Napoléon Bonaparte
et les Arméniens
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- Napoléon connut individuellement certains Arméniens, mais il ne connut pas l'Arménie en tant que nation. S'il poursuivit en France une politique culturelle héritée de l'Ancien Régime, et favorable aux études arméniennes, il fonda sa politique en Orient sur le soutien de la Turquie et de la Perse, qui se partageaient l'Arménie depuis le XVIII siècle, tandis que les Russes se posaient en libérateurs. Surestima-t-il la puissance militaire de ses deux alliés musulmans, alors en déclin ? Pouvait-il prévoir que l'hostilité de leurs sujets arméniens générait considérablement les Perse et les Turcs dans leurs attaques contre la Russie ? En fait il n'avait guère le choix. Malgré ses insuffisances la politique menée eut une efficacité relative : en empêchant, en 1808, la prise d'Erévan, ainsi maintenu sous la domination perse, la France retardera de vingt ans l'annexion de l'Arménie orientale par la Russie, à qui les Turcs arrachèrent, d'autre part, en 1812, un traité de paix qui n'était pas trop désavantageux. Mais surtout la poursuite de l'offensive perse dans le Caucase pendant la campagne de Russie pouvait permettre une diversion utile. A plus long terme, on constate que la Question arménienne, qui devait devenir une pomme de discorde entre les grandes puissances dans la deuxième moitié du XIX siecle et jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, était momentanement étouffée par les conséquences de la politique napoléonienne à l'égard de la Russie et du Proche-Orient.
- Jean-Pierre Mahé, Arménie, Dictionnaire Napoléon de Jean Tulard, Paris 1987, pp 121-123
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- « Si je m'étais emparé d'Acre, je prenais le turban; je faisais mettre de grandes culottes à mon Armée; je ne l'exposais plus qu'à la dernière extrémité; j'en faisais un bataillon sacré, mes Immortels! C'est par des Arabes, des Grecs, des Arméniens que j'eusse achevé la guerre contre les Turcs! Au lieu d'une bataille de Moravie je gagnais une bataille de l'Issus, je me faisais empereur d'Orient, et je revenais à Paris par Constantinople ! » Confidence de Napoléon Bonaparte à Mme de Rémusat en 1804 à Paris
- Mémoires de Madame de Rémusat, 1802-1808, paru chez Calmann Lévy, 1880, p.274, Paul de Rémusat (1831-1897) -
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Approche comparée des occultations et des omissions historiques intentionnées :
crimes de Napoléon // génocide arménien
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Deux pages ADIC sur les crimes de Napoléon Bonaparte :
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Associations, musées et archives
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www historiques sur le 1er empire
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