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Revue des Études Arméniennes . Tome-III . 1923

  • -1/ Comité français de secours aux victimes des évènements d'Orient. Appel à l'Opinion (novembre 1922) pp.83-88

  • -2/ "Un appel pour l'Arménie" pp.89-91 publié le 17 décembre 1922 au Journal des Débats

  • -3/ Lettre adressée par la Ligue internationale philarménienne aux représentants de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Italie à la Conférence de Lausanne, en date du 19 janvier 1923, pp.93-96
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-1/ APPEL À L'OPINION (novembre 1922)

  • Un Comité français de secours s'est constitué pour porter assistance aux victimes des événements d'Orient, sans distinction de nationalité, ni de religion, en particulier aux réfugiés, chassés de leurs maisons, de leurs champs, de leurs foyers, dépouiilés de leurs biens, et dont le nombre s'élève aujourd'hui à plus d'un million.

    C'est en un large sens de charité vraiment universelle que la France, depuis François Ier, a toujours compris la mission de protection , qui est restée le plus glorieux et le plus sacré de ses privilèges en Orient.

    Dans toutes les épreuves, qui, depuis des siècles, ont affligé les malheureuses populations de ces pays, toujours on a entendu les plus illustres représentants de la France, Victor Hugo il y a cent ans, puis Gambetta, Denys Cochin, Jaurès, Albert de Mun, Albert Vandal, Millerand, Clemenceau, Anatole France, défendre la cause des victimes au nom de l'humanité. Toujours, hier encore, on a vu les marins et les soldats français, les Consuls et les Missionnaires de la France prêts, les premiers, à secourir toutes les misères, même au péril de leur vie.

    C'est pourquoi son Éminence le Cardinal-Archevêque de Paris, dans sa lettre pastorale du 23 septembre dernier, répondant à une démarclie du Saint Synode de l'Église orthodoxe de Grèce, a appelé tous les fidèles et toutes les âmes généreuses au secours des effroyahles misères, où sont engloutis dans le Levant "des centaines de milliers de chrétiens, sans gîte et sans pain, en proie à la plus affreuse terreur".

    M. le Président Poincaré, dans son discours de Vaucouleurs, le 8 octobre, a proclamé que la France ne consentira pas à répudier les grands intérêts séculaires qu'elle a en Orient, qu'elle veillera, comme par le passé, sur les nombreux établissements qu'elle y a fondés, qu'elle ne sera pas indifférente au sort des nationalités chrétiennes, qui, pendant tout le cours de son histoire, lui ont fidèlement gardé leur confiance".

    Sous ces hautes inspirations, émus par le spectacle d'une si grande misère, nous faisons un chaleureux appel à tous les Français de toutes les opinions, pour continuer les plus nobles traditions de la France; pour répondre à l'immense cri de détresse qui nous vient de l'Orient; pour secourir ceux qui souffrent là-bas; pour leur donner aujourd'hui des vivres et des vêtements; pour les aider demain à reconstruire leurs maisons, leurs écoles, leurs églises, leurs foyers; pour leur porter le réconfort de notre sympathie fraternelle.

    LE COMITÉ.

Président : Son Éminence le cardinal Dubois, archevêque de Paris.

