Lois ottomanes et Discriminations
dans l'Empire ottoman
à l'encontre des populations chrétiennes
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- Taner Akcam, Insan Haklari ve Ermeni Sorunu, Ed. Imge, Stanbul 1999. page 52 & 152-156
- Sources utilisées par l´écrivain Bertil Bengtsson dans son livre Svärdets år: om folkmordet på de kristna i Turkiet 1894 - 1922 (l´Année de l´épée : à propos du génocide sur les chrétiens en Turquie 1894-1922), Edition Syrianska Riksförbundet 2004.
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- -1/ interdiction du port d´armes pour les chrétiens.
-2/ depuis le XVI siècle les chrétiens devaient payés des impôts/taxes sur les produits agricoles cultivés, la vente de biens ainsi que l´"impôt humble" (33 % du revenu annuel versé à l´état). Les hommes âgés de 14 à 74 ans devaient aussi payer un impôt individuel à l´état, "jisya". Ils devaient également payés un impôt sur la terre, "kharadj". Le montant de l´impôt dépendait du rendement effectif de la terre. Un impôt supplémentaire, "sher", était destiné à ceux qui possédaient des porcs et ceux qui produisaient du vin. Et un autre impôt devait être versé au sultan, "peshkesh".
-3/ en plus de ces impôts/taxes, survenait périodiquement divers formes d´extorsions comme par exemple le tribut (impôt de "protection") versé aux différents chefs de clans.
-4/ il y avait aussi des restrictions (étatiques) concernant l´habillement des chrétiens et de la couleur de leurs habits. Le tissu ne devait pas être de meilleure qualité que celui des musulmans. Même les chaussures portèrent la marque d´identité religieuse, pour les chrétiens et les juifs. Ce procédé était mise en pratique jusqu´en 1924, fin de l´empire ottoman.
-5/ il était interdit aux chrétiens de monter à cheval, droit réservé aux musulmans.
-6/ les chrétiens n´avaient pas le droit de construire des maisons supérieures en hauteur de celles de leurs voisins musulmans, ni ne pouvaient avoir de fenêtres donnant vers leurs voisins musulmans. Mais les musulmans pouvaient avoir des fenêtres donnant sur leurs voisins chrétiens. Les maisons chrétiennes étaient également faciles à identifier à partir de leurs couleurs qui étaient aussi réglementées.
-7/ si un chrétien marcher sur un trottoir et croiser un musulman, il était obligé de descendre dans la rue pour éviter une rencontre sur le trottoir.
-8/ quand les chrétiens se rendaient dans les bains turcs, ils devaient porter une montre ou un grelot accroché sur leurs habits, signal prévenant.
-9/ si les chrétiens ne suivaient pas ces règles, ils risquaient de lourdes sanctions.
-10/ en cas de décès les chrétiens ne pouvaient transporter/soulever le mort mais ils étaient obligés de le tirer dans la rue.
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- Extrait des Mémoires de Guizot : Empire Ottoman, les griefs des Chrétiens au 19ème siècle
« Il est notoire qu’un grand nombre de Chrétiens ont été assassinés ces derniers 10 ans, presque toujours par des Musulmans dans un but de vengeance ou de pillage.
Dans quelques-uns des cas, les coupables ayant été cités devant le tribunaux, les témoignages des Chrétiens ont été considérés comme insuffisants ; les accusés ont été mis en liberté et leur première pensée a été de se venger de m’humiliation que leur ont fait subir les guiaours. »
- Le vice consul anglais de Cavalla raconte le fait suivant :
« En 1864, deux Chrétiens furent accusés devant la Cour Criminelle d’avoir assassiné un Musulman. Les témoins à décharge étant Chrétiens ne furent pas écoutés, tandis qu’un parent de la personne soi-disant assassinée siégeait au nombre de juges. L’inique procédure suivit son cours : un meurtre juridique s’accomplit sur l’une des victimes, l’autre fut emprisonnée. Les membres de cette Cour criminelle sont maintenus jusqu’à présent, et le chef de l’administration qui avait approuvé et ratifié ces procédés fut peu de temps après promu à un poste supérieur dans la province chrétienne du Liban. »
- Ecoutons maintenant le vice-consul anglais d’Andrinople.
« Les procès concernant les propriétés foncières sont portés devant le mehkémé où la loi musulmane est seule considérée ; quand un non-musulman y figure comme demandeur ou comme défenseur, les juges ignorent les témoignes des non-musulmans »
- Les vice-conseul de Soulina est très catégorique :
« il est également notoire qu’un raïa obtient très rarement, sinon jamais gain de cause… »
- Extrait des Mémoires de Guizot : Empire Ottoman,les griefs des Chrétiens au 19ème siècle
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- "Les Arméniens, comme le reste des chrétiens en Turquie, étaient classés par la race dominante comme « rayah » (bétail) et que ce seul mot résume leur situation irrémédiable ; qu'ils n'étaient pas traités comme des citoyens, parce qu'ils n'étaient même pas traités comme des hommes." Livre Bleu du Gouvernement britannique
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