- Un déni de génocide agit surtout en souterrain et est avant tout la construction d'une non-existence de ce génocide. Mutisme à son égard, silence complice ou refus persistant à ne pas le reconnaitre, contribuent à ce déni.
Les déportations, les massacres, les déshumanisations sont exécutés strictement selon les ordres ministériels de la capitale ottomane. "C’est un crime que désapprouve l’humanité, l’islam et tous les musulmans ; mais ceux qui ignorent la vérité ne manqueront pas d’en jeter la responsabilité sur le fanatisme religieux." nous déclarent le capitaine syrien de l'armée ottomane Faïez El-Ghocein (1916).
Les rescapés des massacres et des déportations, encore survivants, affamés, assoifés, exténués, en haillons, décharnés, affluent, hagards, en titubant, comme une cohorte de morts-vivants, se déversant dans le Machrek arabe -qui se remplit de moribonds arméniens. Hurlements des gendarmes turcs s'acharnant sur cette humanité agonisante, l'Euphrate charriant les cadavres, une vision d'apocalypse et d'enfer envahit et saisit le pays arabe et sa population toute encore choquée -comme projetée dans un cauchemar...
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