C/ Révisionnismes et leurs banalisations - Les abusés ou les comparses ?
Déstructurations (inter)nationales & Inconscient(s) collectif(s)
PETITE ENCYCLOPEDIE
DU GENOCIDE ARMENIEN

F/ Après le vote du 12 Octobre 2006, les réactions dans les médias

  • Les députés contre l'histoire, par Michel Wieviorka MONDE | 16.10.06 | 14h45  •  Mis �jour le 16.10.06 | 14h45

    Dans l'ensemble des débats que suscite en France depuis une quarantaine d'années la poussée des identités culturelles et des demandes mémorielles, la revendication arménienne présente des caractéristiques singulières.

    Elle est portée par un ensemble de communautés qui relèvent d'une diaspora elle-même en relation avec un pays indépendant aujourd'hui, l'Arménie, et avec divers pôles, y compris en Turquie, pays où eut lieu le génocide. Cela pourrait autoriser une comparaison avec les revendications juives de France, qui ont abouti en leur temps à ce que notre pays reconnaisse son rôle dans la destruction des juifs d'Europe par les nazis. Mais ce que veulent les associations arméniennes de France ne met pas en cause le récit national français, et si elles interpellent notre nation et son Etat, c'est pour lui demander de reconnaître les torts historiques d'une autre nation, d'un autre Etat - et ici, la comparaison avec la question juive perd tout son sens. La demande arménienne s'inscrit dans un climat général où tout ce qui touche au racisme et aux discriminations est particulièrement sensible, mais sans que l'on puisse dire qu'il existe en France, même de la part de Français, de manifestations significatives d'un racisme antiarménien - tout au plus peut-on évoquer quelques épisodes relevant de l'importation sur notre sol du différend turco-arménien. Sur ce point, l'expérience arménienne en France diffère de celle, par exemple, des acteurs qui réclament qu'on reconnaisse les crimes esclavagistes ou coloniaux du passé, tout en dénonçant le racisme anti-Maghrébins ou anti-Noirs des temps actuels. Il n'y a pas de continuité entre la blessure historique, et une haine dont pâtiraient les Arméniens de la part de leurs concitoyens dans la France contemporaine.En s'étant mis d'accord avec Patrick Devedjian pour faire voter une loi rendant passible de prison quiconque nie le génocide arménien, François Hollande encourt trois reproches. Le premier est de sembler dire que le dispositif législatif actuel est inopérant face à la montée d'un problème crucial. Or ce dispositif avait notamment permis de faire condamner en 1995 l'historien Bernard Lewis à verser 1 franc de dommages et intérêts pour sa récusation, dans les colonnes du Monde, de l'usage du terme "génocide" pour qualifier les massacres de 1915. Le traitement juridique, à l'aide des textes existants, des quelques manifestations où des slogans négationnistes ont été entendus ne pose pas de difficultés insurmontables, et notre pays n'est pas soulevé par de puissantes campagnes de presse ou de vastes mouvements d'opinion porteurs d'un quelconque "négationnisme".La prise de position la plus contestée a été celle de Gilles Veinstein, un historien s'étant présenté en 1995 dans le débat public comme proche intellectuellement de Bernard Lewis. Il intervenait sans relais politique, et jamais porté par la moindre haine raciale ou xénophobe.Ajoutons que la pratique, qui consiste à donner suite aux pressions d'un groupe se présentant sous l'aspect de la communauté, en dit long sur l'incohérence de certains acteurs politiques. Notamment ceux qui n'acceptent, en principe, d'envisager dans l'espace public que des individus libres et égaux en droit, et qui rejettent en théorie toute tentation multiculturaliste - sauf bien sûr s'il s'agit de leur propre communauté ou de leurs intérêts électoraux. C'est pourquoi la reconnaissance parlementaire d'autres génocides, qui d'ailleurs pourraient concerner la France plus directement (Grands Lacs africains), n'est pas à l'ordre du jour, tout simplement faute de communautés suffisamment puissantes pour tenter de l'obtenir.Deuxième faute : alors que, dans leur grande majorité, les historiens demandent qu'il soit mis fin sinon aux lois mémorielles actuellement en vigueur (lois Gayssot, Taubira, etc.), du moins aux tendances à les démultiplier, une partie de la classe politique, annulant au passage le clivage droite-gauche, prétend dire le vrai en matière historique, et en l'occurrence sans grande compétence, et s'arroge une responsabilité qui ne devrait pas être la sienne. La loi est de ce fait une insulte aux historiens, et à tous ceux qui considèrent que c'est à l'histoire d'établir les faits. De plus, elle paralysera la recherche : quel est le chercheur qui serait assez fou pour lancer des travaux dans un domaine sous si haute surveillance, quel est le professeur qui encouragera ses étudiants à défricher les pages obscures d'un passé devenu lumineux de par la loi ?La démarche de François Hollande vise d'une part à flatter de façon démagogique l'électorat arménien, et d'autre part à caresser dans le sens du poil l'électorat, beaucoup plus large, qui veut tenir la Turquie à distance de l'Europe. Ce faisant, et quel que soit le jugement que l'on porte sur l'éventuelle entrée de ce pays dans l'Union européenne, elle ignore, troisième faute, le travail de la société turque sur elle-même : les positions des Arméniens de ce pays, qui ne sont pas demandeurs d'une telle loi en France, ou la poussée du nationalisme turc, qui trouve en cette loi un aliment supplémentaire pour prospérer dans ses appels à la radicalité souverainiste et à l'autoritarisme. Elle ignore, tout aussi bien, la situation géopolitique au Moyen-Orient, et notamment la délicate question des relations entre l'Arménie et la Turquie.

