• A/ Questionnement et débat
  • B/ Relations politiques algéro-algériennes
  • C/ Relations franco-algériennes
  • D/ Relations euro-algériennes
  • E/ Relations algéro-américaines
  • F/ Relations algéro-pays arabes
  • G/ Un axe Alger-Ankara ?
  • H/ Le passé ottoman de l'Algérie
  • I/ Regards algériens sur l'Empire ottoman
  • J/ L'Eglise catholique en Algérie
  • K/ Références Arménie // Algérie
  • L/ Autres pages ADIC concernant l'Algérie

L'Algérie, en recherche authentique de reconnaissance ou sous influence d'Ankara ?

A/ Questionnement et débat

  • Suite à sa récente visite officielle en Algérie à la fin du mois de mai, Recep Erdogan, Premier Ministre turc, reçut le soutien manifeste du Président algérien Abdelaziz Bouteflika. Le Président algérien cherchant en effet appuyer sa demande de reconnaissance des crimes coloniaux pendant la période de l'Empire français,[*] se met en parallèle avec la revendication franco-arménienne et croit bien faire en s'alliant avec l'Etat turc. Dans sa revendication historico-politique légitime sur la destructuration coloniale,[**] l'Algérie aurait-elle trouvé une alliée avec la Turquie négationniste en ricochant sur l'Arménie ? La Turquie qui consacre un budget d'Etat pour réécrire l'Histoire ? Un pays dont le négationnisme officiel bétonné sert de socle symbolique d'impunité concernant ses exactions à l'encontre des Kurdes et ses violations contre les droits de l'Homme ? Si une telle démarche diplomatique officielle est éventuellement avantageuse dans le registre commercial avec la Turquie, elle semble relever cependant d'un amalgame mal conseillé. En réponse à une telle myopie, nous invitons le Président algérien à s'éclairer par la lecture du très bon album de bandes dessinées du dessinateur franco-algérien Farid Boudjellal sur une enfance autobiographique attachante -dont la grand-mère, Mémé d'Arménie, est porteuse d'un grave secret...[***]
    Nil Agopoff

B/ Relations politiques algéro-algériennes

C/ Relations franco-algériennes

D/ Relations euro-algériennes

E/ Relations algéro-américaines


F/ Relations algéro-pays arabes


G/ Un axe Alger-Ankara ?

  • La pensée politique de Mustafa Kemal Atatürk et le Mouvement national algérien (Nahas M. Mahieddine) :

    L'appartenance de l'Algérie à l'Empire ottoman pendant plus de trois siècles crée un sentiment complexe vis-à-vis des Turcs, sentiment difficile à qualifier en raison des circonstances qui ont amené ces derniers dans ce pays et de l'évolution de la politique des autorités de la Régence envers la population locale. Néanmoins, l'invasion coloniale favorise la formation d'une image du pouvoir turc passé et de l'État turc du début du XXe siècle au niveau de l'imaginaire collectif des Algériens où se mêlent à la fois la réalité et le fantasme. Cette attitude psychologique traduit en fait l'idée consciente ou inconsciente de privilégier l'appartenance communautaire pour mieux se singulariser politiquement et culturellement par rapport au pouvoir colonial français.

    Lorsque le réalisme et l'évolution de la situation du pays ainsi que celle des idées mènent les Algériens à la construction d'un mouvement national qui définit l'algérianité à partir d'un discours politique rationnel tout en menant une action culturelle et sociale préparant la société à se libérer du pouvoir colonial, l'élite et les dirigeants qui prônent cette libération continuent néanmoins de regarder vers ceux qu'ils ressentent comme étant les plus proches non seulement d'un point de vue sociologique ou culturel mais aussi politiquement notamment lorsque l'action politique est l'expression d'un nationalisme menée contre ceux qui s'évertuent à le nier.

    C'est dans cette perspective et en ce sens qu'on peut observer chez les principaux leaders algériens, au moins pendant un moment, sinon une admiration pour Mustafa Kemal Atatürk, du moins un exemple dont certains aspects méritent un regard particulier.

    Cette étude est donc une tentative de réponse à l'interrogation qu'il semble opportun de poser sur les rapports entre le mouvement national algérien et la pensée politique de Mustafa Kemal Atatürk en tentant de montrer comment à partir d'un rapport privilégié entre l'Algérie et la Turquie s'est greffé un lien entre les idées politiques du fondateur de la Turquie moderne et celles de quelques personnalités du mouvement national en Algérie




  • May 25 2006 PanArmenianNet
    Algeria sides with Turkey on many matters, including the issue of the Armenian Genocide, Algerian President Abdelaziz Bouteflika said yesterday at a meeting with Turkish PM Recep Tayyip Erdogan. Bouteflika agrees with Turkey, which “proposes a joint study of history by academics.”

