- La Turquie se voudrait être aussi "un pays moderne" sous prétexte qu'elle a adopté l'alphabet latin. Peut-être, l'alphabet est-il plus approprié à la structure de la langue turque et à sa phonétique que l'alphabet arabe? Car la langue turque n'est pas sémite et appartient au groupe linguistique altaïque turco-mongol. Des linguistes pourraient éventuellement nous le dire. Cependant ce que nous savons, c'est que l'adoption de l'alphabet latin par le régime kémaliste, lui a fait rapprocher l'Europe en flattant ainsi son eurocentrisme.
Mais en fait sous couvert de cette "modernisation", l'État turc a cherché surtout à créer en fait un écran entre les générations turques : afin qu'il y ait entrave pour son propre peuple à la transmission des témoignages sur l'organisation et l'exécution des déportations et des massacres de 1915 et après.
Il est intéressant de remarquer
que le Japon après sa défaite de 1945, n'a pas eu besoin de flatter l'eurocentrisme par un tel changement d'alphabet "pour devenir un pays moderne".
- Nil Agopoff
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1928 13 ekim
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- ...Finally, there is a psychological factor compounding the difficulty of an honest historical reckoning in Turkey. In general, Turkish society is disinclined to consider its past. In the prevailing culture, not only the Armenian genocide but much of Turkey's recent history is consigned to silence, the Kurdish question and the role of the military being two examples. The Alphabet Reform of 1928, which changed Turkish script from Arabic to Latin letters, served to compound the problem. With the stroke of a pen, the Turkish people lost their connection to written history. Turkey is a society that cannot read its own newspapers, letters and diaries if they were written before 1928. It has no access to anything that happenned prior to that date. As a result, modern Turkey is totally dependent on history as the state has defined and written it. Of course, the state has a stake in how history is represented, certainly when that history touches on its very legitimacy. In this light, it becomes clear why Turkish society has consigned the Armenian genocide to oblivion.
- A Shameful Act, Taner Akcam, New York, 2006 (Preface, p.11) - Vidéo sur ce livre
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