    Elle affaiblit tous ceux qui, en Turquie comme ailleurs, s'efforcent de transformer la question arménienne en un débat démocratique reposant sur un ensemble d'échanges sérieux où des historiens compétents confrontent leurs travaux.

G/ Courrier de protestations

  • le 16 octobre 06 à 13:10 sur le Forum NAM
    COURRIER QUI SERA TRANSMIS A TV5MONDE, à l'intention de Mr DESAINT-Animateur de l'émission.
    Hier 15.10, le sujet à la une de l'émission Kiosque était l'approbation par les Parlementaires Français de la Loi concernant la sanction de la Négation du Génocide Arménien.
    L'animateur était Philippe Desaint. Et les invités, présentés par l'éditorialiste comme "les plus grands journalistes de la Presse Internationale", étaient: Alberto Toscano, journaliste Italien. Axel Krause,"journaliste" Américain vivant à Paris. Joav Toker, journaliste Israelien. Et une journaliste Coréenne dont je ne me souviens, malheureusement, plus du nom.
    M. nPh. Desaint a d'abord fait une revue de la Presse Internationale dont La Marseillaise, et Vatan (Turquie )dont la 1ére page titrait: "Ce n'est pas la France qui va nous donner à manger" dixit (soit-disant) Les Arméniens de Turquie...
    Le ton était donné.
    Ph. Desaint de poser sa 1ère question à J.Toker, en gros du style "est-ce bien vu par Israel ce mélange des génocides par rapport à la Shoah...?"
    J. Toker de répondre: condensé de ses réponses"comment des députés ne connaissant pas cette histoire qui s'est déroulée 1 siècle avant à l'autre bout de l'Europe(?) peuvent-ils se prononcer sur ce sujet." ou alors " L'Holocauste, a eu lieu, lui, en Europe, en France et Allemagne précisément mais pas les massacres Arméniens, etc..." autrement dit qui ne regarde pas l'Europe (la France en particulier) puisque s'étant déroulé dans un "Autre Monde" et en des "Temps Immémoriaux". PS-Pourtant il est un ferme défenseur de l'entrée de la Turquie dans cette Europe. Et il devrait savoir, en tant qu'intelligence supérieure et "journaliste" de surcroit, le role qu'ont tenu les puissances Occidentales Allemande, Française et Anglaise dans tous ces évenements tragiques.
    Monsieur Toker fairait bien de relire Lemkin (qui a cité, lui, le Crime commis contre les Arméniens par les jeunes Turcs comme un GENOCIDE EFFROYABLE. Ou s'il en a le temps, il peut aussi, s'informer auprès des Professeurs d'Histoire (tous deux Israeliens) que sont MM.Israel Charny et Iair Auron qui eux connaissent vraiment l'Histoire.
