- La Congrégation avait délégué à la capitale de la Lombardie le P. Jean Zohrabian, personne très instruite, bien connue en Europe par sa publication de la Bible en arménien, avec les variantes des manuscrits, qui, avec son érudition, était un homme de grand tact. Mais toutes ses qualités appréciables n'auraient obtenu aucun résultat favorable, s'il n'avait trouvé de forts appuis auprès du Prince.
- Le premier appui fut son élève pour la langue arménienne, l'Abbé Bréme, fils du Ministre de l'Intérieur d'Italie, qui reçut le P. Zohrabian à bras ouverts et le présenta à son père, lequel se chargea de remettre au ministre du Culte la demands de la Congrégation arménienne. Le second appui du P. Zohrabian fut un arménien : Bédros (Pierre) Abessov de Karabagh, province orientale de l'Arménie. A ce fils de notre patrie, nous devons la bienveillance et la sympathie du Prince Eugène envers la Congrégation. En mentionnant avec une profonde reconnaissance le noble Prince, nous déposons aussi sur la tombe de Bédros Abessov, en guise de couronne de fleurs, la description que fait de lui le P. Elie Tomadjian, le célèbre traducteur en arménien d'Homère, de Plutarque, de S. Jean Chrysostome et de Massillon.
- La lettre était adressée au P. Baptiste Aucher, le théologien très connu, le 7 novembre 1806, et renfermait une lettre de Bédros à ses parents en Karabagh. La lettre devrait être remise par le moyen de nos missionnaires au Caucase. Le P. Elie dit que le père de Bédros s'appelle Abbés, qu'il est mort. La mère, fille de prêtre marié, s'appelle Hripsimé ; le frère : Boghos, ses soeurs Thoumar, Sali, Soria. Leur surnom est Hadem, de la province de Karabagh ; leur ville Choucha ou Chou Kala, le village Vraghne.
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