    The Prime Minister reportedly said a European Union decision to reject Turkey's possible membership would threaten global peace and lead to a clash of civilizations, instead of an alliance of civilizations. Erdogan said that the population living in Europe is not only Christian, stressing that the EU cannot ignore Muslims who constitute the second largest group in Europe. “If the EU is to become a Christian club, it should announce this,” he said.

    The Turkish PM noted that Turkey has always asked the EU a question: What they expect from Turkey? “If the answer is integration we say “yes” but if it is “assimilation” then our answer is “no.” We want an understanding based on unity in numbers to come true,” Erdogan added, reports Turkish Daily News.


  • Quoi de plus fallacieux que ce titre « GÉNOCIDE EN ARMÉNIE ET MASSACRE DU 17 OCTOBRE 1961 » ? Vous ne voyez pas pourquoi ou vous ne voulez pas voir ? Expliquons nous.

    Génocide et massacre sont mis tous deux au singulier. Autrement dit, Chems Eddine CHITOUR, qui semble inféodé à la pensée turque, se moque de nous. Pourquoi ? Parce que pour faire un génocide il faut plusieurs massacres tandis qu’un massacre ne fait pas un génocide. On l’aura compris, la relation est univoque. C’est là que gît la supercherie sémantique dans la conception même des faits. Certes, localement, au moment même où se déroule les crimes constituant le massacre, l’horreur est la même pour celui qui subit les violences mettant fin à sa vie et à celles des siens. C’est là, l’atome élémentaire de l’horreur, l’insécable à partir duquel se créé le massacre ou le génocide. La différence entre massacre et génocide ne réside donc pas dans la nature du fait élémentaire mais bien dans leur extension particulière. Le massacre est limité à un lieu et à une partie de la population. Il ne s’étend pas à la manière d’un génocide à l’ensemble du territoire national ou de l’empire et à l’ensemble d’une population. Or, pour que cette extension existe, il faut une volonté de la conduire à son terme. On passe ainsi du crime comme cas singulier, au massacre comme cas particulier, au génocide comme cas général. Dans chaque cas existe bien une volonté. Mais celle-ci, passant de l’individu à l’institution, met en œuvre autre chose que du hasard. Une organisation est indispensable, donc une pensée préalable imaginant celle-ci.

    Si les massacres de Shétif ont duré une journée ou une semaine, combien d’années ont duré ceux des Arméniens ? Chems Eddine Chitour oublie soigneusement de nous le mentionner. Sa pudeur historique ne l’honore pas puisqu’une journée de massacres en une région serait génocide alors que des années d’exterminations systématiques sur un continent ne seraient que massacres. A moins que cette rhétorique ne cache une autre sémantique selon laquelle tuer du chrétien ne serait que massacre alors que tuer du musulman serait d’emblée génocide. C’est à vérifier.

    Or, le cas arménien met bien en évidence la nécessité pour les Turcs de penser à plusieurs stratégies. Premièrement, d’éliminer tous les ruraux afin de dégager à un moment précis des terres et des biens pour accueillir les Turcs chassés de l’empire ottoman. Deuxièmement, de se débarrasser des hommes afin d’éviter toute révolte en période de guerre. Troisièmement, surtout de permettre à la bourgeoisie turque de se constituer en tant que telle en faisant main basse sur les biens industriels et la fortune des chrétiens, se constituant ainsi un capital qui lui faisait jusqu’alors défaut.

    La boutade de Churchill est vraie ! C’est bien le politique qui fait l’histoire. L’historien, qui arrive un peu tard, ne fait que la réécrire à sa manière, comme il le peut ou pire comme on lui dicte le pourvoir. Vouloir prétendre l’inverse, à savoir que l’histoire échapperait totalement au politique et que seul l’historien aurait le monopole d’en écrire la première page, est une vision corporatiste qui s’auto décerne le monopole du monde. Donc, la boutade de Churchill mise en exergue à la manière d’un argument défensif ne nous dérange pas, au contraire. Le politique fait l’histoire en signant des déclarations de guerre et d’exterminations. L’historien ne relate les faits que bien après. La problématique de la proposition de loi n’est pas dans cet aspect. Elle réside dans le fait que depuis plusieurs années, les Turcs ne cachent plus leur prétention de mettre l’Europe au pas et de perpétuer autant qu’ils le pourront l’amnésie du génocide, la destruction de toute œuvre de civilisation pouvant rappeler de près ou de loin l’acte primitif de leur identité nationale reposant sur le charnier fondateur de leur état nation.

