- "La doctrine allemande du pangermanisme, telle que l’ont établie
ses philosophes et ses apôtres militaires ou civils, est assez connue
pour qu’il ne soit pas nécessaire de l’analyser longuement.
Le salut de l’Etat étant la suprême loi, on ne saurait concevoir une
opposition quelconque entre la politique et la morale. Contre le peuple
prédestiné « la volonté des autres peuples n’a point de droit. » La
race allemande étant élue par Dieu pour dominer le monde et pour lui
apporter une forme supérieure de civilisation, de « Kultur, » tout
ce qui peut faire obstacle à son règne, générateur de progrès et de
bonheur pour l’Humanité, est condamné à disparaître ; tout ce qui
peut en hâter l’avènement est, par là même, juste est bienfaisant
: c’est le Bien. D’ailleurs, les races inaptes ne sont-elles pas appelées
à disparaître et n’est-ce pas un devoir d’ordre supérieur de collaborer
avec la nature à son œuvre de sélection et d’élimination ? L’humanité,
dans sa marche vers un état plus parfait, ne saurait s’arrêter aux
individus ou aux nations trop faibles, qu’elle écrase en passant sans
même daigner les voir. Que ne se sont-ils sacrifiés eux-mêmes, comme
les Hindous de Jaggernaut, dans un élan mystique de vénération et
d’amour ! Leur suppression est dans le dessein de l’histoire, dans
le plan divin. La pitié n’est que duperie ou faiblesse : place aux
forts, place à l’Allemagne « au-dessus de tout. »
Telle est la doctrine."
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