Négation ou déni par omission ?

  • La Turquie et l'Union européenne à la veille du sommet de Copenhague
    . conférence organisée le 6 décembre 2002 à la Sorbonne
    . par l'Association Etudiante Franco-Turque
    . et par le Magistère de Relations Internationales de l'Université de Paris I.


  • Trois intervenants venus défendre la cause de la Turquie
    . M. Uluç Ozulker, ambassadeur de Turquie en France,
    . M. Didier Billion, "Directeur de recherches" à l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS)
    . et Mme Gerardi, journaliste à Courrier International.

Citations

  • L'ambassadeur Uluç Ozulker
    - "La Turquie a gardé pendant cinquante ans l'Europe sur son flanc Est "et de ce fait" a subi des poussées déstabilisatrices qui ont laissé des plaies, que l'Europe devrait prendre en considération".
    - Sinon, " la déception serait irréparable".
    - "Il est vrai que les Turcs sont arrivés tard en Europe, comme les Hongrois"
    - "La Turquie assure votre protection"
    - "La Turquie n'est pas un pays musulman. La majorité des Turcs sont musulmans. C'est un pays laïque"
    - "Il n'y aucune connotation islamique dans le nouveau parti au pouvoir, c'est un parti laïque"
    - "L'armée n'est pas antidémocratique".
    - Jacques Delors disait qu'il y avait trois piliers à l'Europe, l'un d'eux étant l'humanisme grec : "Eh bien, les deux-tiers de la Grèce antique sont sur le territoire turc."
    - "Si nous perdons la Turquie au profit d'un autre monde, vous en souffrirez plus que nous !"
    - "La Turquie n'a jamais eu de problèmes avec les pays arabes."
    - L'ambassadeur n'a pas prononcé une seule fois les mots "kurde" ou "arménien", mais il a parlé de Chypre.

  • M. Billion
    - "L'Empire ottoman est le légataire de l'Empire byzantin. […] La religion est un non-problème. L'islam est une religion européenne. Si ce n'était pas le cas, alors il fallait soutenir Milosevic et combattre les Bosniaques aux côtés des Serbes qui sont chrétiens."
    - "La Turquie est une démocratie installée, qui connaît des manquements, mais nous sommes mal placés pour lui donner des leçons, pensons à la guerre d'Algérie." "La Grande Bretagne avec l'Ulster, l'Espagne avec les Basques, elles non plus ne peuvent donner des leçons"
    - "La pauvreté en Turquie ? Mais en France aussi, je vois des gens misérables quand je me promène dans la rue!"
    - Il y a des brutalités policières, mais la police française n'est pas irréprochable."
    - Sur la question kurde : " Je crois que c'est la mauvaise façon de l'aborder, il faut une certaine forme de décentralisation. […] Ce n'est surtout pas nous Français qui devons donner des leçons, […] la question corse n'a peut-être pas été traitée si bien que cela. C'est aux responsables turcs de trouver leur solution."
    - "Pour moi, 'nationalisme' n'est pas un terme péjoratif."
    - "la Turquie n'est pas le paradis, encore que ses plages ressemblent au paradis, mais aucun pays ne l'est"

  • Mme Gerardi
    - à propos des guerres entre la Turquie et l'Europe (" enfin, cette partie de l'Europe ") :
    - " Nous nous sommes battus avec les Turcs, c'est merveilleux. C'est un élément de recevabilité. […] car ainsi nous pouvons nous réconcilier. "
    - " C'est une opportunité pour l'Europe de s'étendre jusque tout près de Jérusalem et du Moyen Orient, ce que les Croisés avaient voulu faire. " (Remous dans l'assistance)
    - " Je ne veux pas commencer les bagarres mais je vais finir avec trois termes. Ce sont : Kurdes, Arménie ou Arméniens, Chypre. […] Des sujets difficiles. Mais la Turquie arrivera sûrement à les surmonter. " (L'ambassadeur a suggéré que ce serait plus facile d'y parvenir si la Turquie était dans l'Union que si elle restait à l'extérieur).
    - Parmi les arguments en faveur de la candidature turque, elle a aussi cité " la merveilleuse cuisine turque. "
Questions et remarques
  • Il n'y a pu y avoir que peu de questions et remarques (sur l'armée, la démographie, l'économie, et aucune sur les droits de l'homme), les orateurs accaparant la parole.
  • Un monsieur a déclaré que les menaces ne convaincraient pas les auditeurs venus avec des doutes, et qu'il valait mieux souligner les points positifs,
  • Une dame a demandé quand la Turquie allait reconnaître le génocide des Arméniens : la salle s'est alors figée, il y a eu un moment de sidération, les trois intervenants semblaient médusés.
  • Une organisatrice a alors mis fin à la soirée en disant qu'il n'y aurait plus qu'une seule question…