- LE 21 OCTOBRE 1923
Le 21 octobre 1923, le quotidien marseillais LE PETIT PROVENCAL publiait
la lettre que le maire de la ville, le Dr Siméon Flaissières, venait d’adresser
au préfet des Bouches-du-Rhône :
« Depuis quelque temps se produit vers la France, par Marseille, un
redoutable courant d’immigration des peuples d’Orient, notamment des
Arméniens. Ces malheureux assurent qu’ils ont tout à redouter des Turcs.
Au bénéfice de cette affirmation, hommes, femmes, enfants, au nombre
de plus de 3000, se sont déjà abattus sur les quaisde notre grand port.
Après l’Albano et le Caucase, d’autres navires vont suivre et l’on annonce
que 40000 de ces hôtes sont en route vers nous, ce qui revient à dire
que la variole, le typhus et la peste se dirigent vers nous, s’ils n’y
sont pas déjà en germes pullulants depuis l’arrivée des premiers de
ces immigrats, dénués de tout, réfractaires aux mœurs occidentales,
rebelles à toute mesure d’hygiène, immobilisés dans leur indolence résignée,
passive, ancestrale. (…)
Des mesures exceptionnelles s’imposent et elles ne dépendent pas des
pouvoirs locaux. La population de Marseille réclame du gouvernement
qu’il interdise vigoureusement l’entrée des ports français à ces immigrés
et qu’il rapatrie sans délai ces lamentales troupeaux humains, gros
danger public pour le pays tout entier ».
- Edmond Khayadjian, Archag Tchobanian et le mouvement arménophile en France, Paris 2001, pp.292-294]
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