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- PETITE ENCYCLOPEDIE DU GENOCIDE ARMENIEN - La Question arménienne dans la presse mondiale (de 1878 à nos jours)
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en préparation
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N/ le Traité de Lausanne 1923 . [wikipédia.FR + autres langues]
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  • Le traité de Sèvres imposé au gouvernement du sultan de Conslantinople par les Alliés n'a pas été accepté par la nation turque. Un gouvernement révolutionnaire constitué à Angora a éliminé le sullan. Après une entente particulière avec la France, qui a évacué la Cilicie, et une guerre victorieuse contre la Grèce, guerre qui s'est terminée par l'occupation et l'incendie de Smyrne, un nouveau traité a été signé à Lausanne le 24 juillet 1923 entre le gouvernement de la grande assemblée nationale de la Turquie, d'une part, et l'Empire britannique, la France, l'Italie, le Japon, la Grèce, la Roumanie et la Yougoslavie, de l'autre. Ce nouveau traité annule en fait le traité de Sèvres, sauf en ce qui concerne les territoires asiatiques de langue arabe qui sont détachés de la Turquie. L'Arménie qui avait signé le traité de Sèvres, ne figure plus d'aucune manière dans ce nouveau traité; la nation arménienne y est abandonnée.

    L'Arménie qu'avait restituée le traité de Sèvres ne pouvait se réaliser que s'il se trouvait une puissance pour en assumer, du moins au début, la protection. Or, la France à qui ses Alliés ont laissé toute la charge d'assurer, en ce qui la concerne, l'exécution du traité de Versailles et qui a dû, avec ses seules ressources, entreprendre de restaurer ses régions envahies, ne pouvait se charger d'une expédition contre la Turquie ni même la financer. L'Angleterre, à qui le souci de sa situation commerciale imposait de maintenir la valeur de sa monnaie et qui avait des entreprises partout dans le monde, devait se contenter de ce qui était pour elle l'essentiel, à savoir de garantir la grande voie de Suez par l'occupation ou le protectorat des pays arabes voisins du canal; elle n'a pu même donner à ses protégés grecs le moyen de résister à l'effort turc. Les États-Unis, sur lesquels on avait beaucoup compté et dont quelques citoyens avaient fait tant espérer, ont décidé de se retirer de toutes les alïaires politiques d'Europe et d'Asie Mineure. La nation arménienne s'est trouvée sans protecteur, et du traité de Sèvres, il ne lui est resté qu'une cruelle déception. A Lausanne, le souvenir même en est aboli.

    Aucun Foyer arménien n'est prévu.

    Rien n'est stipulé en faveur des émigrés, qui, par conséquent, demeurent exclus de Turquie.

    En vertu de l'article 65, "les biens, droits et intérêts, qui existent encore et pourront être identifiés sur les territoires restés turcs. . ., et qui appartiennent à des personnes étant, au 29 octobre 1914, ressortissants alliés, seront immédiatement restitués aux ayants droit, dans l'état où ils se trouvent". Mais le gouvernement turc n'a pas pris l'engagement de restitue à ses sujets chrétiens les biens dont ils ont été dépouillés, et dont, par suite, ils demeurent privés.

    C'est dire que l'Europe a tacitement reconnu pour acquise l'oeuvre que le gouvernement turc a réalisée en massacrant, en exilant et en dépouillant de leurs biens les Arméniens d'Asie Mineure et en enlevant par la violence à la nation arménienne le territoire qui était le sien depuis plus de deux mille ans.

    Quant aux Arméniens qui sont demeurés en Turquie, principalement à Coustanlinople où il n'a pas été possible de les massacrer et de les spolier entièrement, il n'est rien prévu pour eux sauf par les articles du traité relatifs à la protection des minorités. Le nom des Arméniens ne figure nulle part. Ces articles stipulent l'égalité des droits civils et politiques pour tous les sujets turcs, le droit pour les minorités non musulmanes de garder leur statut familial ou personnel, et celui d'avoir leurs écoles, leurs institutions pieuses et charitables. Mais tous ces droits ne sont garantis que par des recours à la Société des nations, et ces recours ne peuvent être introduits que par un membre du Conseil. On sait d'ailleurs ce qu'ont valu jusqu'ici les engagements de ce genre pris par le gouvernement turc.

    A. Meillet.
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  • [A/] la Grande Guerre : les Alliés, les Empires centraux et la Diplomatie internationale — [B/] Le Génocide de 1915 — [C/] Participations arméniennes-arménophiles en France et dans le monde — [D/] Fronts en Méditerranée et la Légion d'Orient — [E/] le front russo-ottoman 1914-1917 — [F/] situation en Transcaucasie 1917-1920 (Bakou.Tiflis.Érévan) — [G/] l'armistice de Moudros 1918 & fuite des Jeunes-Turcs en Allemagne — [H/] l'Empire ottoman libéral — [I/] la 1ère République arménienne 1918-20 — [J/] le Traité de Sèvres 1920 — [K/] le Foyer arménien de Cilicie : l'occupation française de Cilicie jusqu'en 1921 — [L/] Premières années arméno-soviétiques Nov1920-1923 — [M/] Victoire des forces kémalistes. Smyrne. — [N/] le Traité de Lausanne 1923
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à compléter