Membres :
Raoul Allier, doyen de la Faculté de théologie protestante de Paris,
Dr Arnaud,
Henri Austruy, directeur de la Nouvelle Revue,
Maurice Barrés, de l'Académie française,
Joseph Barthélémy, député du Gers, professeur à la Faculté de Droit,
Victor Basch, professeur à la Sorbonne,
Basdevant, professeur à la Faculté de Droit,
Léonce Bénédite, conservateur du Musée du Luxembourg,
Victor Bérard, sénateur, professeur à l'École des Hautes Études,
Alfred Berl, directeur de Paix et Droit,
Henri Berthélemy, de l'Institut, professeur à la Faculté de Droit,
Robert de Billy, ministre plénipotentiaire,
Mme Robert de Billy,
Paul Biollay,
général Arthur Boucher,
Victor Boucher, ingénieur,
Fernand Bouisson, député des Bouches-du-Rhône,
Antoine Bourdelle, sculpteur,
Georges Bourdon, homme de lettres,
Paul Bourget, de l'Académie française,
Breaud, sous-directeur des Chemins de fer de l'Etat,
Emile Buré, directeur de L'Eclair
Dr Calmette, de l'Académie de Médecine, sous-directeur de
l'Institut Pasteur de Paris,
Maurice Casenave, ministre plénipotentiaire,
général de Castelnau, de l'Institut, député de l'Aveyron,
Lucien Cayeux, professeur au Collège de France,
Mgr Chaptal, évéque d'Isionda, auxiliaire de S. E. le Cardinal
archevêque de Paris,
général Château.
André Chéradame, homme de lettres,
Mme Denys Cochin,
Henry Cochin,
Ambroise Colin, conseiller à la Cour de Cassation,
Dr P.-L. Couchoud, agrégé de l'Université,
Alfred Croiset, de l'Institut, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris,
Maurice Croiset, de l'Institut, administrateur du Collège de France,
Dr Pierre Delbet, de l'Académie de Médecine, professeur à la Faculté,
A. Denfert-Rochereau,
Gaston Deschamps, homme de lettres, député des Deux-Sèvres,
Paul Doumergue, directeur de Foi et Vie,
Edouard Driault, président du Comité Michelet,
Dr Pierre Duval, professeur à la Faculté,
Eugène d'Eichthal, de l'Institut,
Gustave Fougères, de l'Institut.
Anatole France, de l'Académie française, président du Comité Pro Armenîa,
Mme la Marquise de Ganay,
Mlle Ilalia Garibaldi,
Paul Gaultier, directeur de La Revue bleue,
Auguste Gauvain, rédacteur au Journal des Débats,
P. Grimanelli, directeur honoraire au Ministère de l'Intérieur,
Jean Guillemin, ministre plénipotentiaire,
Edmond Haraucourt, directeur du Musée de Cluny,
Bernard Haussoullier, de l'Institut,
Jean Hennessy, député de la Charente,
général Henrys,
Maurice Holleaux, ancien directeur de l'Ecole française d'Athènes,

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Théophile Homolle, de l'Institut, administrateur général de la Bibliothèque Nationale,
Gaston Jêze, professeur à la Faculté de Droit,
– Mgr Lagier, directeur des Ecoles d'Orient,
– MM. Marius-Ary Leblond, hommes de lettres,
– Alexandre Lefas, avocat à la Cour d'Appel,
Israël Lévi, grand rabbin de France,
Rapliaël-Georges Lévy, de l'Institut, sénateur,
Charles Lyon-Caen, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences morales et politiques,
Frédéric Macler, professeur à l'Ecole nationale des langues orientales vivantes.
Maurice Margot, directeur général des Chemins de fer P. L. M., membre de la Chambre de commerce de Paris.
A. Meillet, professeur au Collège de France,
André Michel, de l'Institut, professeur au Collège de France,
Wilfred Monod, pasteur de l'Eglise réformée,
Mme Nélaton.
Paul-Henri Nénot, de l'Institut,
Mme la Comtesse Mathieu de Noailles,
le Comte d'Ormesson, ambassadeur de France,
Michel Paillarès, directeur du Bosphore.
Mme Panas.
le général Pau, président de la Croix-Rouge française,
Hubert Pernot, chargé de cours à la Sorbonne,
Charles Lucas de Pesloüan, ingénieur,
Alfred Poizat, homme de lettres.
Edmond Pottier, de l'Institut, conservateur au Musée du Louvre,
Léopold Pralon, vice-président des aciéries de Denain et d'Anzin,
Jean Psichari, professeur à l'école des langues orientales,
René Puaux, publiciste,
Edouard Quellenec, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées,
Pierre Quesnel, ingénieur, ancien directeur aux chemins de
fer helléniques,
Raymond Recouly, directeur de la Revue de France,
Salomon Reinach, de l'Institut.
Théodore Reixach, de l'Institut.
Rist, professeur à la Faculté de Droit,
J.-E. Roberty, pasteur de l'Église réformée,
Mme la Duchesse douairière de Rohan,
Jules Sageret, homme de lettres,
Félix Sartiaux, chef des Services administratifs du Chemin de fer du Nord, chargé de mission archéologique en Orient,
Gustave Schlumberger, de l'Institut,
Pasteur Edouard Soulier, député de la Seine,
Thiébaut, ministre plénipotentiaire, secrétaire général de la Société de secours aux blessés militaires,
J. Viénot, directeur de la Revue chrétienne,
Jean Vignaud, homme de lettres,
Guy de Wendel, député de la Moselle.

