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Témoignages en farsi sur le Génocide de 1915 dans la presse perse contemporaine de l'époque
Recherches historiographiques et bibliographiques : Alina Khatchadourian (Téhéran) |
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Quand les troupes turques eurent le dessus sur leurs sujets bulgares révoltés dans les Balkans, elles se mirent aussitôt à exterminer les Bulgares. Puis, la situation se retourna en faveur des Bulgares. L’affaire s’effaça donc peu à peu des mémoires.
Les Turcs dirigèrent ensuite leurs efforts contre les Arméniens, afin qu’ils connaissent le destin cruel prévu jadis pour les Bulgares. Selon toute vraisemblance, la faction Jeune Turque avait depuis toujours l’intention d’extirper les Arméniens complètement pour régler le problème des nationalités en Anatolie. Il y a eu les massacres généraux de 1894 à 1896 jusqu’à celui qui s’est déroulé récemment, et sans omettre les évènements de moindre importance de 1909. Le comité Union et Progrès fut consommé dans l’art de l’hypocrisie à un tel point qu’ils n’eurent qu’à feindre et ruser pour abuser les pays européens et passer pour se montrer sous un jour favorable et passer en rien pour les responsables des tueries de 1909 qui se déchaînèrent à Adana, Tarse et quelques autre lieux de l’empire. Sauf que maintenant, il est absolument certain que, sous couvert d’effusions fraternelles de bonnes intentions et de promesses de mise en œuvre de réformes exprimées en faveur des Arméniens, les susdits cadres du comité ont fomenté les massacres de 1909. Illico, deux individus mis au premier plan à partir de cette époque, Enver Pacha et Talaat Bey, sont hautement suspects. Deux personnages tortueux et habiles à désarmer les méfiances à un tel point qu’on en oublia qu’ils ne sont nullement d’ascendance turque et qu’ils sont des musulmans de convenance. Enver Bey est à moitié polonais; Talaat Pacha, pour sa part, un apatride de descendance bohémienne. L’antipathie d’Enver Pacha à l’égard des Arméniens était si aiguë qu’il les poussa dans les bras de l’armée russe au moment où il commandait l’armée du Caucase. On ne saurait soulager l’Allemagne de sa responsabilité exemplaire du sang d’un million et demi d’Arméniens de Turquie. Ni Talaat ni Enver ne possèdent plus que les apparences du pouvoir à Constantinople, et ils sont sous la tutelle des volontés de l’Allemagne. Un seul mot de la Cour, à Berlin, suffirait pour mettre fin aux atrocités qui, dans les vastes régions de l’Asie Mineure, ont apposé une flétrissure ineffable sur l’honneur de ce pays. |
ASR-E-DJADID journal no 18 le 28 octobre 1915
P.06 - P.07 - P.08
– Scan et mise en page : Nil Agopoff – Traduction : Jonathan du Forum NAM –
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