Hommage du CRDA à Aimé Césaire

Mémoire(s) comparée(s) et partagée(s): Arménité(s) et Créolité(s)


Descendants de rescapés de Génocide // Descendants d'esclaves

  • Aimé Césaire n'est plus. Le grand poète de la Négritude nous a quittés. Dans ces moments tristes de la perte d'un homme exceptionnel, courageux et aimé de son peuple, le Centre de Recherches sur la Diaspora Arménienne présente ses sincères condoléances aux Antillais et à leurs associations d'Outre-Mer et de Métropole. Nous rendons hommage à Aimé Césaire qui a été un combattant contre le colonialisme et son racisme. Il s'est battu pour la préservation de la Mémoire des descendants d'esclaves.

    Son combat permanent est aussi celui des Arméniens descendants de rescapés du Génocide de 1915. C'est ainsi que le CRDA s'attache à étudier les mécanismes d'Apartheid de la Mémoire en tant que conséquences de toutes les idéologies.de.deux.poids.deux.mesures. De tels mécanismes discriminatoires renforcent en effet consciemment ou inconsciemment les différentes structures génocidaires mises en place. Ces dernières ont été définies par la psychanalyste Hélène Piralian-Simonyan dans sa publication de 1995 et sont développées dans son récent livre "Génocide, disparition, déni. La traversée des deuils". (chez l'Harmattan, 1998 ) - Elle y analyse les différentes structures génocidaires : Shoah, génocides de 1915, de Vendée, du Cambodge, de Bosnie et du Rwanda. Lors du colloque de l'Unesco Psychanalyse et décolonisation (7-8 février 1998), Hélène Piralian-Simonyan y fit une intervention Rupture de transmission et violence.

    Aujourd'hui, puisant aussi notre énergie dans l'humanisme d'Aimé Césaire et dans la pérénité de sa pensée, nous ne manquons pas de dénoncer encore l'impunité en France de négationnismes concernant les crimes perpétrés pendant l'esclavage et le génocide de 1915. Pour ce dernier cas, faut-il le rappeler
    , qu'il s'agit d'un négationnisme d'Etat exporté par la Turquie, un Etat qui, avec ses Ministères, ses budgets et son réseau consulaire, cherche à faire réécrire l'Histoire dans une idéologie kémaliste de plus de 90 ans de dénis : un déni officiel ne pouvant servir que de socle d'appui
    politico-symbolique encourageant les violations des droits de l'Homme et des minorités.

  • Jean-Claude Kebabdjian, Président-Fondateur du CRDA,
    Nil Vahakn Agopoff, chercheur au CRDA.