennes sur ses citoyens d’origine arménienne est complètement irrationnel. En considération des faits mentionnés, "l’Union YERKIR" fait appel aux Nations Unis, à l’OSCE, au Conseil de l’Europe, à l’Union Européenne et aux états qui les composent ainsi qu’à toutes les structures et organisations concernées par les droits de l’homme : · A prendre des mesures immédiates pour mettre fin à la politique discriminatoire de la Géorgie contre la minorité arménienne. · A stopper les persécutions politiques dans la région du Djavakhk. · A faciliter l’apparition de solutions pour les arméniens de Géorgie en application des traités internationaux sur les droits de l’homme et des minorités. Dans le but d’apaiser la situation l’Union YERKIR demande au gouvernement de Géorgie de : 1. Remettre en liberté tous les prisonniers récemment arrêtés au Djavakhk et retirer toutes les charges criminelles, politiquement motivées, contre eux. 2. Garantir la sécurité de la population arménienne de Samtskhe-Djavakheti. 3. Assurer la liberté de culte en Géorgie et enregistrer légalement le diocèse de l’'Église Apostolique Arménienne de Géorgie. 4. Rendre tous les édifices religieux confisqués à leurs propriétaires légitimes. 5. Permettre l'utilisation de la langue arménienne dans toutes les sphères de vie publique au niveau locale et régionale, là où les arméniens représentent une majorité. La communauté internationale se doit d’agir maintenant pour éviter l’aggravation de la situation et empêcher l'apparition d'une situation qui pourrait déboucher sur un nouveau conflit. UNION YERKIR Contacter l’Union YERKIR au Caucase : contact@yerkir.org |
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