- « Comment tu t’appelles ?– Je ne sais pas. – Quel jour es-tu née ? – Je ne sais pas… ». Elle s’appelle Virginie. Elle est née en 1909 à Erzeroum. Elle a six ans quand, un matin d’avril, les massacres commencent… Sous ses yeux, son père meurt, sa mère disparaît. Recueillie par un Turc, gouverneur de la ville, elle vivra à ses côtés jusqu’au jour où, enlevée dans les rues de Beyrouth à l’âge de onze ans, elle sera conduite dans un orphelinat de la montagne libanaise. Par la suite, le hasard des rencontres l’amènera à Alexandrie où, en 1935, elle deviendra gouvernante chez les Anhoury, famille qui sera sienne durant soixante-huit ans.
- En mai 2003, Pierre Anhoury enregistre et filme Virginie qui conte ce morceau de vie : 1909-1935. Claire Mouradian , spécialiste de l’Arménie et du génocide, l’a complété de documents. Dupuy et Berbérian l’ont illustré.
- « C’était sans doute vers avril, papa et maman étaient tristes. Un jour, papa est rentré, ils ont parlé tous les deux avec maman. Elle a commencé à pleurer, ma tante aussi… Et aussitôt, tout en pleurant, elles se sont mises à préparer des biscuits… Le lendemain matin, elles nous réveillent… Ce matin-là, on a tout quitté, on a laissé la maison comme elle était. On a mis ce qu’on prenait sur un cheval. Et on est parti. »
- Livre-témoin, « récit-film », où voix, documents, photos et dessins originaux, inscrivent une histoire individuelle dans la grande Histoire.
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