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- "Never forget Halabja"
En lisant ce texte angoissant, et en voyant ces images, nous comprenons que nous avons été victimes de la nécessité pour les médias de les ôter de notre vue le plus vite possible.
Louise Kiffer-Sarian
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- "LA PLUIE D'OISEAUX"
de Rebwar, poête et peintre Kurde
Ce matin
quand on s'est levé, les oiseaux avaient été informés trop tardivement des bombardements chimiques. Tous ensemble, ils tentaient de se sauver, mais où ?
Nul ne le sait.
Autrefois,
quand les chasseurs les visaient, ils s'envolaient.
Mais aujourd'hui, la vie et la mort se mêlent : on ne peut pas respirer l'air. Comme masque, les enfants de Sergalou se mettent des morceaux de chiffons mouillés sur la bouche. Ils se regardent et rient comme si c'était un nouveau jeu qui arrivait en cadeau au village.
Petit à petit,
les moineaux,
les pigeons,
les rossignols
qui tombent si rarement dans les pièges chutent devant les enfants.
Aveugles, ils se heurtent aux vitres des fenêtres, aux branches des arbres. Ils ne savent où aller.
Les
chemins
sont perdus.
Et ces oiseaux bleus
qui volent près des sommets, si près des sommets, si près du bleu du ciel face aux grottes profondes et inaccessibles de Bergalou, ces oiseaux qui ne descendent jamais de la montagne, eux aussi , voilà qu'il chutent, impuissants, en heurtant les rochers, les toits des maisons et les arbres de la forêt.
Depuis plus de mille ans, c'est la première fois qu'ils meurent sans pouvoir regarder le ciel bleu au-dessus des sommets.
Ce jour-là,
je me suis dit "si je ne suis pas comme vous une histoire perdue, je vous promets de raconter partout la pluie mortelle des oiseaux du Kurdistan, le frémissement de leurs ailes, pour que l'humanité entende le cri sans voix de mon pays endeuillé".
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