- Cet excellent travail et crucial met en évidence la
filiation du génocide qui donne le négationnisme actuel.
- L'habillage kémaliste de "la modernité laïque
turque" (parce que non ottomane) devient évidente : alors qu'il
s'agit d'un nationalisme laïciste répressif (massacres
répétés des Kurdes) en filiation avec les Unionistes.
- L'enthousiasme de la part des politiciens eurocentristes
de cette "modernité laïque" et de l'emploi de l'alphabet latin ["enthousiasme"
déjà compromis avec le mutisme à l'encontre du
génocide de 1915], risque de relever dorénavant d'une
imposture cherchant à occulter la filiation génocidaire unioniste.
Par ce travail sur web, on peut voir que :
1/ il y a continuité, comme si de rien n'était,
-2/ il y a l'impunité
-3/ non seulement il y a impunité, mais les tortionnaires ne s'effacent
pas, ne vont pas se faire oublier dans la nature
-4/ et on leur donne en plus des fonctions importantes : divers Ministères,
Ministre de la Justice, Ambassades, etc., etc.
- La recherche historiographique concernant le recyclage
des Unionistes dans la République kémaliste porte sur
la période entre les deux guerres mondiales. Il est à
prévoir que l'iconographie photographique journalistique
et officielle sur cette période historique soit beaucoup plus
riche que celle des massacres de 1915.
- Ce qui sera aussi intéressant, c'est que les
photos de ces criminels unionistes recyclés ne seront plus dans
l'ambiance orientale : en particulier avec le fez comme couvre-chef
de l'époque ottomane. Nous aurons des personnages en habit européen,
c'est-à-dire tout comme les criminels nazis.
- Comme des criminels nazis :
mais sans l'horreur de la Shoah à venir, dans une Turquie qui
restera "neutre"
pendant la deuxième guerre mondiale, avec une impunité
effective normalisée et des enrichissements personnels. On peut
avoir un avant-goût de cette prochaine iconographie qui n'est
plus celle des massacres, des colonnes de déportations, des moribonds
ou des cadavres.
- En effet, la photo de la page d'accueil du site imprescriptible.fr/turquie-memoire/index.html montrant deux criminels unionistes avec Mustafa Kemal, illustre bien
cette situation paradoxale : smoking, costume-cravate, pochette, lunettes
de soleil. On se croirait au Festival de Cannes ou à une première de
show-business à Hollywood. Comme si de rien n'était... Petits fours,
jus d'orange pour ce qui ne boivent pas du whisky, sourrires sérieux
ou non, parades, Public Relations, etc., etc.
- Ces paradoxes banalisant l'impunité du crime
contre l'Humanité n'en seront plus
que d'actualités. De telles énormités si peu édifiantes
et visibles sur le Web ne peuvent plus être occultées par
des parades franco-politiciennes ou eurocentristes
cherchant à évacuer le Génocide arménien
en dehors de la symbolique de la Loi : comme par exemple, en qualifiant
ce crime contre l'Humanité "d'un
problème qui concerne les relations entre la Turquie et l'Arménie" (Jacques Chirac) .
- Nil Agopoff
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