- Siège du Comité :
. à l'OEuvre d'Orient, rue du Regard, 20, Paris (VIème).
. Pour la distribution des secours, le Comité se propose de faire appel à la Croix-Rouge française.
- Adresser la correspondance :
. à M. le Dr P.-L. Couchoud, rue Saint-Charles, 16, Versailles (S&O) secrétaire;
. ou à M, René Puaux, place de la Madeleine, 19, Paris (VIIIème). secrétaire.
- Et les souscriptions :
. à Mgr Lagier, rue du Regard, 20, Paris (VIème), trésorier,
. ou à M. Félix Sartiaux, quai d'Orsay, io5, Paris (VIIème), trésorier.
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-2/ UN APPEL POUR L'ARMÉNIE
Site GALLICA : Journal des Débats 17 décembre 1922

  • Sur l'initiative de M. A. Meillet, professeur au Collège de France, l'appel suivant, en faveur de l'Arménie, vient d'être adressé à la Conférence de Lausanne :

    La situation effroyable dans laquelle se trouve actuellement la population arménienne de Turquie est une honte pour le monde civilisé.

    Depuis le Congrès de Berlin, où le gouvernement turc a promis d'introduire des réformes dans l'administration des provinces arméniennes de l'Empire, et où les six puissances de l'Europe se sont engagées à surveiller l'exécution de ces réformes, cette malheureuse population n'a obtenu que des massacres.

    Pendant la guerre, les Alliés ont solennellement déclaré que la libération de l'Arménie turque était un des buts de la lutte qu'ils menaient; l'article 22 du pacte de la Société des Nations et les décisions prises par les gouvernements alliés après la victoire, ont consacré cette promesse ; la Société des Nations, par plusieurs motions votées à l'unanimité, a confirmé la nécessité de sauvegarder l'avenir de la race arménienne par la constitution du Foyer national, qui lui a été promis. Ces promesses n'ont point encore été mises à exécution, et le peuple arménien a subi
    des désastres bien plus grands que ceux qui l'avaient frappé avant la guerre. Par suite du dévouement montré par ce peuple à la cause des Alliés, plus d'un million deux cent mille Arméniens ont péri, depuis huit ans, victimes des massacres, des déportalions, des épidémies et de la famine; les survivants ont dû quitter leur sol natal et se réfugier en divers pays; plus de 600,000 malheureux se trouvent aujourd'hui, sans toit, sous des tentes, dans des baraquements, privés de leurs soutiens, puisque les hommes valides ont été retenus et déportés à l'intérieur.

    L'humanité et la justice, l'honneur des Alliés et l'intérêt des Turcs eux-mêmes exigent qu'un terme soit mis à ce martyre de l'Arménie et que le Foyer national soit constitué sans retard, afin que ces multitudes de réfugiés puissent s'y réunir et vivre en sécurité.

    L'élite intellectuelle de la France a toujours soutenu la cause de ce vieux peuple laborieux et pacifique, ami des lettres et des arts, et qui, depuis des siècles, a rendu tant de services à la civilisation. Prendre les mesures nécessaires pour assurer son existence et pour maintenir sa culture nationale doit être une des tâches principales de la Conférence de Lausanne. Nous avons le ferme espoir que les délégués de la France et ceux de tous les pays, qui prennent part à la Conférence, donneront à cette question, d'une si haute importance morale, la solution équitable,
    que la conscience universelle est unanime à réclamer.

