- Témoignages très poignants dans les archives françaises sur des Arabes choqués devant un tel enfer, enterrant des cadavres arméniens, puis priant pour leur salut :
Document N# 16 N 2946 se trouvant dans les Archives du Ministère de la Guerre (Paris) : d'un courrier venant du Colonel de La Panose, Attaché militaire à Londres au General Joffre, Commandant en Chef les Armées francaises. Voici l'extrait de son annexe N# M.I.2.b :
Information from two Arab Officers
recently arrived in England from Kermanshah, via the Caucasus
and examined by Sir Mark Sykes
War Office, 25th September 1916_
...The Armenians were dying of tiphus and disentery, and the roads were littered with their decomposing bodies. The empty desert cisterns and caves were also filled with corpses. Both (Arab) Officiers agree that this was the most appalling state of affairs, and that unless it had been a matter of ocular demonstration, it would be incredible. The Turkish Officers of the Battaillon were horrified at the sights they saw, and the Regimental Chaplain on coming across a number of bodies dismounted his horse and publicly prayed that the Divine punishment of these crimes should be averted from the Moslems, and by way of expiation, himself worked at digging graves for the dead bodies. When marching from Ras-ul-Rain to Er-Radi, the soldiers of the Battalion often put up their hands to avert the sight of the numerous bloated naked corpses of murdered women who lay by the road side. Two sayings were common among the common soldiers : "Ras-ul-Ain is a shambles" and "No man can ever think of woman's body except as a matter of horror instead of attraction, after Rus-ul-Ain". Rus-ul-Ain was used as a place of concentration for Armenians, and 12,000 was the number usually there, the average number of the incoming parties and outgoing parties (viz : - those going to be murdered) cannot be estimated accurately.
Arthur Beylérian, Les Grandes Puissances, l'Empire ottoman et les Arméniens dans les Archives françaises (1914-1918), Editions de la Sorbonne, Paris 1983, pp 250-251
- Echos du Génocide arménien dans la presse syrienne (1877-1930) -en arabe, Editions "Al Zakira", Liban 2004
(articles de présentation : un 1er en anglais , un autre avec une partie en arabe et page en français)
- Article en arabe de Sayed Abdel Majid, correspondent à Ankara du quotidien d'Abu Dhabi "Al Ittiahad", (31/5/2005), avec pour titre : Arménie: Les souvenirs de la tragédie du Génocide infligent la tristesse et remuent les sentiments.
- Les camps de concentration
de Syrie et de Mésopotamie:
- le sort des déportés
- les témoignages en français
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Une vision de l'enfer qui a choqué le peuple arabe témoin de ce cauchemar
- Récit n° 188 recueilli par Verjine Svazlian - Récit de Soghomon Roupén Yéténiguian, né en 1900 à Mersine. Traduction Louise Kiffer
Je ne souhaite pas à mon ennemi de voir ce que mes yeux ont vu. Mon cœur s'arrête sur le chemin de Der-Zor, pour que je me remémore tout.
300 à 400 femmes et jeunes filles ont enlevé leurs ceintures; elles se sont attachées les unes derrière les autres, et se sont jetées dans l'Euphrate pour ne pas tomber aux mains des Turcs.
On ne voyait plus l'eau couler, les corps recouvraient le fleuve, ils étaient entassés les uns sur les autres, les chiens étaient devenus enragés à force de dévorer la chair humaine..
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Chérif
Hussaïn ibn Ali |
- Après la défaite des Empires centraux en 1918, l'Empire ottoman libéral juge les criminels jeunes-turcs par un tribunal militaire. Mais cela restera sans suite : les criminels ayant été en effet en fuite pour certains ou jouissant de l'impunité pour d'autres restés au pays. De plus, le nouveau Sultan Mehmed VI, ayant la qualité de Calife, de Commandeur des Croyants, ne condamnera pas l'instrumentation du Djihad de 1914 dans le meurtre du peuple arménien.
Avec l'installation du nouveau régime, la République turque se veut être "un pays européen" par une image de marque qu'on cherche à moderniser : interdiction du port du voile islamique et du couvre-chef de l'époque ottomane, le fez.
La Turquie en acquérant cette image vestimentaire à l'européenne, colle en fait l'image des massacres organisés (et inconsciemment de son concept) aux autres orientaux de la région qui gardaient le costume traditionnel : les Arabes qui recouvraient leur indépendance et les Kurdes qui seront massacrés à leur tour par les armées kémalistes. Par ailleurs, profitant de ce changement vestimentaire, le nouveau pouvoir kémaliste recycle les anciens criminels à son service.
- De plus, la Turquie kémaliste dans sa volonté de faire table rase, supprime l'institution prestigieuse du Califat en 1924. Cette suppression était destinée en non-dit pour ne pas qu'un Calife autonome et imprégné de la tradition du Livre avec sa richesse spirituelle coranique et de la sunnah -contrairement à l'islam instrumentalisé des janissaires et du devchirmé ottoman- puisse un jour condamner solennellement le génocide de 1915, un crime contre l'Humanité et contre l'islam.
L'instrumentalisation du Djihad de 1914 au service du crime de 1915 n'étant toujours pas dénoncée, la confusion entre le religieux et la non-condamnation du Génocide de 1915 reste en suspens et finit par s'intaller en filgrane, déstructurant ainsi le symbolique.
L'absence maintenue du Commandeur des Croyants dans cet espace islamique régional, créera un vide en profondeur. Le Califat, cette institution religieuse si prestigieuse dès l'origine de l'islam, ne sera plus là pour faire face au fondamentalisme qui cherche inconsciemment à réagir à cette destructuration amorcée en filigrane.
Pouvant profiter de cet état de fait, c'est ainsi que des élements centrifuges en dérive criminelle ne manquent pas de s'attaquer à cet espace amoindri et de s'engouffrer aujourd'hui dans le terrorisme...
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Nil Agopoff_
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- En arabe par Nora Arissian, Beyrouth2002 : Les atrocités arméniennes dans la Mémoire syrienne / La position des intellectuels syriens au sujet du Génocide arménien - Nora Arissian, diplomée de l'Université d'Erévan et chercheuse à l'Université de Damas
- "La suppression du Califat en 1924 par les turcs a provoqué une profonde déception et un grand choc pour les musulmans du monde entier." (Mohammed Amin Al-Midani) - Les deux congrès musulmans de 1926
- Du fait qu'il y a eu un Congrès en 1926 au Caire, il y a là un axe de recherches et d'investigations. En effet à cette époque, il y avait au Caire une forte communauté arménienne, ancienne, très bien structurée, cultivée, prospère, bien intégrée et tout naturellement en bonnes relations avec les dignitaires de l'islam.
Certainement il y a dû y avoir des démarches de la part de l'Eglise apostolique arménienne auprès de ces dignitaires égyptiens qui ont participé à ce congrès pour faire condamner les massacres de 1915-1922. A se renseigner auprès des intellectuels et historiens arméniens ou non d'Egypte. (N.A.)
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