- Par courriel, au pclement @assemblee-nationale.fr
- Montréal, 30 novembre 2003
Sous toute réserve que de droit
À : Monsieur Pascal Clément Président de la commission des lois
Re : Dénonciation et plainte pour propos illégaux
- Monsieur Clément,
Mercredi dernier, lors des débats à l’Assemblée nationale au sujet d’amendements
législatifs visant à criminaliser la dénégation du Génocide arménien,
vous avez tenu des propos injurieux, offensants et dérogatoires. Des
propos manifestement illégaux et préjudiciables, en vertu des Lois mêmes
de l’Assemblée où vous les avez ainsi proférés.
Sachez que votre odieuse intervention a déjà fait le tour du monde,
auprès de toutes les communautés arméniennes, soulevant partout l’ire
et l’indignation.
En matière de génocide, la relativisation, monsieur, est une variante
du négationnisme. Dans sa forme la plus abjecte, puisqu’elle consiste
à établir des degrés dans l’horreur, des niveaux qualitatifs dans l’abomination
absolue.
Y aurait-donc, selon vous, une concurrence quelconque, entre les peuples
victimes de génocide... ? Une compétitivité macabre, basée sur des notions
de comptabilité, de dénombrement mathématique des martyrs et de classification
subjective de leurs souffrances, pour établir ainsi une échelle de mérite
spécifique, en matière de génocide... ? Et c’est vous qui, dans ce concours
innommable, auriez l’habilitation divine de décerner les notes, ainsi
que les mentions y afférentes, « passable », «bien», «très bien»...
?
Au-delà de votre personne insignifiante, vos propos constituent une
honte suprême, entre autres, pour votre titre même au sein de l’Assemblée
nationale. Vous avez gravement terni et souillé l’honneur de la France.
Un sens élémentaire de la décence et de la responsabilité devrait vous
inciter à démissionner immédiatement de vos fonctions.
Recevez, Monsieur, l’expression de mon indignation totale.
Maître Haytoug Chamlian, Avocat
407, boulevard St-Laurent #880 Montréal,
Québec, H2Y 2Y5 Canada
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