- Quelles directives données aux associations turques de France pour un travail de Mémoire concernant le génocide de 1915 et les conséquences de son déni ? par Nil V. Agopoff
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Cela ne sous-entend-t-il pas qu'il demande
aussi
aux associations turques de France de le faire également ?
Car le devoir de Mémoire n'est pas entrepris
par ces associations turques de France :
alors que la Turquie a été conditionnée pendant 90 ans
par un mensonge d'État, niant le crime
et glorifiant le kémalisme, une idéologie ultra-nationaliste.
Ainsi au colloque
Islam et laïcité dans l'espace turc
: Turquie et Europe
des 30-31 Janvier 2004 qui avait eu lieu au Sénat,
ce devoir de Mémoire n'était pas au programme
.
Un tel manquement à la préparation à la législation
française
qui reconnait le génocide arménien de 1915,
n'invite pas les immigrés turcs ou les Français d'origine
turque
à la démocratie, au dialogue
et à l'ouverture qui
existent naturellement en France.
Cette carence avait suscité
une
lettre ouverte du CRDA.
De même à l'occasion d'un autre colloque organisé
par le Groupe d’amitié islamo-chrétienne (GAIC)
le 30 Novembre 2005 à l'Unesco
portant sur la "culture du dialogue en France et en Turquie"
où le génocide de 1915 et les conséquences de son déni
étaient occultés,
le CRDA avait rédigé une lettre ouverte.
Il est primordial que le Président de la République
donne des directives au Premier Ministre concernant
le devoir de Mémoire du génocide arménien de 1915
que doivent entreprendre les associations turques de France
auprès de leur adhérents.
Il faut espérer qu'un tel travail mémorial de longue haleine
-qui ne sera pas évident face au négationnisme de l'Etat turc-
aboutira un jour à des gestes forts
de reconnaissance et de recueillement
de la part des associations franco-turques
:
aux différents mémorials du génocide arménien de 1915
qui se trouvent sur le territoire français.
A cet égard, il est important de donner en exemple
Willy Brandt s'agenouillant devant
le Mémorial des victimes du nazisme à Varsovie,
et
le courage de
l'Association des Droits de l'Homme - Branche d'Istanbul.
La conférence de presse de cette association
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Le Chancelier allemand Willy Brandt
se recueillant devant le
Mémorial des victimes du nazisme à Varsovie,
le 7 Décembre 1970
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- Groupes parlementaires France Turquie : Assemblée
nationale - Sénat
- Municipalités jumelées
avec des communes turques : recherche à entreprendre
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Deux réflexions
comparées
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1/ Réflexion comparée
à l'occasion du débat occasionné par la sortie
du film allemand "La chute" sur les derniers jours d'Hitler
- Le débat
souvent à caractère polémique occasionné
par le récent film allemand "La
chute" sur les derniers jours d'Hitler
(page
prévue) met en évidence combien le devoir de Mémoire
à propos du nazisme et de ses crimes, est important et fragile
à la fois.
Dans le cas turc concernant la Première
Guerre mondiale et le Génocide arménien de 1915, contrairement
au cas allemand, il faut rappeler que
- l'armée turque vaincue n'a pas
été désarmée
- il n'y a pas eu de Tribunal de Nuremberg mis en place par les puissances
alliées
- il y a eu impunité des criminels
- il y a eu filiation
entre la République turque et les Jeunes-Turcs qui ont eu
des postes importants dans le nouveau régime kémaliste
- il y a une toute une génération qui a été
éduquée aux falsifications
historiques du régime kémaliste prenant appui sur
une mentalité à la prussienne
- il y a un négationnisme d'État avec un budget important
pour (faire) réécrire l'Histoire
- et tout cela servant de socle aux violations
permanentes des droits de l'Homme.
Dans ces conditions et ayant une approche comparée,
pourrait-on imaginer une communauté allemande en France ayant
été formée à une telle éducation
officielle qui a été celle de la communauté turque
actuelle? Quelle serait alors l'attitude de la classe politique française
face à 400.000 Allemands éduqués à l'idéologie
d'un État cimenté dans le négationnisme du nazisme?
Ce détour imaginaire pourra-t-il mieux faire
appréhender à la classe politique et civile française
la situation qui existe aujourd'hui dans notre pays? Cette situation
à déni banalisé commence déjà par
la non-extansion de la Loi Gayssot. Il y aura tout un travail politico-social
d'information historique à faire dans les associations turques
de France et il n'est certain que la confrontation psycho-culturelle
avec l'idée de préméditation du crime aboutira
forcément au résultat allemand. Ce travail de prise de
conscience ne se fera pas sans crispation ou tentation du double langage.
Les associations turques de France auront un gros travail laborieux
à entreprendre auprès de leurs adhérents -en espérant
qu'elles pourront le mener effectivement à bien.
Ces carences existent en France et sont occultées -par une
fuite en avant. En effet, sinon, il est difficile de
voir comment le Président Chirac peut espérer que l'Etat
turc -bétonné dans son négationnisme depuis 1915-
puisse entreprendre un travail d'acceptation de son passé. Un
tel travail ne peut être que le fondement d'une démocratisation
authentique de son présent. Car il ne faudra surtout pas penser
que la candidature à l'Union européenne d'un État
turc -fixé sur ses positions- sera la formule magique à
aider ce pays aux changements qu'on attend de lui : la Turquie n'a pas
connu les étapes successives qu'a dû suivre l'Allemagne
post-nazie.
- Nil Agopoff, Paris le 8 Janvier 2004
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2/ Réflexion comparée avec le débat
sur la laïcité à l'école
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