Fiche d'Historiographie appliquée


A l'occasion du bicentenaire de la naissance de
Victor Hugo (1802-2002)

A/ Bibliographie armeniennes des oeuvres de Victor Hugo

Quelques traductions arméniennes
signalées dans l'Encycl. armén. Tome.VI -p. 439-440

  • - "Lucrèce Borgia", trad. Dikran Haroutioun Dédeyan, Smyrne 1862
  • - "Le dernier jour d'un condamné", Constantinople 1863
  • - "Angelo", Smyrne 1863
  • - "Kristossi Vatican", Constantinople 1871
  • - "L'art d'être grand-père", 1879
  • - "Artar Dzerouni", Tiflis 1900 - Hdebid'e Le Caire 1904
  • - "1793", trad. Avédis Kouyoumdjian, Boston 1910

Quelques références bibliographiques
en arménien de H. Kasparian :

  • - Victor Hugo dans la littérature arménienne, Erévan 1963
  • - Les traducteurs arméniens 1870-1890 des oeuvres de Victor Hugo et leurs significations politiques et sociales, Batma-panassirakan Hantess (Erévan) 1961 pp 82-91 - Գասպարյան, Հ. Տ.Վիկտոր Հյուգոյի երկերի հայերեն թարգմանությունները 1870-1890թթ. և նրանց քաղաքական-հասարակական նշանակությունը։.

 


Victor Hugo dans un magazine
arménien de Tiflis fin du XIX° siècle

Wikipédia

Libres pensées sur la religion
Théotig 1922 .  page 59 


  • B/ Lettre de K. Tchilinguirian*, traducteur des "Misérables" à Victor Hugo

    Illustre Maïtre,

    Plus on vous lit, plus on admire en vous le bienfaiteur de l'humanité souffrante, et votre nom est le symbole du progrès du dix-neuvième siècle.

    Vous avez droit à la reconnaissance universelle.

    Parmi les peuples malheureux qui voient en vous le champion de l'émancipation morale et matérielle, les Arméniens ne sauraient tarder plus longtemps à vous témoigner leur reconnaissante sympathie.

    Faible interprète des sentiments de mes compatriotes, j'ose vous témoigner l'expression la plus profonde, en traduisant "les Misérables", monument immortel de génie et d'amour, et en prenant la liberté de vous en dédier la traduction comme un hommage de grande estime et de haute admiration.

    Daignez agréer, Illustre Maître, l'assurance de mes respects les plus profonds.

    Krikor Tchilinguirian Smyrne, le 8 Mars 1868

    A Monsieur Victor Hugo Guernesey

  • * Krikor Tchilinguirian fut un des hommes de lettres distinguées de la colonie arménienne de Smyrne. Après son compatriote et confrère Mesrob Noubarian, qui avait publié à Smyrne une traductiopn de "Notre-Dame de Paris", il traduisit les "Misérables" et cette publication, portant en tête les lettres du traducteur et de l'auteur, eut le plus grand succès. Page ADIC Krikor Tchilinguirian
  • Réponse de Victor Hugo à K. Tchilinguirian

    Hauteville-House, 17 Décembre 1868

    Monsieur,

    Votre première lettre ne m'est point parvenu ; je n'ai reçu la seconde qu'à mon retour d'une longue abscence. De là ma réponse tardive.

    J'ignore votre vieil idiome, mais je l'aime. J'y sens l'Orient. j'y entrevoie les siècles. J'y vois rayonner la mystérieuse lueur du passé.

    C'est une fierté pour moi d'être traduit en arménien. J'accepte avec reconnaissance votre noble dédicace, et je vous remercie.

    Victor Hugo
  • C/ Lettre du Docteur Roussignan** à Victor Hugo

    Maître,

    Permettrez-vous à un oriental de communiquer à ses compatriotes quelques lueurs de Votre éclatant génie, en l'autorisant à traduire en langue arménienne l'une de vos oeuvres immortelles, "Ruy Blas"

    Le traducteur se glorifierait de cette marque de Votre sympathie pour ses frères arméniens, qui jadis brillèrent dans un coin de l'Orient, au pied du mont Ararat, berceau de l'humanité, mais qui depuis tomés hélas ! en léthargie, ouvrent enfin des yeux ravis au soleil de la civilisation française dont ils reconnaissent en Vous, Maître, le rayonnement le plus resplendissant.

