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Armenians did not want to open their archives to researchers
and discuss them : Anadolu Agency: 10/22/2004 BRUSSELS
- ``We have asked Belgian parliamentarians to convince deputies of other
EU member states regarding Turkey`s EU membership bid,`` said Yasar
Yakis, chairman of the Turkish Parliamentary Commission for Adjustment
to the EU. Yakis and accompanying delegation are currently in Belgium
for a working visit.
Yakis told reporters, ``we have met senators, deputies and members of
the European Parliament. We have expressed our concerns about progress
report which was published about Turkey by European Commission on October
6th.``
Meanwhile, Sukru Elekdag, a member of the commission and a Republican
People`s Party (CHP) deputy, told reporters that leaving entry talks
open-ended would cause indefiniteness. He added, ``we will have difficulty
in explaining the policies of the government to people. This condition
will affect Turkey`s foreign policy as well.`` Noting, ``we are very
uneasy about the possibility of permanent ban on free movement of Turkish
labor force,`` Elekdag said, ``it is against the philosophy of the Union.``
Upon a question, Elekdag and Yakis said that they wanted historians
to come together to research so-called Armenian genocide but Armenians
did not want to open their archives to researchers and discuss them.
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Les archives couvrant l'année 1915
seraient prochainement ouvertes
Article paru dans l'édition du 04.01.89 du Monde
- Les archives turques concernant la période ottomane et couvrant notamment
les événements de 1915 seront ouvertes d'ici les quatre premiers mois
de l'année. L'information a été donnée lundi 2 janvier à Ankara par
le ministre turc des affaires étrangères, M. Yilmaz, au cours d'une
émission de télévision. On précise à l'ambassade de Turquie à Paris
que, à la requête du premier ministre, M. Turgut Ozal, ces archives
avaient été ressorties de leurs caisses ces dernières années pour être
répertoriées et préparées en vue d'une telle ouverture. Ce travail serait
maintenant entré dans sa phase finale. [Une grande partie de la population
arménienne de Turquie avait été massacrée en 1915 au cours de sa déportation,
ordonnée par le gouvernement turc, hors des zones peuplées par les Arméniens
au nord-est de la Turquie. Ces massacres avaient fait entre 1 million
et 1,5 million de morts. Depuis, les Arméniens n'ont jamais cessé de
se battre pour obtenir la reconnaissance du "génocide" de 1915, ce qu'aucun
gouvernement turc n'a accepté de faire. De nombreux diplomates turcs
ont payé ce refus de leur vie dans les années 70 et au début des années
80 à travers le monde et spécialement en France.]
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l'ouverture des archives ottomanes
Une " glasnost " longtemps attendue
Article paru dans l'édition du 19.05.89 du Monde
- C'est une véritable révolution qui est intervenue dans les conditions
d'accès aux archives ottomanes, après le décret entré en vigueur mardi
16 mai. Jadis ouvertes aux chercheurs étranges avec une extrême parcimonie,
après six mois de formalités et uniquement sur des sujets peu sensibles,
elles leur sont désormais entièrement accessibles sur présentation d'une
simple pièce d'identité pour tous les documents catalogués juqu'à l'année
1938 : cela sous réserve que certains bureaucrates des archives, particulièrement
méfiants et redoutés des chercheurs et qui feignaiant, le jour même
de l'inauguration, d'ignorer le nouveau règlement, ne mettent pas d'obstacles
à cette glasnost historique.
- La tragédie arménienne est au coeur de l'ancienne comme de la nouvelle
politique. Ankara était accusé par les Arméniens de fermer ses archives
pour dissimuler l'existence d'ordres gouvernementaux d'extermination,
qui conféreraient au massacre de 1915 le caracatère d'un génocide prémédité.
Les Turcs ont toujours vu dans l'insistance des Arméniens à faire admettre
cette notion le prélude à une demande de compensation territoriale.
Selon eux, les ordres gouvernementaux concernaient uniquement une déportation
loin des zones de combat de la première guerre mondiale, rendue nécessaire
parce que les Arméniens, travaillés par l'ennemi russe dont les rapprochait
le christianisme orthodoxe, auraient été susceptibles, avec son appui,
de constituer une cinquième colonne sécessionniste. Au cours de la déportation
dans une Anatolie en proie à la famine, des massacres auraient été commis
localement, sans engager la responsabilité du gouvernement ottoman.
- Jusqu'à 1986, le faible avancement du classement rendait problématique
l'ouverture aux chercheurs étrangers d'archives que les Turcs n'avaient
pas cataloguées : depuis le changement d'alphabet, décidé en 1926, le
nombre des experts formés à l'ancienne langue diminuaient d'année en
année.
Les historiens pourront désormais trancher. D'une part, le recrutement
de trois cents archivistes a permis de faire passer, entre 1987 et 1989,
de 3 % à 9 % pour les documents isolés et de 13 % à 57 % pour les registres,
la proportion cataloguée de cent millions de pièces d'archives.
Une commission spéciale a recensé tous les documents concernant les
Arméniens existant dans les différents fonds (politique, économique,
religieux). Leur rassemblement, sous forme de photocopies en cinquante-cinq
volumes de cinq cents pages, l'original demeurant accessible, abrégera
considérablement la localisation du document recherché.
- Cinq siècles d'histoire : Les dix milles documents, aujourd'hui disponibles
sous cette forme, concernent la période 1691 _ date du premier document
mentionnant les Arméniens _ à 1894 ; il en reste vingt mille à publier,
jusqu'à la fin de l'Empire ottoman en 1922.
- Pour la période cruciale de la fin du dix-neuvième siècle et celle
qui couvre la première guerre mondiale et la guerre turque d'indépendance
(1914-1922), jusqu'à la république, les chercheurs pourront utiliser
les documents catalogués dans leurs registres originaux : c'est le cas
de deux cent vingt-quatre volumes de délibérations du conseil des ministres
pour la période 1885-1922, qui contiennent en particulier toutes les
décisions concernant les Arméniens prises durant la période de déportation
et de massacre.
- Selon le professeur Justin McCarthy, auteur d'un ouvrage de référence
sur la question (1), " on ne pourra comprendre le problème si on ne
considère que 1915, sans tenir compte de la dégradation des relations
turco-arméniennes et des massacres réciproques à la faveur des guerres
russo-turques depuis 1827 : pour cela, il faut qu'à leur tour les Russes
et les Arméniens ouvrent toutes leurs archives ".
- L'intérêt des archives ottomanes dépasse, de loin, la question arménienne,
elles couvrent cinq siècles d'histoire d'un ensemble allant de la Yougoslavie
et de la Hongrie, les " portes de Vienne ", que les Ottomans ont failli
franchir, au Moyen-Orient et au Maghreb, avec la seule exception du
Maroc. C'est dire qu'il n'est pas un seul des grands problèmes régionaux,
du Kosovo au Liban, à la Palestine et à Chypre, des racines de l'intégrisme
au lent cheminement en Orient des idées de laicité et de nationalisme,
dont les origines ne puissent recevoir un éclairage nouveau de ces archives.
Tout ces problèmes ont un point commun : ils reflètent la difficile
transition vers des Etats-nations d'un empire organisé sur la base de
communautés religieuses largement autonomes et auxquelles l'idée de
nation est restée totalement étrangères jusqu'au dix-neuvième siècle
: ni la culture politique qui leur était commune, ni leur dispersion
géographique ne les avaient préparées à l'adoption soudaine d'idéologies
et de formes d'organisation politique que l'Europe occidentale, devenue
exportatrice de son propre modèle, avait mis plus d'un millénaire à
élaborer.
- FARRERE MICHEL
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