    Paris, le 8 décembre 1922.

    Signé :
Anatole France, de l'Académie française
comtesse de Noailles
– Maurice Barrès, de l'Académie française, député de la Seine
– Gabriel Fauré
– A. Meillet, professeur au Collège de France
– Charles Diehl, de l'Institut
– général de Lacroix
– Gustave Schlumberger, de l'Institut
– Fernand Gregh
– Henri de Régnier, de l'Académie française
– René Pinon
– Paul Dukas
– A. Bartholomé
– F. Gémier, directeur de l'Odéon
– Mme Second -Weber
– Vincent d'Indy
– Edouard Branly, de l'Institut
– Gabriel Mouret
– Mgr Ch. Lagier, directeur de l'OEuvre d'Orient
– Mgr Alfred Baudrillard, de l'Académie française
– Auguste Gauvain, de l'Institut
– Emile Buré, directeur de l'Éclair
– Ludovic de Contenson
– abbé J. Delarue
– Ernest Lémonon, membre du Comité de la Société des Gens de Lettres
– Ferdinand Brunot, doyen de la Faculté des Lettres
– Henry Berthélemy, doyen de la Faculté de Droit
– M. Molliard, doyen de la Faculté des Sciences
– docteur Charles Richet, de l'Institut
– Robert de Flers, de l'Académie française
– Pierre Mille
– Alfred Croiset, de l'Institut
– Paul Boyer, administrateur de l'École des langues orientales vivantes
– Gustave Hervé, rédacteur en chef de la Victoire
– Edmond Haraucourt, directeur du musée de Cluny
– Eugène Lautier, rédacteur en chef de l'Homme Libre
– Maurice Croiset, administrateur du Collège de France
– H. Capitant, professeur à la Faculté de Droit

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– Albert Besnard, directeur de l'École des Beaux-Arts
– Henri Rabaud, directeur du Conservatoire
– Henry Bidou
– René Puaux
– André Chéradame
– Frédéric Macler
– A.-Ferdinand Herold
– E. Senart, de l'Instilut, président de la Société asiatique
– Bouisson, député des Bouches-du-Rhône
– A. Margaine, député de la Marne
– Xavier Vallat, député de l'Ardèche
– Charles Gide, professeur à la Faculté de Droit
– Paul Fournier, de l'Institut, professeur à la Faculté de Droit
– Edouard Soulier, député de Paris
– Maurice Bellet, député de la Haute-Garonne
– Marins Moutet, député du Rhône
– Gaston Deschamps, député des Deux-Sèvres
– Ch. Guernier, député de l'llle-et-Vilaine
– Léon Daudet, membre de l'Académie Goncourt,
député de la Seine
– Lucien Guitry
– Alfred Vallette, directeur du Mercure de France
– Paul Labbé, secrétaire général de l'Alliance française
– Antoine Bourdelle
– G. Lacour-Gayet, de l'Institut
– René Dumesnil, rédacteur en chef du Rappel
– G. Millet, professeur à l'École des Hautes-Études
– Dr Roux, directeur de l'Institut Pasteur
– L. Havet, de l'Institut
– Camille Flammarion, de l'Ilnstilut
– Rachilde
– J.-H. Rosny aîné, de l'Académie Goncourt
– Victor Bérard, sénateur du Jura
– Louis Martin, sénateur du Var
– Jean Guilloteaux, sénateur du Morbihan
– Dr Noël Cazals, sénateur du Cantal
– H. de Lavrignais, sénateur de la Vendée.

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-3/ LETTRE ADRESSÉE PAR LA LIGUE INTERNATIONALE PHILARMÉNIENNE
AUX REPRÉSENTANTS DE LA GRANDE-BRETAGNE, DE LA FRANCE ET DE L'ITALIE,
À LA CONFÉRENCE DE LAUSANNE EN DATE DU 19 JANVIER 1923

Excellence,

La Conférence de Lausanne approche de sa fin, et nous constatons avec une profonde émotion que la question de l'Arménie, noyée selon les demandes des Turcs dans celle des minorités, n'a pas été résolue.