    Votre admirateur sincère et dévoué,

    Roussignan
    Constantinople,
    Péra 29 Ventôse, 1873

  • ** Le Dr Roussignan qui avait fait ses études à Paris à l'époque de la Révolution de 1848, fut l'un des esprits dirigeants de la communauté arménienne de Turquie. Imprégné des idées libérales de 48, il fut un de ceux qui dotèrent cette communauté d'un régime démocratique. Il a laissé des poèsies, des traductions et des articles sur divers sujets. Il a publié en 1873 à Constantinople sa traduction en vers de "Ruy Blas", en tête de laquelle figurent ses deux lettres à Hugo et la réponse de celui-ci.


  • Réponse de Victor Hugo

    A Monsieur Roussignan, à Constantinople, Péra.

    Votre noble et éloquente lettre me parvient, Monsieur, fort en retard ; je la reçois aujourd'hui et j'y réponds immédiatement.

    J'aime l'Orient, vous le savez, et mes yeux se tournent souvent vers ce pays de l'aurore. Je serai charmé de votre traduction de "Ruy Blas" en arménien, et je vous autorise à la publier.

    Si la vente produit un bénéfice, fixez ma part d'auteur à la somme qui vous paraîtra juste et donnez-la aux pauvres.

    Croyez à ma sympathie cordiale.

    Victor Hugo

    Gernesey, Hauteville-House,
    4 Messidor 1873

  • Seconde lettre du Docteur Roussignan à Victor Hugo

    A Monsieur Victor Hugo,
    à Guernesey, Hauteville-House


    Maître,

    Il me tarde de vous exprimer mes sentiments de gratitude pour la bienveillance avec laquelle vous m'avez accordé l'autorisation de publier "Ruy Blas" traduit en arménien. Je suis heureux de pouvoir joindre aujourd'hui à mes remerciements le premier exemplaire de cette traduction que j'ai l'honneur de vous présenter.

    L'unique stimulant qui m'a fait entreprendre ce travail aussi difficile qu'attrayant, a été le désir d'illuminer mes nationaux de quelques reflets de Votre brillant génie ; j'ai l'espoir d'initier en même temps nos jeunes générations aux mystères de l'art en leur communiquant la leçon du maître dans l'une des oeuvres sublimes de l'école moderne, par Vous si glorieusement créée. Aussi le traducteur, se modelant sur le noble exemple de l'auteur, abandonne-t-il tout le bénéfice matériel à la destination que Vous lui avez généreusement indiquée.

    Je me fais gloire de publier, en tête de l'ouvrage et en regard de ma demande, Votre gracieuse autorisation, qui rehaussera par le grand prestige de l'auteur, l'humble mérite du traducteur.

    Touché de la sympathie cordiale dont vous voulez bien m'honorer, illustre Maître, il m'est doux de Vous réitérer le témoignage de mon admiration et de mon dévouement.

    Roussignan
    Constantinople, Péra
    16 Thermidor 1873

  • Ces lettres sont tirées du livre :
    - Victor Hugo, Chateaubriand & Lamartine dans la Littérature arménienne,
    Archag Tchobanian, 145 pages, Librairie Ernest Leroux, Paris 1935
  • D/ Victor Hugo à Guernesey : au bas de la page Le Tapis d'Orient : sa présence en Occident au cours des siècles
  • E/ Un article paru du vivant de Victor Hugo

    Revue illustrée arménienne "Paross Hayasdani"

    (Le Phare d'Arménie), de Tiflis, 1881, VII-VIII, pp 23-24.

  • Il s'agit d'un court article intitulé Lettre de Paris sur le témoignage d'un arménien présent à la fête champêtre dédiée à Victor Hugo et qui eut lieu dans la cour et les jardins de la maison de la princesse Marie de Lusignan, 130 Avenue d'Eylau à Paris. "L'Harmonie de Montmartre" exécuta divers morceaux pour la cérémonie de réception. Les Lusignans qui étaient les voisins de Victor Hugo, étaient également ses propriétaires. A cette occasion, la Princesse Marie de Lusignan, offra au grand écrivain un très beau coussin orné qu'elle avait manufacturé elle-même. Cette fête eut lieu le dimanche 27 Février 1881 et fut rapportée par des journaux français : Le Globe, L'Evénement, Le Courrier du Soir. .......

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