__2°
Maintien de la dynastie d'Osman;
__3° Nier,
ne point reconnaître l'intervention des Puissances Etrangères ;
__4° Ne
jamais reconnaître d'autonomie compléte ou autonomie administrative
aux nations qui composent l'empire. Abolir tous les privilèges nationaux
et individuels historiquement conquis;
__5° Maintenir
toutes les institutions religieuses, sociales et économiques
de la Turquie - conséquemment le Sultanisme et le Califat;
__6° Considérer
comme des ennemis les éléments qui cherchent une autonomie administrative
ou complète dans l'empire et à plus forte raison ceux qui cherchent
une séparation;
__ 7°
Reconnaître dans l'empire ottoman un seul peuple, une nationalité,
celle des Ottomans. - Conséquemment, les Arméniens, les Grecs, les
Albanais, les Arabes, etc..., doivent se considérer comme des Ottomans,
comme les Basques et les Bretons se considèrent Français;
__8° Rétablir
la Constitution de Midhat ; - donc protéger les droits d'existence
et de domination, des classes privilégiées et dominantes.
__Malgré
l'adhésion des Congressistes à ce programme, nous ne voulons
pas le discuter aujourd'hui. Nous dirons seulement que ce programme
des Jeunes ne trouvera aucun crédit auprès des différents peuples
de la Turquie ; il ne peut trouver aucune sympathie surtout chez
les Arméniens.
__Pourtant,
il faut reconnaître que la Ligue ottomane d'nitiative privée
de décentralisation et constitution admet, elle seule,
et ce, jusqu'à un certain point «la nécessité de décentralisation
gouvernementale. Mais ce n'est là que le désir d'un seul individu.
Nous avons d'ailleurs appris, par des sources dignes de foi, que
le chef de cette Ligue ottomane, vertement réprimandé à ce
sujet, fut contraint d 'additionner à sa formule l'épithète d'initiative
privée.
__Par
cet acte de soumission il put donner entière satisfaction aux Jeunes
et avouer publiquement que ce désir est purement personnel et point
celui d'un groupe organisé, encore moins - oh ! combien ! - celui
de tous les Jeunes Turcs !
__Il est
donc prouvé qu'aucun groupe ne veut reconnaître des droits aux classes
ouvrières, productrices et paysannes.
__Puisque
tels sont les tendances et les désirs des Jeunes, représentants
du niveau intellectuel des Turcs, il est évident, sans l’ombre d'un
doute, qu'ils sont des nationalistes enragés et, chose plus terrible
encore, des nationalistes panislams!... Ainsi, ils n'ont donc rien,
absolument rien changé de leurs idées, qui consistent à chercher
avant tout, le moyen d'étouffer les Causes des peuples soumis à
leur empire.
__Connaissant,
d'une part, le programme intime des Jeunes turcs, constatant,
d'autre part, que le Bureau organisateur a interdit aux congressistes
le débat sur le projet législatif, il est permis de tirer cette
conclusion que, le «Congrès» du 27-29 décembre dernier a exactement
été ce que fut celui déjà tenu en 1902! C'est-à-dire nul par ses
effets et strictement égal à zéro. Il faut d'ailleurs ajouter qu'il
ne pouvait en être autrement, étant donnée les conditions dans lesquelles
il a été tenu...
®
__Notre
parti Hentchakiste, qui n'a pour but que l'Arménie et sa Cause,
a adopté pour ce pays, sans distinction d'origine,
de race, de religion et de classe,
le programme législatif suivant:
1° Assemblée Législative, élue par le suffrage universel, direct,
secret et égal, ayant seule le droit d'examiner toutes les questions,
d'élaborer et de promulguer toutes les lois politiques, économiques,
financières et sociales du pays.
2° Autonomie provinciale très étendue.
3° Large autonomie communale.
4° Tout citoyen majeur, sans distinction de nationalité, de religion
et de classe est électeur aussi bien pour l'Assemblée Législative
que pour 1'Administration autonome provinciale ou communale. Tout
citoyen, majeur, sans tare, est aussi éligible.
Voilà le programme législatif que nous cherchons à appliquer à notre
pays pour obtenir une Jeune Arménie qui, par ses nouvelles
institutions législatives serait toute différente de l'ancienne.
Il serait si facile d'étendre ces principes sur toute la Turquie!
Si les Jeunes Turcs étaient réellement désireux de créer
une Turquie Nouvelle et Jeune, ils auraient présenté aux congressistes
un programme législatif analogue; mais le fait qu'ils s'en sont
abstenus prouve péremptoirement qu'ils n'en ont nulle envie, ou
bien qu'ils se sentent incapables de découvrir chez eux une énergie,
une force créatrice capable de réformer le pays ; une force semblable
à celle qui tend à créer la Nouvelle Russie!...
®
Ici, une question.
Les Représentants du Bureau organisateur du Congrès n'avaient-ils
pas par avance et tacitement adopté un programme législatif quelconque?
Nous sommes absolument convaincus qu'ils avaient, sans le dénoncer;
adopté un programme; et ce programme n'était autre, sans nul doute,
que la Constitution de Midhad!
La preuve de ce que nous avançons, la voici:
Les trois Représentants du Bureau organisateur s'étaient entendus
d'avance pour proposer aux congressistes la question du "régime
représentatif" et ils l'ont fait en effet. Sous la pression
indubitable du Bureau, les Congressistes, par surprise, ont voté
purement et simplement la formule "l'institution d'un régime
représentatif (parlement)" sans la discuter. Donc le second
point de la circulaire a été adopté in extenso par les congressistes
! et nous soutenons toujours que les membres du Bureau en posant
la question du régime représentatif n'envisageaient - sans l'avouer
hautement, peut-être pour cause? ! - que la Constitution de Midhad.
Et le Congrès l'a adoptée passivement, sans vouloir ouvrir
le débat sur cette question épineuse !...
En effet, ni le Bureau ni le Congrès ne pouvaient publiquement avouer
que le "régime représentatif", "le parlement" dont
il s'agissait et que l'on désirait ardemment faire adopter, n'était
autre que la Constitution de Midhad, étant fort bien persuadés qu'il
aurait suffi de prononcer le nom de cette Constitution pour donner
prise à la méfiance générale. Pour éviter cet inconvénient il sont
mieux aimé employer un terme élastique; c'était plus prudent !
Car il est historiquement prouvé que la Constitution de Midhad-Pacha
était dirigée contre les Bulgares révoltés (1876); il est avéré
aussi qu'elle protège les principes despotiques, théocratiques et
absolutistes ; que l'élection censitaire qu'elle prônait avait le
quadruple but d'étouffer la voix des peuples qui composent l'empire,
d'éviter intervention des
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