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Réformes kémalistes ? à l'époque déjà en stratégies et instrumentalisation non-dites...
Aujourd'hui présentant la Turquie comme un pays "laïc", "moderne", "à vocation européenne"
en occultant ainsi en le crime imprescriptible du Génocide par une présentation "euro-clean"
et
faisant glisser ainsi le souvenir des massacres sur l'islam (en exploitant sa diabolisation) |
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- . . . des réformes déjà à l'époque en stratégies et instrumentalisation non-dites :
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- 2 mars 1924 : contrôle de la religion par l'Etat (organe : présidence des Affaires religieuses)
3 mars 1924 : suppression du califat
1924 : loi sur l'unification de l'enseignement qui réduit considérablement l'autonomie des institutions religieuses
septembre 1925 : les confréries religieuses sont interdites et les biens des fondations pieuses transférés au Trésor public
novembre 1925 : loi sur le chapeau (le port du fez est interdit aux hommes et remplacé par le chapeau ou la casquette. Le port du voile est interdit aux femmes), adoption du calendrier occidental
Février 1926 : l’ancienne loi coranique est remplacée par le code civil suisse, le code criminel français, le code pénal italien et le code commercial allemand. L’égalité des sexes est proclamée. La polygamie et la répudiation sont interdites, le mariage et le divorce civil sont reconnus. Le calendrier grégorien basé sur l’année solaire remplace l’année lunaire de 354 jours des musulmans, et on compte les heures de minuit comme en Occident et non plus du lever au coucher du soleil comme les musulmans.
- 10 avril 1928 : suppression de toute référence à la religion dans la Constitution
1 novembre 1928 : adoption des caractères latins (lettres et chiffres)
1931 : adoption des poids et mesures occidentaux
1933 : l'appel à la prière est turcifié, fermeture de la dernière faculté de théologie
1934 : obligation d'un nom de famille
1935 : le dimanche remplace le vendredi comme jour férié
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- Le 1er novembre 1928 une loi votée par la Grande Assemblée Nationale introduisit le nouvel alphabet et interdit l'utilisation des caractères arabes.
Mais en ce qui concerne le voile, il y eut des discours, mais pas de loi précise. le 30 septembre 1925 Mustafa Kemal engagea les femmes à se débarrasser du voile; mais la majorité des femmes instruites l'avaient déjà rejeté depuis quelques années. En revanche, le port du fez fut fficiellement interdit, le 25 octobre 1925 par une loi portant effet à partir du 28 novembre1925. Le port du fez devint une faute punissable.
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En effet la Turquie serait-elle "un pays laïc" ? Sachant :
- que la Turquie fait partie de l'Organisation de la Conférence islamique [la dernière Conférence des Ministres des Affaires étrangères de l'O.C.I. eut lieu à Istanbul en Juin 2004],
- qu'il est obligatoire en Turquie de mentionner son appartenance religieuse sur les papiers d'identité
- que c'est un État laïciste musulman qui prend en charge la formation de ses religieux pour mieux servir son idéologie kémaliste : une idéologie nationaliste bétonnée en jacobinisme. Cela n'étant souvent pas perçu, il y a confusion entre laïcité et laïcisme : une confusion surtout entretenue par les islamophobes qui cherchent à diaboliser l'islam et à faire confondre islam et islamisme.
- et que enfin, la Turquie kémaliste dans sa volonté de faire table rase, a supprimé l'institution prestigieuse du Califat en 1924.
Il y a ici un non-dit très important au niveau de ce dernier registre religieux et symbolique : cette suppression était destinée en non-dit pour ne pas qu'un Calife autonome et imprégné de la tradition du Livre -contrairement à l'islam des janissaires- puisse un jour condamner solennellement le génocide de 1915, un crime contre l'Humanité et contre l'islam.
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La Turquie se voudrait être aussi "un pays moderne" sous prétexte qu'elle a adopté l'alphabet latin. Peut-être, l'alphabet est-il plus approprié à la structure de la langue turque et à sa phonétique que l'alphabet arabe? Car la langue turque n'est pas sémite et appartient au groupe linguistique altaïque turco-mongol. Des linguistes pourraient éventuellement nous le dire. Cependant ce que nous savons, c'est que l'adoption de l'alphabet latin par le régime kémaliste, lui a fait rapprocher l'Europe en flattant ainsi son eurocentrisme.
Mais en fait sous couvert de cette "modernisation", l'État turc a cherché surtout à créer en fait un écran entre les générations turques : afin qu'il y ait entrave pour son propre peuple à la transmission des témoignages sur l'organisation et l'exécution des déportations et des massacres de 1915 et après.
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Même en écartant la réalité géographique d'un territoire plus de 95% hors d'Europe, la Turquie se veut être "un pays européen" par son image de marque : sachant que la nouvelle République turque avait interdit le port du voile et du couvre-chef de l'époque ottomane, le fez (le fez qui a été remplacé dans les campagnes par la casquette et le chapeau dans les villes),
La Turquie en acquérant cette image vestimentaire à l'européenne, a en fait collé l'image des massacres organisés (et inconsciemment de son concept) aux autres orientaux de la région qui gardaient le costume traditionnel : les Arabes qui recouvraient leur indépendance et les Kurdes qui seront massacrés à leur tour par les armées kémalistes.
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