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Sujet du mail : Deutschland, steh zu deiner Verantwortung ! - Allemagne, assume tes responsabilités ! ...au delà de la realpolitik allemande à propos de la reconnaissance du génocide des Arméniens en 1915 : une question germano-allemande ? |
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Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous...
Im Augenblick, als ich sterben muss, proklamiere ich, dass ich keinen Hass gegen das deutsche Volk und gegen wen es auch sei. Jeder wird seine Belohnung, als Sühne und als Lohn bekommen. Das deutsche Volk und alle anderen Völker werden in Frieden un Brüderlichkeit leben. Der Krieg wird nicht mehr lange dauern. Glück an Alle ! Madame, Monsieur, C'est ainsi que s'exprimait le résistant et poète franco-arménien, Missak Manouchian, dans sa lettre à sa bien-aimée quelques heures avant d'être fusillé par les nazis au Mont Valérien près de Paris, le 21 février 1944. Le génocide des Arméniens qui avait pu être perpétré en 1915 dans l'Empire ottoman en profitant du fracas des États-nations pendant la première Guerre mondiale, avait rendu Missak Manouchian orphelin. Ce fut également le cas pour beaucoup d'autres résistants franco-arméniens qui se sont battus pour la France contre l'occupant nazi lors de la seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui dans le cadre de la construction d'une Union européenne démocratique, les euro-citoyens que nous sommes, nous ne pouvons qu'apprécier ces lignes de Missak Manouchian, comme nous apprécions et respectons le geste très fort de l'ancien chancelier allemand Willy Brandt allant s'agenouiller devant le monument aux victimes du nazisme à Varsovie en décembre 1970. Grâce à internet et sa modernité, nous pouvons être au courant du message visionnaire de Missak Manouchian qui trouve naturellement son expression aujourd'hui dans la demande de reconnaître les deux génocides de 1915 : aussi bien de la part des descendants des survivants arméniens et araméens de 1915 que des euro-citoyens épris de justice et de paix. Un génocide brise la chaîne humaine de transmission et remplace la Mort –ce chaînon naturel qui relie une génération à l'autre– par le meurtre prémédité et le déni qui fait perdurer les ravages du passé dans le présent. Ainsi, face à la puissance de la realpolitik qui cherche à mener le monde actuel, veuillez me permettre, Madame, Monsieur, de vous adresser cette pétition mise sur web par l'association AVAAZ dont la première phrase est : "Deutschland, steh zu deiner Verantwortung !" – Allemagne, assume tes responsabilités ! . Cette pétition privée fait suite à plus de 150.000 voix recueillies sur le site du Bundestag exprimant une demande de reconnaissance du génocide de 1915 au mois de mars dernier. La Chancelière, Madame Angela Merkel, a refusé de donner suite. Or faut-il le rappeler, qu'à l'époque, l'Allemagne impériale qui était l'alliée de l'Empire ottoman, a eu en effet sa part de complicité dans l'organisation des déportations et dans des exterminations. Ce fut le cas aussi dans la genèse du djihad préparée par une équipe d'orientalistes de l'Empire allemand. La Guerre sainte a été en effet déclarée en novembre 1914 dans l'Empire ottoman alors que son gouvernement n'était pas islamiste mais d'idéologie raciste-laïcisante, le pantouranisme. Dans le cadre de l'Union européenne, on ne peut pas rester silencieux devant ces faits. Avec des moyens dérisoires, les associations des descendants des survivants de 1915 ont à faire face à un puissant lobbying en relations publiques à budgets colossaux de la part d'Ankara –bétonné par son idéologie nationaliste-kémaliste et structuré dans son négationnisme d'État. Un génocide bloque le temps tant qu'il y a déni. Il ne s'inscrit pas dans l'histoire, mais rompt l'histoire.(*) Certes, aujourd'hui, les relations entre les Arméniens et les Allemands qui remontent au Moyen Âge sont riches et constructives, pas seulement sur les plans de la culture ou du religieux mais aussi dans un vécu mutuel authentique. On ne peut que s'en féliciter. Cependant, comme la philosophe Hélène Piralian-Simonyan, on peut se poser / poser des questions réelles à propos de cette complaisance qui n'est pas négligeable, insignifiante ou anodine. En effet, au de là de la realpolitik habituelle entre États, il serait bon que des associations euro-citoyennes allemandes dans leur réalité quotidienne, (se) posent cette question malgré tout : de quoi retournent les causes non visibles, non dites ou inconscientes d'une telle realpolitik de la part de la République fédérale allemande ? Pour terminer, comme en lançant une bouteille à la mer avec un message, en toute sincérité, oserais-je espérer que vous puissiez signer personnellement la pétition AVAAZ.org ? ...sinon en parler dans votre proche entourage ? Je pense que vos collaborateurs feront suivre ce courrier à l'ETHICS OFFICER de votre direction générale. Il s'agit d'un point historico-éthico-culturel réel et important en droits de l'Homme qui concerne non seulement l'État allemand mais aussi sa société civile –dont votre institut culturel fait partie intégrante. Peut-être votre Ethics Officer, pourra-t-il prendre aussi une réelle position face à l'impunité du déni de crime génocidaire ? Le déni banalisé d'un génocide impuni ne peut qu'en effet, développer des conséquences sociologiques en discriminations ou en déliquances –consciemment ou inconsciemment. En vous remerciant de votre attention et vous rappelant que le centenaire du génocide des Arméniens et des Araméens est dans trois ans, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'assurance de mes sentiments distingués. Nil V. Agopoff . né à Paris en 1944 . retraité .
– Conseiller historique à l'Association nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens (l'ANACRA à Paris)
– Membre du Conseil d'Administration de l'UCFAF (Union culturelle françaises des Arméniens de France fondée à Paris en 1949)
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- SVP attacher ce document JPG >> chancelier allemand Willy Brandt s'agenouillant devant le monument aux victimes du nazisme à Varsovie en décembre 1970. : car le vrai débat est au-delà d'une realpolitik allemande de circonstance par rapport à la Turquie |
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