- Communiqué de l'AFP -
Agence
France Presse :
Le président
arménien Kotcharian absent au sommet de l'Otan en juin EREVAN, 10
mai (AFP) -
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Le président arménien Robert Kotcharian ne se rendra pas au sommet
de l'Otan prévu à Istanbul les 28 et 29 juin à cause du manque
de progrès dans les relations entre l'Arménie et la Turquie, et
malgré le bon niveau de coopération d'Erevan avec l'Alliance atlantique,
a annoncé lundi à l'AFP la présidence arménienne.
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L'Arménie, qui coopère avec l'Otan au sein du programme de Partenariat
pour la paix, sera représentée à ce sommet par son ministre des
Affaires étrangères Vardan Oskanian, a précisé le porte-parole
de la présidence arménienne Ashot Kotcharian.
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L'absence prévue de M. Kotcharian à Istanbul « reflète l'état
des relations arméno-turques », a-t-il dit, en soulignant que
« la rencontre l'an dernier des chefs de la diplomatie arménienne
et turque n'a enregistré aucun développement positif dans cette
relation ». L'entretien entre M. Oksanian et son homologue turc
Abdullah Gul, en juin lors d'un tête-à-tête en marge d'une réunion
de l'Otan à Madrid, avait donné lieu à un « échange de vues cordial
».
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M. Kotcharian s'était rendu une fois en Turquie en tant que président,
à l'occasion du sommet de l'OSCE en 1999 à Istanbul. La Turquie
a reconnu l'Arménie à son indépendance en 1991, mais sans établir
de relations diplomatiques avec elles. Ankara a fermé sa frontière
avec son voisin en 1993, par solidarité avec l'Azerbaïdjan dont
la province du Karabakh, à majorité arménienne, est passée sous
contrôle de Erevan.
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Les
relations entre les deux pays sont empoisonnées par la question
du génocide arménien.
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Les
massacres et déportations d'Arméniens sous l'Empire ottoman de
1915 à 1917 ont fait 1,5 million de morts, selon l'Arménie, entre
250.000 et 500.000, selon la Turquie. Cette dernière rejette catégoriquement
la thèse d'un génocide et fait valoir qu'il s'agissait d'une répression
dans un contexte de guerre civile, dans un empire en déclin
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Exemple de lettre
de protestation envoyée à l'AFP
sur le formulaire Contact en ligne
par une abonnée à la Veille Media du Collectif
VAN
(Vigilance Arménienne contre le Négationnisme)
- Objet : Votre dépêche du 10 mai
sur l'absence du Président d'Arménie au sommet de l'Otan
- Je m'étonne qu'à la fin de votre
dépêche, vous opposiez les positions de la Turquie et de l'Arménie
à propos de la "thèse" du génocide arménien comme s'il y avait seulement
deux vues divergentes sur une question qui reste sans réponse. Je
me permets de vous rappeler que le génocide arménien a été reconnu
par le parlement français sous le gouvernement Jospin, malgré les
pressions répétées de l'Ambassadeur de Turquie en France, et donc
que la "thèse" du génocide est plus qu'une thèse.
Ma question est : pourquoi ne précisez-vous pas dans votre dépêche
que le génocide arménien a été reconnu par le parlement français ?
Cela équilibrerait, au moins en termes de mots, les explications que
vous donnez aux positions de ces deux pays sur la question. A l'heure
où la Turquie veut se rapprocher de l'Europe et proclame haut et fort
ses ambitions démocratiques, il importe de ne pas relayer dans les
médias la question du génocide arménien comme une querelle de pays
voisins.
Sophie Balastre Torossian
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