Offense au peuple arménien, mépris de l’une des expressions les plus caractéristiques et singulières de son art et au-delà, de l’art universel, voilà ce que les instances de l’Unesco ont réservé en ce mercredi 15 juin au public venu en nombre assister au vernissage d’une exposition consacrée à L’Art des khatchkars, organisée à son siège, Place Fontenoy à Paris, avec le conseil scientifique de Patrick Donabédian.
En exigeant, lors du montage de l’exposition, la suppression de tout l’appareil à caractère informatif, cartes des sites, légendes accompagnant les superbes photos de ces monuments religieux, toutes indications précisant l’ancrage culturel et historique de ce patrimoine unique, les responsables de l’Unesco ont non seulement fait perdre son sens à cet événement artistique, mais ils ont pris une lourde responsabilité qui discrédite cette institution dans sa fonction essentielle : la défense des valeurs de la culture et de la paix, le dialogue des civilisations à travers le monde, pardelà les stratégies politiciennes.
L’Unesco vient une nouvelle fois de ternir son image en cédant aux pressions politiques qui ne devraient pas concerner la vocation de cette rganisation. En effet, nombre de khatchkars se trouvent aujourd’hui en territoires étrangers mais voisins, la Turquie et l’Azerbaïdjan, une configuration géopolitique historiquement bien connue. On se souvient toujours du silence complice de l’Unesco lors de l’anéantissement systématique, par la soldatesque azérie en mars 2005, des superbes khatchkars du cimetière de Djoulfa, au Nakhitchevan, et la transformation du site en point d’appui militaire et champ de tir. Là encore, les enjeux politiques, qui mènent le plus souvent à la négation et à la destruction des vraies valeurs civilisatrices des peuples, ont été déterminants dans la prise de position et l’indifférence de l’Unesco. Cette organisation qui devrait avoir une éthique et représenter une référence morale pour la préservation des patrimoines dans le monde se prête ainsi lâchement aux pires manoeuvres politiciennes !
Par cette décision, le secrétariat de l’Unesco a infligé une humiliation à Son Excellence l’ambassadeur d’Arménie en France, Viguen Tchitetchian et à ses invités, à la représentante du ministère de la Culture d’Arménie venue tout spécialement, mais aussi à Charles Aznavour, parrain de cette manifestation, et à Patrick Donabédian, historien de l’art. Les Arméniens sont révoltés par cette imposture !