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Poèmes de Missak Manouchian
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- Poème de Paul Eluard au groupe Manouchian
- LEGION
Si j’ai le droit de dire,
en français aujourd’hui,
Ma peine et mon espoir,
ma colère et ma joie
Si rien ne s’est voilé,
définitivement,
De notre rêve immense
et de notre sagesse
C’est que ces étrangers,
comme on les nomme encore,
Croyaient à la justice,
ici-bas, et concrète,
Ils avaient dans leur sang
le sang de leurs semblables
ces étrangers savaient
quelle était leur patrie.
La liberté d’un peuple
Oriente tous les peuples
Un innocent aux fers
enchaîne tous les hommes
et, qui ne se refuse à son cœur,
sait sa loi.
Il faut vaincre le gouffre
Et vaincre la vermine.
Ces étrangers d’ici
Qui choisirent le feu
Leurs portraits sur les murs
Sont vivants pour toujours.
Un soleil de mémoire
Eclaire leur beauté.
Ils ont tué pour vivre,
Ils ont crié vengeance.
Leur vie tuait la mort
Au cœur d’un miroir fixe
Le seul vœu de justice
A pour écho la vie
Et, lorsqu’on n’entendra
Que cette voix sur terre
Lorsqu’on ne tuera plus
Ils seront bien vengés ;
Et ce sera justice.
Paul ELUARD Cinq ans après
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- Un poème de Missak Manouchian 1934
Pour l'Humanité, Journal du Parti communiste français
Avant la tombée de la nuit, tu as parcouru le monde,
Tu nous apportes l'écho de tous les horizons de la vie
De toutes ses mains usées par le travail, des luttes et des victoires
Ton appel semblable à la lumière sans entrave des rayons de l'aube
Transi et fouetté par la tempête, tu es le feu qui nous réchauffe
Dans l'obscurité maudite, de notre serment tu es la flamme ardente
Flambée éternelle que les esprits en furie
Vocifèrent de leur haine impudente pour t'éteindre à jamais
Il semble parfois que tu vas t'éteindre, cependant chaque jour
Des volontés d'acier t'attisent, te tiennent debout
Et toi haletant, comme un apôtre aux jours de combat
Tu montres le chemin de la lumière pour la grande victoire de l'Humanité
Traduction Gérard Dédéyan
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Bibliographie
- - Rouben MELIK, Paris 1973, "Poésie arménienne-Anthologie", Les Editeurs Français .Réunis, In8, 563p (un livre de couverture rouge)
- Dans la Revue "Europe" :
EUROPE, Paris 1961, N° spécial, : N° Juin 1961 , "Littérature arménienne"
- un poème traduit par Archag Tchobanian et dit au Grand Amphithéatre de la Sorbonne, le Dimanche 15 Avril 1945 : Festival de Poésie et de Musiques Arméniennes, Paris 1945
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