Si le Traité de paix ne fait pas mention du Foyer national arménien, s'il ne réalise pas cette oeuvre de justice, de réparation et de droit, rien ne sera changé dans la condition du peuple arménien qui reste sans asile, ni foyer, ni état civil et qui a fuit l'Anatolie pour sauver sa vie menacée, perdant tous ses biens et tombant à la charge de la charité publique européenne et américaine.

Dans leur fuite les Arméniens se heurtent à des portes fermées, ou qui ne s'ouvrent qu'à condition qu'ils puissent présenter des passeports ou des pièces administratives qu'il leur est impossible de fournir.

Qu'on songe aux villages entiers d'Anatolie autrefois peuplés d'Arméniens, aux maisons qu'ils possédaient, aux magasins où ils faisaient tout le commerce du pays, aux champs qu'ils cultivaient, à la prospérité dont ils jouissaient! Tout cela, qui représente des sommes considérables, leur a élé pris avec violence par le Gouvernement turc ou des particuliers. La justice la plus élémentaire exigerait que le Gouvernement turc en restitue au
moins une partie.

Les Turcs proposent à ces milliers d'Arméniens errants, de rentrer dans leurs anciennes demeures, mais la confiance n'existe plus, ayant été trop souvent cruellement trompée.
.
La Conférence se séparera-t-elle sans avoir apporté une solution à cette situation unique dans l'histoire ?

Le Foyer national arménien reste toujours la revendication fondamonlale, non seulement des Arméniens, mais de l'opinion publique du monde entier. Sa création est devenue une des conditions essentielles d'une paix durable dans le Proche-Orient.

Après les formelles décisions des Alliés à Londres en mars 1921 et à Paris en mars 1922 , après les votes unanimes de la Société des Nations en 1921 et 1922, après les multiples et précises déclarations des plus hauts représentants des Puissances de la grande guerre et pour lesquelles les Arméniens ont combattu, l'abandon du Foyer national dans le Traité de Lausanne constituerait, si aucun acte des Puissances ne venait à y remédier,
une véritable faillite de la Justice internationale du droit des peuples.

Quoi qu'il en advienne, et en attendant la réalisation définitive de ce Foyer dans les territoires historiquement arméniens, la Ligue internationale philarménienne demande aux Puissances Alliées réunies à Lausanne, de proclamer d'une façon précise, en un acte parallèle au Traité de Paix, qu'elles assureront aux survivants du peuple arménien décimé, un refuge dont l'organisation matérielle et la protection internationale pourraient être confiées
à la Société des Nations ou à toute commission interalliée comprenant des représentants de l'Amérique.

Devant la gravité internationale de cette question et l'émotion que produira dans le monde entier la décision prise à Lausanne d'abandonner la libération des Arméniens de Turquie dans le Traité de paix, l'acte que nous sollicitons des Alliés avant de quitter Lausanne, constituera la seule issue pour sauver des centaines de milliers d'Arméniens réfugiés, d'un irréparable désastre, et la seule façon pour les Puissances de faire honneur à leurs signatures. Cette solution permettra d'attendre la reconstitution de l'Arménie sur son territoire historique.

Nous suggérons en outre que les Puissances constituent une commission internationale qui prenne en main, dès la signature du Traité de Paix, toutes les questions se rattachant au sort des réfugiés arméniens où qu'ils soient.

Quant à la Ligue internationale philarménienne, elle n'abandonnera jamais la cause de cette nation martyre. Elle se sent responsable vis-à-vis des grands mouvements d'opinion publique qu'elle représente et qui se sont manifestés partout; elle réclamera sans cesse justice. Elle attend en toute confiance des Puissances Alliées la décision qui soulagera la conscience de l'humanité et permettra d'assurer au Proche-Orient une paix réellement
fondée sur le Droit.

Veuillez agréer, Excellence , l'assurance de notre haute considération.


Le Président Signé : Ed. NAVILLE
,
Le Secrétaire général . Signé : Aug. de MORSIER.

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à compléter
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