- Essais, Nouvelles & Romans
. Interview de Peter Balakian, l'auteur de "The Burning Tigris" best –seller aux USA, "LE TIGRE EN FLAMMES" éditions Phébus sous le titre
. Un Nôtre Pays -
. "Racines", une soirée de lectures . Vendredi 16 mai 2008 à l'Institut des Cultures d'Islam (75018 Paris) - Textes de l'intervenant Juan Carlos Der Dadjadian : L’avez-vous vue ? Oui, assise sur le quai, elle cherche… - en arménien
. Elle portait un ruban rouge,
une nouvelle de Alain Hardebolle
. Travèrse mère de Dieu... Marseille... par M-A Varténie
Bédanian
. Le chant des rencontres Paris 2010 (en préparation)
. Antaram de Trébizonde de Paule Henry-Bordeaux, Paris 1930 (roman)
. Gilles Cosson : Dans la tourmente rouge : de Petrograd à Erevan (1916-1920)
. Dernier printemps ? Louna Tcherko (Nouvelle-Calédonie)
- Les faucilles sanglantes, Paroles d'un rescapé du génocide arménien, Missak Khralian et Thierry Karibian - Missak Khralian est né au début du vingtième siècle à Til, en Arménie, dans une région située aujourd'hui en Turquie, proche de la ville actuelle de Palu.
Il fut un des rares rescapés arméniens de son village lors des événements sanglants qui ont marqué à jamais son peuple, le génocide de 1915 et des années qui ont suivi. En 1925, il parvint à trouver un moyen de transport pour quitter sa terre patrie. Il vint en France, à Marseille. Hanté par ses souvenirs, éprouvant la nécessité de transmettre au monde les atrocités vécues par son village, sa famille et lui-même, il rassembla ses souvenirs et écrivit ce document en 1933.
Ce texte original parut en Bulgarie à la fin des années mille neuf cent trente, dans un recueil écrit en achkharapar, arménien populaire. Puis ce document de mémoire sombra dans l'oubli. Sa famille a voulu que ces souvenirs soient perpétués, traduits et publiés, respectant en cela les volontés de leur père et grand-père espérant que ce livre devienne une modeste contribution à la mémoire de toutes les victimes anonymes qui sont tombées sur la route d'un idéal afin de nous transmettre le droit à la vie.
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Sertie dans l'écrin de nos coeurs
malgré la haine, la barbarie
aujourd'hui, plus que jamais,
c'est de tous dont elle a besoin,
afin que désormais,
plante vivace
nourrie de notre amour,
forte, vigoureuse,
et porteuse d'espoirs
s'épanouisse l'Arménité.
. Dzovinar Melkonian, le 10 Août 2010, à l'occasion du 90ème anniversaire du Traité de Sèvres
"Dans nos souvenirs"
d'Hélène Ségara
Hélène Ségara chante à Erévan lors du voyage de Jacques Chirac en Arménie 2006
- Lorsque dans mon lit
Arrivait le soir
Je les écoutais sans bruit
Qui racontaient leur histoire
J'ignorais tout ce mépris
Que les miens avaient subi
En silence
Leur douleur
Le temps ne peut l'effacer
Pas un pleur
Ne changera leur passé
Dans mon coeur
Tu la trouveras gravée
Cette souffrance
Et si je t'aime aujourd'hui
Aussi fort
Ce que j'ai appris
Vibre encore
Avec nos souvenirs
Sans rien oublier
Quand on s'aime
Quand on s'aime
Je n'ai pas compris
Qu'ils ont effacé
L'âme de notre pays
Et de mon peuple blessé
Mais aujourd'hui j'ai grandi
Et même si le monde oublie
Moi j'y pense
Dans mon coeur
Les racines de l'Orient
Frères et soeurs
Orphelins d'un autre temps
La terre pleure
Mouillée par le même sang
De nos souffrances
Et si je t'aime aujourd'hui
Aussi fort
Ce que j'ai appris
Vibre encore
Avec nos souvenirs
Sans rien oublier
Quand on s'aime
Quand on s'aime
Et si tu m'aimes aujourd'hui
Tu dois savoir
Tous ces souvenirs
Qui coulent en moi
J'apprendrais à te dire
Ce qui m'a blessé
Si tu m'aimes
Si tu m'aimes
Et si je t'aime aujourd'hui
Aussi fort
Ce que j'ai appris
Vibre encore
Avec nos souvenirs
Sans rien oublier
Quand on s'aime
Quand on s'aime
Sites sur Hélène Segara :
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Ils sont tombés
C. Aznavour - G. Garvarentz
- Ils sont tombés sans trop savoir pourquoi
Hommes, femmes et enfants qui ne voulaient que vivre
Avec des gestes lourds comme des hommes livres
Mutilés, massacrés les yeux ouverts de effroi
Ils sont tombés en invoquant leur Dieu
Au seuil de leur église ou le pas de leur porte
En troupeaux de désert titubant en cohorte
Terrassés par la soif, la faim, le fer, le feu
Nul ne éleva la voix dans un monde euphorique
Tandis que croupissait un peuple dans son sang
Le Europe découvrait le jazz et sa musique
Les plaintes de trompettes couvraient les cris d'enfants
Ils sont tombés pudiquement sans bruit
Par milliers, par millions, sans que le monde bouge
Devenant un instant minuscules fleurs rouges
Recouverts par un vent de sable et puis d'oubli
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- Ils sont tombés les yeux plein de soleil
Comme un oiseau qu'en vol une balle fracasse
Pour mourir ne importe où et sans laisser de traces
Ignorés, oubliés dans leur dernier sommeil
Ils sont tombés en croyant ingénus
Que leurs enfants pourraient continuer leur enfance
Que un jour ils fouleraient des terres de espérance
Dans des pays ouverts de hommes aux mains tendues
Moi je suis de ce peuple qui dort sans sépulture
Que a choisi de mourir sans abdiquer sa foi
Qui ne a jamais baissé la tête sous le injure
Qui survit malgré tout et qui ne se plaint pas
Ils sont tombés pour entrer dans la nuit
Éternelle des temps au bout de leur courage
La mort les a frappés sans demander leur âge
Puisque ils étaient fautifs de être enfants de Arménie.
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