    Quant à la réponse de Mr. Axel Krause, suite à la question posée par l'animateur au sujet des réactions américaines à propos du vote des députés Français, elle était carrément à VOMIR. Ce triste monsieur s'est permis de PORTER des ACCUSATIONS TRES GRAVES à l'encontre de la COMMUNAUTE ARMENIENNE DE FRANCE (Le Lobby Arménien comme il dit). Extraits : "Depuis quelques jours , aprés avoir rencontré des personnes et bavardé avec elles (sic), je me suis rendu compte que les Arméniens étaient jaloux des juifs et donc qu'ils voulaient aussi une loi pour le Génocide, car maitenant (avec ironie) on doit dire Génocide, n'est-ce-pas?" Et de surenchérir quelques instants après, quand vint son tour de parole: "de toute façon,il n'y a aucune preuve que ce génocide ait eu lieu et personne aujourd'hui ne peut le prouver etc..."
    A VOMIR, ECOEURANT, INFAME, ABJECT...
    Comment ce menteur de mauvaise foi et ignorant peut-il se considérer comme un journaliste? Et pire, comment TV5MONDE peut-il lui donner tant de crédit, en l'invitant pratiquement à chaque Kiosque, ou d'ailleurs toutes ses interventions manquent de rigueur et sont souvent partiales. Je ne m'attarderais pas sur la prestation de A.Toscano, qui lui,bien qu'ayant critiqué avec sa virulence habituelle la Loi récemment votée (ce qui est son droit le plus strict) a dit que la Turquie devait reconnaitre le Génocide Arménien qui est un fait Historique INDENIABLE.
    Monsieur DESAINT, je ne suis qu'un humble téléspectateur qui regarde souvent TV5MONDE car voyageant beaucoup pour des raisons professionelles, et qui de ce fait a souvent l'occasion de vous voir (de meme que le responsable de Thalassa dans la publicité de votre chaine). Je ne suis pas un juge des propos de chacun et bien sur chacun a le droit de défendre ses convictions. Je suis à 99,9 pour cent pour la Liberté d'expression.
    Mais les méchants et très orientés propos tenus par Joav Tomer, et surtout Axel Krause m'ont profondément heurté et il était pour moi blessant de ne pas etre en face d'eux afin de leur donner les réponses adéquates. Il est évident qu'ils sont à fond pro-turcs et ils voulaient vraiment humilier les Arméniens. Il est des tonalités dans la voix qui ne trompent pas.
    Je pense qu'un duel au fleuret... "moucheté" eut été nécessaire.
    De grace, Monsieur, en tant que journaliste Français et représentant d'une grande chaine Nationale de réputation maintenant mondiale, et donc détenteur d'un grand pouvoir d'influence, vous pourriez aisément inviter des journalistes d'ailleurs (Arméniens par exemple) capable de porter contradiction quand il est nécessaire. Et croyez-moi,votre émisqsion d'hier en avait rudement besoin.
    Mes Sincères Salutations.
    MICHEL KEVORKIAN
    PS. Les réponses des personnes interviewées ne sont pas reproduites au mot à mot , mais elle traduisent bien le fonds de leur propos


Le dictionnaire analogique, un outil indispensable pour mieux ressentir et nommer les différentes facettes et phases des enchaînements post-génocidaires de 1915 dans le domaine médiatico-sémantique