    La proposition de loi «tendant à réprimer la contestation de l’existence du génocide arménien», est nécessaire aujourd’hui en France, même si par la suite elle devrait endosser un autre habit pour dégager de leur angoisse les historiens ou les démocrates s’insurgeant au nom de la liberté d’expression. Cette loi est nécessaire pour mettre fin à l’intention turque d’éliminer encore et partout les Arméniens vivant en Europe ou ailleurs. Chems Eddine Chitour se garde bien de traiter cet aspect des choses, tout comme ceux qui s’insurgent en brandissant une bonne raison. Cette pudeur est douteuse pour des gens revendiquant justement la liberté d’expression ou le rappel à la mémoire. Comme quoi, l’amnésie frappe tout le monde en tous lieux et de tous temps.

    Contrairement à ce qu’avancent les pro négationnistes, la France n’est pas au banc des nations. Les raisons en sont simples : la loi n’est pas encore votée et le débat continue. La question reste donc ouverte, ce qui permet d’engager les débats démocratiques. Cet aspect des choses est soigneusement écarté par les négationnistes pour faire croire à un monde figé dans ses idées. Les arguments avancés par les esprits inféodés à la turquité négationniste sont donc contestables puisque tous ne sont que leurre et veulerie.

    Un exemple, parmi d’autres, de cet esprit qui escamote pour mieux tromper : « La Turquie est une vieille terre de civilisation, de culture et de religion. Elle porte mieux que tous les pays européens, la plupart des valeurs judéo-chrétiennes de l’Europe, les apôtres tels que Paul ou la mère de Jésus (qui aurait fini sa vie près d’Éphèse), le mont Ararat (de l’arche de Noé). Pourquoi la Turquie ne ferait-elle pas partie de l’Europe ? » Le télescopage temporel entre Anatolie et Turquie est clair. Faire croire que de tous temps l’Anatolie fut turque, comme on avait tenté de faire croire que les Hittites étaient turcs afin de s’approprier l’histoire des lieux et des origines. En fait, l’histoire turque s’enracine mal dans cette préhistoire où fleurirent tant d’idées et tant de civilisations antiques. La Turquie est plutôt mal ancrée à cette Anatolie lumineuse qui lui échappe. Tout comme elle reste culturellement mal ancrée au monde qui l’entoure : Caucasien, Persan, sémite, européen. Elle n’est rien de tout cela. Son désir de domination n’a d’égal que ses frustrations.
    La proposition de loi n’est pas une polémique inutile, car elle préserve aussi l’avenir de vivre ensemble, cette dimension pas même perçue par ses détracteurs, surtout pas devrais-je même dire si je regarde comment s’intègrent certains Turcs en France.

    Contrairement à ce qu’avance Chems Eddine Chitour, les Arméniens de Turquie ne sont pas les premiers concernés par cette loi. Les premiers concernés sont en général tous les Français et en particulier les Français d’origine arménienne. Pour les autres, étrangers à la France, l’argument est faux et utilisé comme moyens de pression faussement moralisatrice. Les lois françaises ne nuisent aucunement à la liberté d’expression en Turquie ou ailleurs. Les Turcs n’ont pas attendu l’expression d’une proposition de loi à Paris pour tenter d’embastiller leur futur prix Nobel.
    En tant que professeur, Chems Eddine Chitour nous la sort bonne, jugez vous-même : «, il est triste de constater à quel point les députés français sont sensibles aux questions éthiques, ». Je vous laisse replacer cette phrase dans son contexte. Mais, entre nous, ce passage est en soi croustillant, surtout quand on sait d’où il est écrit. Je passe sur les pourquoi et comment du génocide, tellement les raccourcis sont historiquement fallacieux.

    Si, durant la colonisation, les Algériens pensent avoir subi un génocide, c’est-à-dire d’exterminer tous les Algériens, et non des massacres, qu’ils aient au moins le courage de le dire par eux-mêmes et pour eux-mêmes, plutôt que d’être instrumentalisés comme des objets par les négationnistes turques. Je ne savais pas que l’histoire de l’Algérie et des Algériens s’écrivait aujourd’hui à Ankara comme au temps de l’empire ottoman.

H/ Le passé ottoman de l'Algérie

I/ Regards algériens sur l'Empire ottoman

J/ L'Eglise catholique en Algérie

K/ Références Arménie // Algérie

L/ Autres pages ADIC concernant l'Algérie


à compléter au fur et à mesure